| Haneul |Parfois, on en demande trop à la vie. Mais quand on se rend compte que nos souhaits étaient des choses dont tout le monde disposait déjà, on se rend compte que c'était puéril.
Pourquoi le monde n'a-t-il pas été créé en donnant la même chose à tout le monde?
Que chaque humain soit le même, sans qu'il leur manque quelque chose.
J'étais dans l'une de ces salles pour "aider à se reprendre en main physiquement". Je tenais les deux fers de chaque côté, essayant de faire un pas. Mais chaque pas me faisait mal.
Ça me coupait le souffle.
"Haneul" a dit le docteur d'une voix que je détestais. Pourquoi étais-je toujours obligée d'entendre mon nom dans la bouche des docteurs.
Je n'avais pas d'amis à ce point?
"Force-toi un peu. Avec un peu d'effort, tu peux le faire."
"C'est ce que je fais depuis des heures, t'es aveugle ou quoi?!" J'étais fatiguée, j'étais ici depuis ce matin et je voulais juste dormir.
Le visage blessé du docteur m'a fait mal au cœur. Je m'en voulais d'être aussi aigrie.
"Tu peux quand même être un peu plus polie Haneul." Je me suis dit à moi-même. J'ai levé mon regard vers le docteur, "désolée."
Le docteur m'a souri et n'a rien dit. M'aidant à nouveau, il faisait son métier après tout. J'ai essayé de faire un pas.
Allez Haneul. Tu vas guérir, tu vas savoir marcher. Je vais le faire pour Jungkook. Je dois le faire.
Je me suis forcé à sourire en faisant un pas, mais malheureusement, mes bras m'ont lâché de fatigue, et je suis tombée.
"Si tu veux, on continuera demain?" M'a proposé le docteur. J'ai posé mon regard froid sur lui. Je n'allais pas abandonner.
Je voulais marcher et guérir.
"Je ne vais pas laisser tomber." Malgré ma fatigue, je me suis tenue au fer et je me suis relevée tant bien que mal.
Je transpirais et j'avais très chaud.
Je n'avais jamais autant voulu vivre.
J'ai essayé de faire un pas. Je n'ai pas réussi. J'ai essayé à nouveau. Je suis tombée. Je n'ai pas abandonné. J'étais fatiguée. Mais je me suis encore relevée. Et j'ai essayé encore et encore. Mais je n'ai pas réussi.
Cette vie me détestait vraiment. Mais j'étais têtue, je voulais respirer. À chaque fois que je mangeais le sol, je me relevais, pour montrer à la vie que j'étais toujours là et que je pouvais guérir.
Je suis encore là.
Je vais m'en sortir.
Pour lui.