• trente-quatre •

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𝕳𝖆𝖐𝖎𝖒
SEPTEMBRE 2023

Le dos contre la portière de ma voiture, je consultais ma montre pour la centième fois et constatais qu'il était toujours midi moins le quart

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Le dos contre la portière de ma voiture, je consultais ma montre pour la centième fois et constatais qu'il était toujours midi moins le quart. Nour devait avoir fini son rendez-vous depuis quinze minutes déjà et aucune trace de la brune à l'horizon n'était à déplorer, pour le moment. C'était la quatrième séance qu'elle faisait là et, d'habitude, elle sortait toujours à l'heure, même parfois un peu en avance.

Seul devant le cabinet de la psy qu'Olysse m'avait recommandé, je soufflais une énième fois en regardant partout autour de moi, mes poings vissés dans mes poches. Je m'étais porté garant pour venir chercher Nour à chaque rendez-vous pour qu'elle ait un soutien moral après ses séances, du moins c'était ce que madame Pressier m'avait demandé.

- Ah enfin. soupirais-je pour moi-même avant de me redresser, au moment même où Nour passait la grande porte bleue. Ça va ? lui demandais-je alors qu'elle plongeait dans mes bras, ne me laissant même pas le temps de détailler son beau visage.

- Ouais. sa voix rayée me laissait penser tout le contraire et je finissais par attraper ses joues avec mes mains pour qu'elle relève la tête vers moi.

Ses yeux étaient explosés, son nez rouge comme la couleur des camions de pompier et ses lèvres étaient déchirées à certains endroits par des morsures de dents. À mon avis, elle n'avait pas passé la meilleure séance de sa iv ce matin.

- Viens, on va en parler dans la voiture.

La brune hochait de la tête et n'émettais pas de réticence quand je lui ouvrais la portière, avant de refermer derrière elle et de partir m'installer de mon côté. C'était délicat de discuter des rendez-vous de Nour comme ça, je savais jamais trop comment instaurer le débat et j'avais toujours peur de la braquer ou de la vexer, les femmes étaient très sensibles.

Je le lui dirai jamais, sous peine qu'elle m'enfonce ses doigts dans les yeux.

- C'était sur quel sujet aujourd'hui ? articulais-je d'une voix rauque, le regard sur la route devant moi alors que je n'avais même pas démarré.

- On a... On a parlé de mon père, de ce qu'il s'est passé quand j'étais petite et qui expliquerait quelques uns de mes traumatismes ou de mes blocages.

C'était sûr que ça allait tomber un jour sur le tapis.

- Et il en est ressorti quoi ?

- Elle voudrait que je... Que je reprenne contact avec ma mère pour qu'elle s'excuse et pour que je puisse lui pardonner.

- Mais t'as envie de le faire ?

- Pas du tout.

- Alors tu le feras pas.

- Le but c'est que j'aille mieux, pas que je fasse tout le contraire de ce que voudrait ma psy. soufflait-elle difficilement en passant un coup de mouchoir sur ses joues encore un peu humides. J'ai envie d'aller mieux, de pouvoir m'ouvrir plus aux autres, à toi surtout.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant