Chapitre 11

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Chapitre 11 : Souvenirs amers

Voilà maintenant une semaine que nous avons accepté cette trêve pour le bien de l'entreprise, et... comment dire ? Il tente de ruiner mes chances d'obtenir cette promotion. Discrètement, certes, mais je le sais. Il joue l'innocent, à me traiter de paranoïaque, mais je peux sentir ces cachotteries, ces petits mots bas et ces prises de décisions impulsives.

Malgré tout, le parfum est un succès. Les différentes enseignes nous proposent tous des pourcentages intéressants, plus qu'à prendre les bons choix. J'ai même fait un compte des contrats qu'on a réussi à signer, Luis est juste au-dessus de moi d'une quelques centaines d'euros.

Agaçant ! Ça serait tellement injuste si la promotion se joue à si peu, je n'accepterais pas une défaite si facilement. Je sais que je travaille bien et que je suis meilleure que lui.

Je devrais simplement améliorer mon relationnel. C'est ça qui me fait manquer des points. Là où Luis est très extraverti et s'amuse avec tout le monde, je suis plus professionnelle, réservée et stricte. Je dois avouer, ces petits détails ont une importance.

Je pouvais sentir l'air humide autour de moi alors que je sortis de la douche. J'avais passé quelques minutes supplémentaires à cogiter, cependant, regardant l'heure, j'étais dans les temps.

Je me préparais pour retrouver Léon, notre rendez-vous était fixé à treize heures devant l'hôtel. Je ne l'ai plus vu depuis trois ans, je me demande bien ce qu'il est devenu. Je sais qu'il a fait des études de droit, il doit sûrement être avocat mais je ne sais pas quelle est sa spécialité.

J'avais décidé de m'habiller un peu moins formelle, plus décontractée. J'avais mis un short en jean noir, accompagné d'une chemise à lignes noires et blanches avec un débardeur. Comme nous allions beaucoup marché, j'avais choisi de mettre des Vans assorties.

Bien que nous soyons en juin, il ne faisait pas assez chaud pour que je sorte sans ma veste en jeans. Je ne pris pas non plus le temps de me maquiller, laissant ma beauté naturelle sans artifice.

Alors que j'attendais l'ascenseur, je vis Luis sortir de sa chambre.

Il avait ouvert quelques boutons de sa chemise et je pouvais aisément voir son torse. Les manches courtes me laissaient entrevoir le tatouage. Un sourire franchi mes lèvres.

Sourire qui partit aussitôt qu'il ouvra la bouche.

« Alexis ! T'as pas fini de me mater comme ça ? »

Je levais les yeux au ciel. J'entendis ses pas se rapprocher de moi alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. J'entrais rapidement et appuyait sur le zéro, voulant directement fermer les portes afin que Luis ne m'y rejoigne pas. Ayant compris ma manœuvre, il couru dans le couloir et plaça sa main sur la porte de l'ascenseur avant qu'il se referme.

Je grognais, mécontente. Foutu ascenseur trop lent et capricieux.

« Tu cherches à m'éviter en plus ? » s'enjoua-t-il en m'ébouriffant les cheveux. Quel gamin. « Où tu vas comme ça ? »

Pourquoi ne comprenait-il jamais quand je n'avais clairement pas envie de lui parler ?

« En quoi ça te concerne ? »

C'est à ce moment que les portes s'ouvrirent à nouveau au dernier étage. Je sortis directement et aperçu une tête connue.

« Alexis ! » cria Léon.

Il courra vers moi et me pris dans ses bras, me faisant directement deux bises sur les joues. J'avais oublié ce détail, et ça me faisait bien rire que Léon le fasse encore.

La tubéreuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant