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| Jungkook |


"On a bien ri, maintenant tu vas faire ton putain d'opération. Il faut être complètement fou pour fuir de l'hôpital," me suis-je plaint en aidant Yoongi à se coucher dans son lit d'hôpital. Je ne lui ai même pas laissé le temps de parler désagréablement que je suis vite sorti de sa chambre.

Je voulais voir Haneul.

Je voulais savoir pourquoi elle m'avait embrassé, puis rejeté. Cela m'avait vraiment touché à vrai dire. "Toi aussi tu te vexes pour de la merde," me suis-je dit à moi-même.

Alors que je marchais dans le long couloir qui avait une odeur insupportable d'hôpital qui émanait des murs, j'ai aperçu une fille passer à côté de moi, l'air souriante.

"Salut," je l'ai saluée, et elle a levé la main pour me faire signe en guise de réponse, toujours le sourire aux lèvres.

"Tu vas bien ?" Je lui ai demandé et elle a fait oui de la tête, poliment. Mon regard est descendu vers ses mains qui étaient remplies de pots de peintures.

Elle allait sûrement peindre à nouveau pour décorer sa chambre.

"Ce n'est pas trop lourd ?" J'ai montré du doigt ses mains. "Je peux t'aider à les porter si tu veux."

La rousse a secoué la tête comme pour me dire qu'elle n'avait pas besoin d'aide, mais je l'avais devancée et avait pris les sacs remplis de pots de peintures de ses mains. "Suis-moi, bouclette. Ce n'est même pas lourd, menteuse." Je l'ai taquinée et j'ai ri de moi-même.

Lorsqu'on est entré dans la chambre de la rousse aux cheveux bouclés, j'ai déposé les sacs sur la table et je me suis adossé contre celle-ci. "Ça fait combien de temps que tu es ici, bouclette ?"

J'ai observé sa chambre colorée, comme si les murs étaient sortis d'un conte de fée. Sa chambre était pleine de vie, tout le contraire de celle de Haneul.

La fille en face de moi m'a regardé de ses yeux marrons et a fait le signe 7 de ses doigts. "7 semaines ?" J'ai demandé.

Elle a secoué la tête négativement, "7 mois alors ? Ce n'est pas beaucoup ?" Vivre 7 mois dans cet hôpital et garder toute sa tête n'était sûrement pas facile.

La bouclée a de nouveau secoué la tête et j'ai écarquillé les yeux de surprise. "7 ans ?"

Elle a approuvé en souriant.

Pourquoi ce sourire ?

J'ai froncé les sourcils, "pourquoi es-tu restée aussi longtemps ici ?"

"Ses yeux se sont légèrement assombris, mais son éternel sourire était toujours présent, comme pour se réconforter elle-même. Elle s'est approchée de son lit et m'a tendu une farde qui était dessus. J'ai ouvert la farde rose colorée et j'ai fouillé les pages.

Un cancer...

J'ai levé mon regard du dossier pour regarder la fille qui n'avait pas cessé de me sourire. La lueur dans ses yeux reflétait celle d'une petite fille triste. Mais elle le cachait. Elle essayait de cracher cette enfant triste en elle.

"Mais tes cheveux?" J'ai demandé. C'était sans doute une question idiote. Je l'avais peut-être vexée ? Mais elle n'avait pas cessé de sourire et s'est approchée de moi afin de se placer en face de moi.

Je me demande à quoi elle pense, ce qu'elle ressent ?

Elle a passé ses mains dans ses cheveux roux et a retiré la perruque.

Et à ce moment-là, je me suis senti comme le plus grand des idiots. Qui étais-je pour me permettre de lui demander ça ?

Alors que je la regardais avec étonnement, elle a soudainement pris ma main dans la sienne et m'a conduit vers un de ces murs colorés. Elle a levé sa main vers une phrase qu'elle avait écrite elle-même, je suppose, et a touché délicatement les lettres.

Quand j'ai lu ce qu'elle a voulu me dire, je me suis senti comme un méchant sorcier.

Je sais que je ne suis pas belle.

C'était ce qui était écrit sur le mur.

J'ai vite tourné ma tête vers elle et je l'ai secouée, pas d'accord avec cette phrase. Elle était belle. Je le pensais depuis que je l'avais rencontrée.

Elle m'a juste souri.

Elle doit sûrement penser que je dis ça pour lui faire plaisir, mais j'étais sérieux. Pourquoi mentir ? Si elle est belle, je dirai qu'elle est belle, si elle ne l'est pas, je dirai qu'elle ne l'est pas. À mes yeux, la beauté était complexe, chacun avait sa propre beauté, et je trouvais difficilement des personnes « laides ».

"Tu es très belle," je lui ai dit. "Mais cette beauté n'a rien à voir avec ton visage ou ton physique."

Elle m'écoutait, l'air curieuse, j'ai donc continué : "Regarde, les taches de rousseurs sur ton visage sont magnifiques aux yeux de ceux qui savent en voir la beauté. Certaines personnes penseront que c'est un de leurs défauts, mais à mes yeux, c'est comme les étoiles qui décorent le ciel. C'est magnifique. Mais pas seulement parce que ce sont des taches de rousseurs, mais parce qu'elles représentent quelque chose de spécifique. Tu as un regard innocent. À chaque fois que tu me regardes, je peux voir la petite fille en toi, tellement innocente..."

Quand j'ai vu ses yeux se remplir de larmes, je me suis arrêté de parler. Avais-je encore dit quelque chose de mal ? Je ne faisais que dire ce qui me passait par le cœur.

"De plus, on s'en fiche si tu as des cheveux ou pas. Ce ne sont que des cheveux, ils repousseront, tu les couperas, ils repousseront à nouveau. C'est pourquoi que tu aies des cheveux ou pas, ce n'est pas très important au final. C'est quelque chose que tu peux avoir quand tu le souhaites."

J'ai lancé un regard vers les pochettes que j'avais portées et j'ai souri. J'ai pris sa main dans la mienne et je l'ai conduite vers la table où étaient déposés ses pots de peintures. La prenant par les épaules, je l'ai forcée à s'asseoir sur la chaise et j'ai sorti les peintures de la pochette. Elle était sûrement curieuse de ce que j'avais en tête, car elle m'avait tenu le bras, l'air interrogateur.

"Si ce que tu veux ne sont que des cheveux..." J'ai commencé à dire, en ouvrant la boîte de la couleur brune et j'ai versé quelques gouttes sur son crâne, ensuite avec le pinceau, j'ai dessiné des cheveux, des cœurs, des étoiles et toutes sortes de choses. "Tu savais que j'étais très talentueux, je m'en sors dans chaque domaine !" J'ai souri alors que je lui dessinais une mèche sur le front.

C'était joli, parce que c'était moi qui avait fait ça.

Quand j'ai fini mon « dessin », je me suis reculé et j'ai admiré le résultat, je me sentais comme Léonard De Vinci en ce moment même. "C'est juste incroyable. Mon nouvel œuvre que je vais nommer, Leo De Fer. Je suis une personne tellement extraordinaire ! J'admire mon putain de talent !"

La fille s'est levée de sa chaise pour se regarder dans le miroir. Lorsqu'elle s'est vue, elle a commencé à rire, un rire silencieux. Elle tenait son ventre et riait de plus belle même si aucun son ne sortait. Je n'ai fait que l'observer, mon œuvre d'art.

Elle a levé son pouce vers moi pour approuver mon dessin sur elle et je lui ai souri.

Sourire...

... ça lui allait tellement bien...

Die for youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant