𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳

• soixante-six •

𝕳𝖆𝖐𝖎𝖒
JUIN 2026

Passant un tee-shirt par-dessus ma tête, je grimaçais en entendant Nour vomir pour la troisième fois depuis son réveil. Elle était dans les toilettes, campant là-dedans en prenant sur elle pour ne pas craquer et j'avais l'impression qu'elle n'avait pas bougé depuis des heures. J'aimais pas la voir comme ça, j'aimais pas la voir faible chaque matin depuis qu'elle avait subi son insémination, onze jours auparavant.

On avait rendez-vous dans deux jours pour qu'elle fasse une prise de sang, histoire de voir si un de ses taux d'une hormone spéciale, était suffisant pour révéler une possible grossesse. Et je vous mentais pas, on était vraiment à fleur de peau avec Nour, vérifiant chaque matin qu'elle n'ait pas eu ses règles, ce qui signifierait qu'elle n'était pas enceinte.

Et durant cette longue attente, elle devait surpasser des montages et des collines, affrontant maux de crânes et vertiges à profusion. En vrai, je voulais juste qu'elle fasse sa piqûre et qu'on nous dise si, oui ou non, elle attendait un enfant. Notre enfant.

- Je crois que je détiens un nouveau record. je relevais la tête de mon portable quand ma brune revenait dans le salon, passant une serviette propre sur son visage. Deux heures bloquées aux chiottes.

- Ça va mieux ?

- C'est mieux dehors que dedans. pouffait-elle de rire en se laissant tomber sur le canapé, sa tête se calant directement dans mon cou alors que je caressais délicatement son dos. Au moins c'est passé, c'est déjà ça.

- J'pense je vais pas aller chez Idriss hein.

- Pourquoi ? ses sourcils se fronçaient tandis qu'elle relevait la menton pour me regarder d'en bas.

- T'es pas bien.

- Mais c'est rien ça, j'ai l'habitude.

- T'as le teint blanc aussi. décrétais-je en remarquant quelques détails qui me chiffonnèrent direct. Hayati, t'es sûre que ça va ?

- Hakim, c'est comme d'hab. Tu peux y aller y a pas de soucis. Au pire, je t'appellerais si vraiment ça va pas mais t'en fais pas.

- Hmm... J'suis pas sûr.

- Comment tu veux que mon amant vienne si tu ne pars pas ?

Alors que je fusillais direct ma femme du regard, cette dernière explosait de rire avant d'attraper ma mâchoire entre sa main pour écraser ses lèvres contre les miennes, me faisant soupirer de plaisir. Son baiser ponctué par le goût mentholé de son dentifrice donna quelque chose en plus et j'aurais aimé serrer Nour jusqu'à l'étouffer presque, tellement j'étais fou d'elle.

Jamais dans ma triste vie j'aurais pensé tomber amoureux comme ça d'une fille. Y en avait eu d'autre avant mon avocate mais elles ne représentaient même pas un petit pourcent de mon passé pour moi. J'avais trouvé la femme de ma vie et c'était super gratifiant au final.