𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳

épilogue

𝕳𝖆𝖐𝖎𝖒
FÉVRIER 2020

Les mains dans mes poches, je saluais la secrétaire du cabinet avant de sortir du bâtiment et de rejoindre ma voiture, garée dans un parking pas loin. Avec l'esprit embué et la conscience plus très claire, je montais derrière mon volant et prenais quelques minutes pour réfléchir, restant dans le silence.

- P'tain, c'est quoi ça ?

Mon râle résonnait dans l'habitacle alors que je passais mes mains abîmées par le froid sur mon visage, grimaçant à cause de l'état dans lequel je me trouvais. Jamais de ma vie, au grand jamais, je m'étais déjà retrouvée dans une situation pareille, après avoir juste vue une personne. Une personne que je payais pour me rendre un service en plus, sans que ce ne soit dans le domaine de la luxure bafouée.

Nour.

Nour Kassab, tel était le nom de la femme qui commençait à s'immiscer de plus en plus dans mon cerveau sans que je ne comprenne pourquoi. Elle n'avait rien à voir avec le type de meuf qui m'intéressait de base, elle n'avait pas les cheveux longs, elle n'était pas blonde, elle n'était pas hispanique. Elle n'était pas comme mes ex, elle n'avait pas ce visage transformé par le maquillage ou cette façon stupide de s'exprimer pour attirer l'attention.

Nour, elle parlait avec une aisance déconcertante dans la voix, elle aspirait toute l'énergie de la pièce où elle pouvait se trouver pour captiver son auditoire.

Et moi, j'avais rien trouvé de mieux que de jouer au gars détaché de la situation alors que j'allais être condamné pour complicité de meurtre.

- Ouais, j'viens de finir. claquais-je directement alors qu'Idriss venait à peine de décrocher.

- Attends gars, j'te mets en haut-parleur. je patientais quelques secondes avant que du bruit ne se répande dans ma voiture, via les enceintes accrochées un peu partout. C'est bon on t'entend, alors ?

- Elle est bonne.

Un silence suivait ma phrase et il me fallut quelques secondes de réflexion pour que je me rende compte de ce que je venais de dire.

- Enfin, bonne dans son taff quoi, c'est une bonne avocate. me rattrapais-je très vite en essuyant mentalement une goutte de sueur qui avait dévalé ma tempe. Du moins de ce qu'elle montre.

- Vous avez discuté de quoi ? la voix d'Oria recouvrait des gazouillements qui devaient appartenir à Shani, la fille de Sneazz.

- De l'affaire, des honoraires, les trucs banals quoi.

- Et qu'est-ce qui en a découlé ?

- J'pense qu'elle pourrait faire l'affaire.

Pour que je sois aussi certain de moi en même pas une heure trente de rendez-vous avec quelqu'un, c'est qu'il fallait que cette personne m'ait réellement convaincu. Nour m'avait réellement convaincue, avec son altitude de patronne et sa prestance incroyable, elle avait véritablement dégagé un truc qui m'avait direct plu chez elle.