FRÔLE-MOI LE CŒUR

i heard you're talking about me

Il était enfin 15h, ce qui signifiait que les cours étaient finis.
J'étais contente d'un côté parce que le lycée, c'était fatigant à la longue mais en même temps, je devais travailler et ça aussi ça me saoulait des fois.

Bref, c'était un jeudi ordinaire quoi.

Je prenais mes affaires de mon casier avec Lonnie, pour que nous puissions prendre le bus ensemble.
Heureusement qu'elle descendait bien avant moi en temps normal du coup que j'aille au taffe ou à la maison, elle n'en saurait rien.

Ma meilleure amie, je l'aimais de tout mon cœur et c'est pour cette raison que je ne lui avais pas dit. Elle était super protectrice avec moi, elle me prenait pour son bébé. Donc si par malheur, elle apprenait que je travaillais sans l'accord de mes parents, j'étais finie.
Elle irait faire un scandale sur mon lieu de travail, et par-dessus le marché, elle leur dirait. Ils pensaient tous que j'avais démissionné depuis six mois.

Je n'avais pas non plus envie que les gens du lycée l'apprennent, j'étais déjà assez pointée du doigt par un certain groupe comme ça.
Nous nous dirigions vers la station de bus tout en discutant.

Enfin, ça ressemblait plus à moi qui écoutais Lonnie me parler de son crush pour la énième fois.
Ça fait depuis la seconde qu'elle aimait Yasser, un pote à Dante, mais elle avait trop peur de lui avouer.
Donc ils étaient amis depuis tout ce temps.

Ces deux idiots avaient trop peur de faire le premier pas, alors que ça crevait les yeux qu'ils s'aimaient.

- J'te jure Khosi, je l'aime trop mais j'ai peur de me faire recaler. Dit-elle.

C'était le même disque depuis la seconde, mais comme j'étais une amie de qualité, je l'écoutais encore me parler du fait qu'elle avait peur de le pécho alors qu'il était raide dingue d'elle.

- Le gars t'aime bien, Lo'. Dis-je. Il est comme ça qu'avec toi.

Elle ne dit rien, il n'y avait plus que ce sourire idiot me montrant qu'elle était complètement ailleurs, perdue dans son amour pour le jeune Algérien.

- Vous vous faites des câlins, vous vous taquinez, vous vous faites des p'tits regards langoureux et tu comprends toujours pas qu'il te veut ? Vraiment, réveille-toi ma puce, on est en terminale. Ajoutai-je.

Le bus arriva et nous montions dedans avant de nous asseoir.

- J'en connais une qui fait aussi des regards langoureux à son nouveau crush. Dit-elle.

- Tu parles de qui là au juste ? Demandai-je en connaissant la réponse.

- Toi et Valentin, tu crois j'ai pas cramé tout à l'heure ? Dit-elle. Si je n'étais pas là, y a moyen vous vous serez jeté dessus l'un sur l'autre.

- N'importe quoi toi ! Fis-je essayant de rester neutre alors que je pouffai de rire, comme une gamine.

- C'est ça ouais. Je savais qu'il te plairait ce mec. Dit Lonnie. C'était quoi qu'il a dit déjà, ah oui ! "Vous lirez cette lettre avec vos lèvres."

Je n'allais pas nier les faits, surtout pas à elle. J'avais beau l'insulter de tous les noms, mais ça ne changeait rien à la vérité : il m'attirait.
Ça ne voulait pas dire que j'étais folle amoureuse comme elle avec Yasser, mais ça signifiait que je prenais beaucoup de plaisir à flirter avec lui toute la journée.

- Il est surprenant, c'est tout. Finis-je par dire.

Lonnie appuya sur le bouton pour stopper le bus à la prochaine station.
Elle devait déjà descendre malheureusement.