je veux vivre

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Nous entrions enfin dans l'immeuble.
Je n'avais pas le temps de m'attarder sur les détails subjuguants de la décoration intérieure, tant j'étais dans mes pensées.

Même l'ascenseur était chic. Nous montions au sixième étage et Dante toqua à l'unique porte de l'étage.

C'était Hélène qui nous avait ouvert.

- Ça fait plaisir de vous voir. Nous salua-t-elle. Vous voulez quelque chose ?

Nous enlevions nos chaussures et nous débarrassions de nos manteaux à l'entrée.

- Je veux bien un peu d'eau. Accepta Dante.

- Moi aussi s'il te plait. Fit Leila.

- Et toi, Khosi ?

- Rien, ça va aller. Déclinai-je.

Nous allions dans le salon. Tout était géant ici, mon appartement ne faisait pas le quart de ce duplex.

Hélène revint avec un plateau avec quatre verres et une grande carafe d'eau dessus.
Ils étaient si propres que l'on pouvait s'admirer dessus.

- Il est dans sa chambre. Dit Hélène en servant l'eau dans les verres.

Elle les déposa devant Leila et Dante.

- Je t'ai pris un verre au cas où tu changerais d'avis. Ajouta-t-elle.

Ils burent en silence. J'angoissai plus les minutes passaient.
Je voulais au moins m'assurer qu'il allait bien.

- On va aller le voir en premier. Décida Dante. T'iras après Khosi.

J'acquiesçai et ils se levèrent pour quitter la pièce. Il n'y avait plus qu'Hélène et moi.

- Tu l'as rencontré comment mon frère ? Demanda la rousse.

J'avais été prise de court par sa question. C'était sûrement le fait que j'étais chez elle, mais j'étais soudainement intimidée par elle.
Ce n'était pas comme dans sa boutique.

- Il dansait et je l'ai vu. Répondis-je.

- C'est un bon danseur, hein ?

- Le meilleur que j'ai pu voir. Approuvai-je.

Elle eut un petit rire.

- Tu veux voir un truc ? Me proposa-t-elle.

- Bien sûr.

Elle se leva pour aller vers les escaliers. Il y avait toute une série de tableaux tout le long du mur.
Elle s'arrêta devant un en particulier.

Il s'agissait des yeux de quelqu'un.
Ils étaient marrons foncés, très foncés, presque noir.
Il y avait beaucoup d'éléments dans ce regard, mais ce qui me saisissait était la tendresse dont il était imprégné.

Il y avait tant d'amour dans ces yeux.
C'était des émotions fortes.
Je n'avais jamais autant été perturbé par une œuvre d'art.

Je ne savais pas si c'était parce que les yeux ressemblaient étrangement aux miens. Que ce soit la forme, la couleur et la largeur, tout y était. Ou si c'était dû au fait que j'étais confronté à mes propres sentiments.

- Les yeux. Soufflai-je.

- C'est les tiens. Dit-elle.

Je me tournai vers elle.

- C'est Valentin qui l'a fait. Ajouta sa sœur. 

Il n'y avait aucun doute que c'était lui qui aurait pu peindre une telle œuvre d'art.

FRÔLE-MOI LE CŒUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant