very, slowly

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Dans 24 longues heures, j'allais présenter la pièce de théâtre sur scène avec un vrai public.
J'étais dans tous mes états, alors Valentin était venu passer l'après-midi chez moi. Mes parents l'avaient vu venir avant de s'en aller au travail. C'était fou à quel point ils s'entendaient bien.

J'étais en train d'apprendre au rouquin comment tricoter depuis une bonne heure, maintenant.
À ma grande surprise, il n'était pas mauvais du tout. Il essayait de faire une écharpe rose tandis que j'en faisais une violette.
C'était une bonne façon de faire passer le temps tout en papotant. J'avais toujours des tonnes de choses à lui raconter, et il était d'une très bonne oreille. Parfois, il pouvait être plus bavard que moi.

- Je commence à être fatiguée. Soufflai-je.

- Tu veux faire une sieste ? Proposa-t-il.

- Non, j'ai une meilleure idée ! Fis-je.

- Dis-moi. Encouragea le danseur.

- Je peux te mettre du vernis à ongle, s'il te plait ? Requis-je.

- Pas de soucis ! Accepta-t-il. Tu veux que je t'en mette aussi ?

- Tu sais faire, toi ?! M'étonnai-je.

- Je sais mettre du vernis, après si tu veux des dessins, j'en ai jamais fait avant. Me dit-il. J'étais le cobaye d'Hélène. Elle me faisait mettre son vernis à ongles rouge sur ses doigts depuis minot, ou elle testait des couleurs sur mes ongles.

- C'est parfait ! On a qu'à faire la même couleur !

Je me levai pour aller chercher ma boîte contenant mes vernis et divers accessoires pour les ongles. Je revins poser tout ça sur le sol de ma chambre, là où nous étions assis depuis que nous avions commencé à tricoter.

- Tu veux quelle couleur ? M'interrogea-t-il.

- Couleur lavande, ça te va ?

- T'as de bons goûts ! Approuva Valentin, avant de me faire un bisou sur la joue.

Je lui tendis le vernis et mes mains pour qu'il s'en occupe. Il agissait comme un pro : il nettoya mes mains, enleva doucement mes cuticules et lima mes ongles. Hélène avait fait un sacré bon boulot. Enfin, il mit la première couche de vernis, après que la base ait séché.

- T'es un vrai pro ! Le complimentai-je. Maintenant, je vais plus le faire toute seule, ce sera toi qui le feras !

- Même pas, on me demande mon avis ? Rit-il.

- Parce que tu comptais refuser peut-être ? Il ne répondit rien. C'est bien ce que je pensais.

Il secoua sa tête légèrement, le sourire aux lèvres avant de prendre le vernis à nouveau.

- Tes ongles sont secs ? M'interrogea Valentin.

- Tu changes de sujet. Remarquai-je.

- Et toi, tu ne réponds pas à ma question. Répliqua-t-il.

Il prit mes mains pour vérifier de lui-même. Une fois sûr qu'il pouvait appliquer une seconde couche, il se mit au travail minutieusement.
Il y avait des tonnes de choses que Valentin faisait qui me donnaient sérieusement envie de lui faire des enfants. Lorsqu'il se concentrait aussi intensément, en faisait partie.
Plus je l'observai, plus mon désir augmentait. Mon corps devenait soudainement avide du sien et ne pouvait se concentrer sur autre chose.

- Valentin. L'interpellai-je.

- Oui, ma belle. Répondit-il, sa tête toujours rivée sur mes ongles pour ne pas rater.

FRÔLE-MOI LE CŒUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant