VI. J-4

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Music : Let is snow — Dean Martin

Un mal de tête lancinant fit l'apparition dès mon réveil le lendemain matin. Je tournai la tête vers mon réveil qui affichait six heures moins quart. J'avais plus de deux heures trente avant de devoir me rendre dans le froid jusqu'au village du Père Noël. Cependant, j'aurais aimé pouvoir dormir plus longtemps afin de ne pas avoir à affronter mon père et Astrid de grand matin après les événements de la veille. J'y avais déjà assez pensé cette nuit.

Je me levai, attrapai un pull et un jean avant de me diriger vers la salle de bain. J'allumai le chauffage et retournai dans ma chambre. Par habitude, je cherchai à tâtons mon téléphone dans ma table de chevet avant de me souvenir que c'était mon père qui l'avait. En temps normal, j'aurais regardé mes messages, peut-être discuté avec Percy s'il était déjà réveillé...Percy.

Il devait être inquiet pour moi. J'étais justement en train de lui parler de mes problèmes avec ma belle-mère quand mon père avait débarqué. Il avait ensuite essayé de m'appeler plusieurs fois et m'avait envoyé une dizaine de messages auxquels je n'avais pas eu l'occasion de répondre avant que mon père ne l'éteigne et parte le ranger quelque part.

Je sortis de ma chambre sur la pointe des pieds et descendis les escaliers en veillant à ne pas faire grincer les marches sous mon poids. Premièrement, je cherchai dans les tiroirs de la cuisine une quelconque trace de mon téléphone, mais sans succès. Je m'attaquai ensuite à la salle à manger, mais ce fut de nouveau vain. Vaincue, je soupirai et retournai à l'étage.

— Je vois que tu es déjà debout, fit remarquer mon père qui sortait de sa chambre.

— Oui, je n'arrivais pas à dormir alors j'ai décidé de déjà me préparer.

— Te préparer pour aller où ? Tu es privée de sortie, jeune fille. Dois-je te le rappeler ?

— Mais papa-

— Il n'y a pas de « mais » qui tienne !

J'avais envie de lui hurler dessus, de déverser toute ma rage sur lui. J'étais une élève exemplaire, une grande sœur soucieuse de l'avenir de ses deux petits frères et une fille facile à vivre. Je ne faisais jamais de vagues et ne montrais aux autres que le meilleur aspect de moi-même afin de leur renvoyer une image de la petite famille parfaite que nous n'étions pas.

Et tout ce qu'il trouvait à faire, c'était de me priver de sortie parce qu'il m'avait trouvée assise sur les genoux de Percy. Selon lui, ce « garçon » allait m'influencer vers les bas fonds et j'aurais déjà dû être sur le chemin du retour. Il avait supposé que je n'allais pas rentrer à la maison comme il était prévu et que je serais partie avec lui quelque part.

Prévoyant donc ma bêtise comme le devin qu'il était, il m'avait donc sanctionnée.

— Si je ne vais pas travailler, mon patron risque de me virer !

— Tu n'avais qu'à t'en tenir aux règles.

Il s'avança dans le couloir et se rendit au rez-de-chaussée, me laissant furieuse et seule dans ce couloir alors que nous n'avions pas terminé notre conversation. J'aurais aimé qu'il m'explique, mais c'était bien trop lui demander que de le comprendre.

Je me rendis dans la salle de bain et pris une longue douche sous l'eau chaude avant d'enfiler les vêtements que j'avais préparés. En sortant, je dus retenir mon cri de surprise lorsque je tombai nez à nez avec Bobby et Matthew qui venaient de se lever.

— Les garçons ?, les appelai-je quand ils tournèrent les talons.

Ils firent volte-face vers moi.

— Oui ?, répondit Matthew.

A Blue Christmas Où les histoires vivent. Découvrez maintenant