Morgan In The Marvel Universe T.1 [PAUSE]

Wanda Maximoff [P.1]

Ce matin, nous sommes le vendredi 19 novembre. Une journée dans laquelle je dois rejoindre mon meilleur ami à un lieu très spécial.

Nous nous étions dits qu'à ce lieu, nous irons tous deux ensemble un jour. Mais aujourd'hui, je dois m'y rejoindre seule, sur place, comme je le fais depuis un an maintenant.

Je décide de me forcer et d'aller me préparer. Une bonne trentaine de minutes y passe et je finis par monter dans ma Renault.

Le trajet ce fait dans le plus grand silence. Un silence dans lequel je suis seule. Pas très agréable, surtout quand une personne y est attristée sous un temps de pluie.

Je m'arrête sur le parking et descends rejoindre mon ami dans ce grand espace vert. Je dépasse quelques personnes et m'arrête face à ce dernier, essuyant la facette de sa pierre de marbre.

Je retire les pétales séchés tombés sur son espace et regarde un instant ce qui fut autrefois mon meilleur ami d'une petite larme.

- Salut Marc.. C'est encore moi. Tu vas finir par en prendre l'habitude de ma venue par mois. Tout le monde pense à toi, toujours. Cela fait un an aujourd'hui.. C'est encore très tôt, mais j'ai encore un vide sans toi. Personne n'égale à ton comportement, tu es trop unique. C'est difficile parfois. Et ça le sera encore, je pense. Tu dois sûrement le voir delà où tu es. Je garde encore un œil sur ton amie, celle que tu as aidée, je te dois bien ça. Ne t'en fais pas, je vais plus te rabâcher, je suis plus en colère, j'ai dépassé ce stade. J'arrive à l'acceptation d'après la psychologue.. J'aurais plus de rendez-vous d'ici à la semaine prochaine, du moins, plus toutes les semaines. J'ai gardé quelques affaires à toi, ta mère a donné le reste à une association, et ne t'inquiète pas, c'est l'association où tu avais tendance à faire des dons.

Je regarde aux alentours, dans le silence et la solitude de cet endroit. Personne n'était présent, du moins, sauf une personne à quelques rangés au loin. Je ne pourrais pas dire si c'est une femme ou un homme, vu que je perçois que le bonnet noir.

- J'espère que tu ne te sens pas trop seul. - repris-je de nouveau à la tombe. - Je ne pense pas, je sens beaucoup de chose ici. J'espère surtout qu'ils sont gentils avec toi. Même si, à mon avis, c'est toi qui les guides et les rend heureux.

Je range mes mèches derrières mes cheveux mouillés et me relève avant de partir.

- Actuellement, tu m'aurais dit de prendre un parapluie ou de mettre une capuche sinon j'attraperai froid mais.. je préfère que les personnes ne me voient pas pleurer. Tu sais que je déteste me montrer face au gens... Mais mes yeux rouges doivent me trahir. - riais-je de quelques larmes. - Tu me manques énormément. Même ton chat vient contre moi maintenant. D'habitude, il me griffait mais là. Lui-même doit être triste et seul au point de se socialiser avec moi.

Je regarde devant moi, le long du paysage et perçois la personne de face être debout, sous son parapluie.

- Tu me dirais sûrement de faire la même. - soufflais-je d'un contact visuel avec cette rousse.

Je pus percevoir et ressentir au loin la tristesse de la jeune femme. Je lui fis un léger sourire, du moins, si elle le perçu et repris délicatement vers mon ami défunt.

- Bon, mon grand. Je vais aller boire un bon chocolat chaud avec ton fameux donut blanc que je déteste toujours autant.

Je m'abaisse de nouveau et y dépose une petite figurine de super-héros dans le coin. Un petit hommage à ce dernier et finis par partir sous un dernier regard très rapide des alentours.

Je monte dans ma voiture et démarre jusqu'à Brooklyn où se situe une petite fromanterie de donuts et boissons chaudes.

Je tente de trouver une place de parking, un peu compliquée malheureusement et fini par me stationner en face. Je descends de mon véhicule et rentre dans le Peter pan donut et pastry shop.

- Hé voici notre cliente du mois. - entendis-je d'une voix enjouée.

- Bonjour à toi aussi MJ. - souriais-je amusée.

- Oui. Bonjour Morgan. Comme d'habitude ?

- Exactement.

- Même table ?

- Tu finis par me connaître par cœur on dirait. Merci. - tendis-je de mon billet.

- Offert par la maison aujourd'hui. - chuchote-t-elle.

- MJ.. prends ça sinon ton patron ne va pas être content.

- Hm hm. Journée triste, journée offerte d'un sourire.

Elle recule, préparant ma commande tandis que je me rétracte vers ma table habituelle. Quelques secondes après, Mary Jane parvient à venir avec mon alimentation.

J'y glisse rapidement le billet dans sa poche d'un rictus amusée.

- Si tu ne le prends pas en paiement, prends-le en pourboire. Journée offerte d'un sourire ! - déclarais-je en soufflant mon chocolat.

- Je suppose que je ne peux pas refuser ?

- Hm non.

- C'est noté. Comment tu te sens aujourd'hui ?

- Ça fait un an. C'est léger, mais un peu douloureux intérieurement. Mais je pense que ça va aller, la psy m'a bien aidée.

- Si jamais tu sais que tu es la bienvenue à la maison ?

- Oui, ta maman est gentille. J'essaierai de passer pour un bonjour.

- Elle n'attend que ça. Bon, je retourne bosser avant de me faire engueuler. À plus M.

- À plus MJ.

Quand elle partit, un courant d'air se ressentit. La porte fut ouverte, y laissant passer une femme en parapluie. On dirait la jeune dame du cimetière.

Un visage plutôt lisse, arborant de légères taches de rousseur auprès de ses yeux vert émeraude qui était le plus attrayant de son visage.

Elle plie son parapluie, retrousse quelques mèches rougeâtres avant de s'avancer au comptoir.

- Bonjour, - pouvais-je entendre d'une voix douce. - j'aimerais un thé pomme-caramel s'il vous plaît.

- Ce sera tout ? - demande MJ.

- Heum.. rajouter moi un donut sucré aussi s'il vous plaît.

- D'accord. Je vous prépare ça de suite.

Pendant que la serveuse fit la commande, la jeune femme détourne son regard aux alentours, avant d'entrer en contact visuel avec moi.

Je pus percevoir que son visage fut sceptique. Pas méchamment, plutôt d'une façon analyseur.

Elle se tourne de nouveau pour récupérer sa commande et fini par payer. Elle s'apprête à partir tandis que je plonge mes yeux marrons dans le chocolat.

La vue de ma table s'assombrit, ainsi que le reflet de ma boisson chaude, laissant entrevoir une ombre.

En relevant mon nez vers cette masse, je perçus que ce fut la rousse du cimetière, m'arborant un petit sourire, l'air de dire, "excuse-moi de t'embêter".