Chapitre 3 : Décompresser

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Comme à chaque fois, lorsque Jordan vient chez moi pour partager mon intimité, je cache toutes les preuves de ma filature sur Marc. Peut-être que je finirais par me confier à Jordy, mais Ambroise reste la personne de confiance. Elle me juge à longueur de temps, mais c'est une tombe. Elle me donne d'ailleurs des conseils que jamais je n'applique. Je connais Marc mieux qu'elle quand même !

Le tableau en liège dans ma chambre est recouvert par des posters, le cadre avec la photo de Marc est rangé dans le tiroir sous un magazine pour plus de précautions. En effet, Jordan pourrait se tromper de tiroir quand il attrape les capotes et tomber nez à nez avec Marc. Mon Dieu l'angoisse !

Je me demande ce qu'il va ramener à manger cette fois-ci. Jordan rapporte généralement un truc sympa. Parfois j'ai l'impression qu'il me paye avec de la bouffe pour me remercier d'écarter les jambes ! Mais je sais qu'il ne me prend pas pour une péripatéticienne, il est trop gentil et galant pour ça.

On va certainement jouer à la console ce soir. C'est toujours moi qui le démonte à Mario Kart. Parce que pour le reste, vous vous doutez bien que c'est lui qui me démonte. Et je n'ai aucun problème avec ça. Ça sonne, c'est lui.

Je vérifie ma petite chambre, tout va bien, pas d'indice en vue. J'ai même regardé si la cale que j'ai mise pour stabiliser mon lit est toujours en place. La dernière fois on a cassé le plumard ! C'était assez drôle pour le coup. Mais maintenant il grince, c'est assez embêtant.

Je passe dans la cuisine pour aller lui ouvrir et remarque que ma mère a encore oublié de laver son assiette sale, une vraie gosse ! Moi j'ai passé de l'huile dans mes cheveux, ils font gras, mais c'est pas grave, Jordan ne dira rien. Charlie accueille notre invité en répétant près de cinq fois le mot bonjour.

— Ce soir c'est les cheveux ? me demande-t-il en me toisant, à peine passé le pas de la porte.

La semaine dernière c'était un masque visage. Je bichonne mon corps à fond avant que Marc ne pose ses mains de pianiste dessus. Oui, il joue du piano comme un chef. Plusieurs fois j'ai pu l'observer dans sa propriété, bien enveloppée dans un grand manteau, lunette de soleil sur le nez et chapeau vissé sur le crâne. Un jour j'ai pu l'écouter interpréter. Quel talent il a !

— Oui il faut que je devienne superbe avant la rentrée !

Il pose une poche de nourriture sur le comptoir de la cuisine, mais aucune bonne odeur ne vient chatouiller mes narines. Je sens que je vais détester !

— Tu es déjà canon, arrêtes de te plaindre ! C'est des sushis, je vois déjà ta tronche déçue là.

Aussitôt je souris, j'adore les sushis !

— Oh merci ! Tu es le meilleur, dis-je en lui tapant sur l'épaule.

On se dirige vers le salon, salle à manger et qui fait aussi office de chambre pour ma mère et par habitude, Jordan s'installe dans le vieux fauteuil, moi sur le divan.

— Tu comptes choper un mec à la rentrée ou quoi pour te préoccuper autant de ton apparence ?

Goinfre comme je suis, j'ai déjà un sushi dans la bouche quand il me demande ça. Il est perspicace quand même. J'hésite à tout lui déballer.

— Et si c'était le cas ? dis-je à la place la goule pleine.

Il lève un sourcil.

— Je suppose qu'on devrait arrêter de se voir, du moins à poil.

Je mâchouille mon maki et murmure un hum hum. J'espère vraiment que Marc est bon au pieux. Cette donnée, je ne peux pas la connaître et ça m'emmerde, sauf si je demande à son ex Monica. Mais quels barjos feraient ça ? En plus c'est le genre de fille à l'inverse de moi. Grande, hyper fine, des cheveux qui même au vent ne terminent pas dans la bouche. Bon, elle n'existe plus pour lui maintenant qu'ils sont séparés, mais leur relation à durée trois ans et ce n'est pas rien.

Mon objectif : TOI ! (Tome 1) - Roman - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant