Confrontation

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"Non !"

Nathalie sortit brusquement de son cauchemar, les yeux remplis d'une terreur sans nom. Son esprit faisait défiler des images, toutes plus terrifiantes les unes que les autres, des souvenirs qui n'auraient jamais dû revenir.

Son cœur battant à toute allure, semblait inciter ses larmes à jaillir.

"Gabriel, non... Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment n'ai-je rien vu ? Quand avez-vous commencé à basculer ?"

Son rêve la hantait désespérément. Comment oublier ? Les yeux fous de Gabriel lorsqu'il jetait Ladybug à terre pour lui voler ses boucles d'oreille, les larmes d'Adrien lorsque le faisceau de lumière blanche enveloppait son père, le cri désespéré de la jeune héroïne...

Son regard papillonnant autour d'elle, elle aperçut un rai de lumière, provenant de sa porte entrouverte.

Entrouverte ?

Elle l'avait pourtant fermée pour la nuit...

À nouveau, une nuée d'angoisse la saisit. Une étrange impression d'absence la taraudait.

"Il n'aurait pas osé..."

Et pourtant si.

Lorsqu'elle contempla sa main gauche attentivement à la lueur de sa lampe de chevet, elle réalisa que l'anneau des Graham de Vanily qu'elle portait auparavant avait disparu.

Son esprit mit plusieurs minutes à combattre le choc qui s'emparait d'elle. Gabriel ne l'avait pas estimée digne de veiller sur son fils.

"Il faut bien que quelqu'un lui fasse entendre raison ! Adrien et Marinette ont le droit d'être heureux, ensemble ! Me punir pour avoir soutenu leur relation ne changera rien au véritable problème !"

Furieuse, elle se leva. 

Le jour n'était pas encore levé ? Qu'importe ! La colère qu'elle portait en elle était si grande, que Gabriel n'avait pas intérêt  à refuser de la voir.

Il n'était pas dans sa chambre.

Ce qui fit échapper un léger soupir chez Nathalie. Mi-soulagée, parce qu'elle n'avait pas pour habitude de pénétrer ainsi dans la chambre de Gabriel, mi-dévastée par l'attrait de la folie qui avait envahi l'homme qu'elle avait aimé.

Elle descendit les escaliers avec une grimace de douleur lorsque son corps blessé se rappela à elle. Son premier réflexe fut d'entrer dans la cuisine.

Personne.

Il était dans le bureau, dessinant tranquillement, son crayon défilant sans peine sur l'écran plat.

Sans lever la tête, Gabriel sentit le regard bleu glacé de Nathalie le brûler. Il soupira, et sa voix, lorsqu'elle s'éleva, était, semblait-il à Nathalie, pleine de regrets.

— Je me demandais quand tu t'en rendrais compte.

Nathalie serra les poings, abasourdie.

— Et cinq heures du matin, vous trouvez que c'est un bon horaire ? assena-t-elle, sans comprendre.

Elle s'était attendue à de la colère, une défense pleine d'arguments qu'elle aurait eu plaisir à balayer avec sa verve habituelle.

Mais là...

Elle ne pouvait pas être en colère.

Pas devant ce visage dévasté qui semblait avoir pleuré une bonne partie de la nuit.  Pas devant ce regard si plein de regrets, empli de peine, de remords, et d'une foule d'autres sentiments qu'elle ne pouvait déchiffrer.

Recueil d'OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant