Volontés

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Nathalie se promenait dans Paris, se réjouissant de sentir le sol ferme sous ses pieds, les doux rayons du soleil sur son visage. Sensations qu'elle n'avait pas éprouvé depuis plus d'un an. Depuis qu'elle avait été alitée, pour sa propre sécurité.

Heureusement, depuis qu'elle était guérie, elle avait pu se permettre des promenades dans la ville, mais jamais aussi longues que celle-ci.

Qu'elle se promène ainsi avait beaucoup inquiété Gabriel. Il avait d'abord insisté pour l'accompagner lors de ses promenades, au cas ou elle ferait un malaise. Une attention adorable... que Nathalie avait refusée. Elle avait besoin d'être seule pour réfléchir.

Gabriel avait eu l'air si inquiet qu'elle en avait eu envie de pleurer. Mais il l'avait laissée partir, lui recommandant bien de se mettre à l'abri rapidement en cas d'akumatisation.

Tout en marchant, elle s'efforçait de réfléchir au comportement singulier de Gabriel. Ces derniers temps, il s'était beaucoup occupé d'elle, s'affolant à la moindre quinte de toux insignifiante. Les regards qu'ils avaient échangés avaient fait fondre son cœur. Mais elle ne se faisait pas d'illusions. Le cœur de Gabriel appartenait à Émilie, et il en serait toujours ainsi.

Nathalie sortit de ses pensées en entendant des cris de terreur. Elle leva les yeux, et vit dans le ciel, une sorte d'ange rouge et noir, tirant des flèches en forme de rose sur les passants. Ceux qui étaient touchés, voyaient leurs lèvres devenir noires, et devenaient méchants et désagréables.

Nathalie reconnut le Dislocœur, juste eu moment où il pointa une flèche sur elle. Elle tressaillit, écarquilla les yeux, voulut s'enfuir... Trop tard.

La flèche du Dislocœur la toucha en pleine poitrine. Elle tituba, tentant de contrôler le flot d'émotions négatives qui essayait de déferler en elle. Qui déferlait en elle.

Peur, tristesse, honte, colère... 

Ses lèvres devinrent noires. Elle haletait, s'efforçant de contrôler toutes ces émotions négatives, n'y parvenait pas. Elle allait bientôt lâcher prise. Abandonner.

                                                                                       ***

Antre du Papillon

Papillombre avait tout suivi à travers les yeux du Dislocœur. 

- Non ! hurla-t-il. Non, Nathalie ! Pas toi ! 

Il remonta dans son atelier, et s'élança dehors.

                                                                                          ***

Nathalie n'en pouvait plus. Les mauvaises émotions affluaient par dizaines...

Elle ne voulait plus se battre, elle voulait abandonner, laisser la colère l'envahir, la peur reprendre ses droits. Une voix claire, dans son esprit, pourtant, lui disait : 

- "Non ! N'abandonne pas ! Pense à Gabriel !" 

L'image du styliste se forma dans la tête de Nathalie, et pendant un instant, elle réussît à reprendre le contrôle. Elle ne pouvait pas détester Gabriel, c'était impossible, elle l'aimait tellement....

Puis, une autre voix prit le dessus, caverneuse et autoritaire : 

- "Ne l'écoute pas ! Pense à tout ce qu'il t'a fait ! Il ne te considère que comme son assistante ! Il ne t'aimeras jamais, ce n'est pas la peine d'espérer ! Accepte le pouvoir de vengeance que t'offre le Dislocœur !"

Mais la petite voix claire tenta encore de se faire entendre : 

- "Non, c'est faux ! Tu l'aimes, je sais que tu l'aimes, et il t'aime aussi, c'est évident ! Ne laisse pas la colère te transformer, Nathalie !" 

                                                                                    ***

Papillombre courait, sautait de toits en toits. Du coin de l'œil, il aperçut Ladybug et Chat Noir qui combattaient le Dislocœur. Il secoua la tête, désespéré. Qu'est-ce qui lui avait pris de créer un akumatisé aussi puissant alors que Nathalie était seule dans la ville ? Si il lui était arrivé quelque chose, il ne se le pardonnerait jamais ! 

Enfin, il la vit, agenouillée par terre, en larmes. Elle haletait, ne parvenait pas à reprendre son souffle. Il s'approcha d'elle, et la prit doucement dans ses bras.

- Oh, non, non, Nathalie... Je suis tellement désolé...Bats-toi, Nathalie, je t'en supplie... Je ne peux rien faire, c'est ça, le pire, je ne peux que te regarder souffrir, par ma faute. Je ne peux pas retirer son pouvoir au Dislocœur, si je le faisais, tu resterais ainsi... Je te demande pardon,Nathalie. Pardon, pardon mille fois ! Je t'aime, Nathalie, je t'aime tellement... Par pitié, reviens, combats les émotions négatives...

Nathalie s'immobilisa. Des images lui revinrent en tête. Gabriel qui la défendait, Gabriel qui l'étreignait, Gabriel qui lui souriait. Gabriel qui l'aimait.

Papillombre se pencha, et unît leurs lèvres, dans un baiser, si tendre, que la volonté de Nathalie s'affaissa.

Quand ils se séparèrent, elle se rendît compte que la voix l'incitant à la vengeance avait disparu. Et, dans un ultime effort, elle se libéra de l'emprise maléfique du Dislocœur.

Elle s'effondra aussitôt au sol, épuisée par l'épreuve qu'elle avait dû subir. Ses lèvres reprirent leur teinte habituelle. 

Papillombre la serra contre lui, profondément soulagé. Nathalie sanglota dans ses bras, lui murmurant combien elle avait eu peur, comment elle avait failli lâcher prise, se laisser emporter, comment elle avait failli le détester, combien elle l'aimait, et combien ses paroles lui avaient donné la force de se battre.

Quand elle eut terminé, elle sut exactement où était sa place. S'effondrer, craquer, se laisser bercer par l'étreinte rassurante de Gabriel, ne plus la quitter.

Même la volonté d'un pouvoir surpuissant n'avait pas réussi à  lui faire oublier Gabriel. Peut-être parce que la volonté n'interfèrait pas avec les sentiments, quoi qu'il arrive.

Et sutout pas avec les siens. 


877 mots. J'ai jamais fait aussi court ! Bon, en même temps, l'inspi... comment dire ? Je l'ai trouvée en étant assise dans les escaliers du collège. Alors oui, oui, je trouve l'inspi dans les escaliers du collège. ( Y a même une prof qui m'a dit que je devrais mettre une corbeille devant moi, que ça me rapporterait beaucoup de sous... )

Un petit clin d'œil à jeannefostergoriot, dont c'était l'anniversaire le jour de la publication de cet OS. Bon anniversaire, Jeanne !!!  

Cette fin est complètement elliptique, j'en suis consciente. Mais bon. J'y peux, rien, moi, si j'ai plus trop d'inspi pour les fins ! Quand l'inspi vous fait la gueule, c'est vraiment pas facile.

Bref. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Renars

(Note ajoutée le 27 Mai 2022  j'ai enfin compris comment on dédicaçait  une histoire, alors je peux enfin ajouter la dédicace à Jeanne !!!)

Recueil d'OS MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant