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- 31 décembre 2022, 09h30. Résidence l'Écrin de Badet, La Mongie -

Je m'étais réveillée tôt ce matin, d'une humeur discutable à l'idée de passer cette dernière journée de l'année seule avec Emmanuel. Petit-déjeunant seule, je pensais déjà à notre retour le lendemain. Par la suite, je prévoyais déjà de ne pas donner signe de vie avant au moins une bonne semaine, histoire de me faire oublier.

À mon grand désespoir, Laurent, qui devait être occupé chez sa belle-famille, ne répondait plus aussi régulièrement à mes messages, bouteilles que je lançais à la mer. Il en était de même pour mes autres amis restés à la capitale. Au moins, Amélie semblait aller un peu mieux, le confort de son appartement lui permettant de se reposer tandis que Jérôme veillait sur elle.

J'étais étonnée de voir qu'Emmanuel ne s'était toujours pas réveillé lorsque je terminais mon petit-déjeuner, mais cela était une bonne chose : mon ami n'avait pas souvent l'occasion de faire la grasse matinée d'ordinaire, c'était bien qu'il puisse le faire aujourd'hui. Me demandant ce que j'allais faire ce matin, je m'intéressais au dépliant de la résidence, débarrassant distraitement la table avant de feuilleter le prospectus tout en finissant mon café.

Alors que j'en lisais le contenu, prenant connaissance des diverses activités et services proposés autour de la résidence, mon attention fût attirée par un encart détaillant en rouge les horaires d'ouverture de l'espace balnéothérapie : il était précisé que celui-ci n'était ouvert que jusqu'à 13h aujourd'hui avant de fermer ses portes jusqu'au 03 janvier. Regardant les photos accompagnant le descriptif de l'endroit, je considérais de m'y rendre ce matin : mes amis et moi n'avions pas eu le temps de profiter des thermes depuis le début de notre séjour, c'était l'occasion. De plus, me rendre dans ce genre d'endroits était tout à fait ce qu'il me fallait pour me détendre en ce début de journée.

Je finis de débarrasser la table, faisant ma vaisselle avant de rejoindre ma chambre pour préparer quelques affaires que je mis dans le petit sac de sport que j'avais utilisé le jour où nous étions partis en randonnée. Observant mon reflet dans le miroir, je coiffais mes cheveux d'une queue-de-cheval haute avant de quitter la pièce, rejoignant le salon en m'assurant d'être la plus silencieuse possible pour ne pas réveiller Emmanuel. En passant devant sa chambre, je constatais qu'il en avait laissé la porte ouverte et ne pus m'empêcher de m'arrêter quelques secondes devant celle-ci pour le regarder dormir.

Le haut du corps vêtu d'un tee-shirt blanc, il avait passé une main sous son oreiller, son visage étant à moitié caché dans l'édredon. Il semblait dormir profondément, le seul bruit de sa respiration interrompant par moments le calme plat qui régnait dans la pièce. Cette vision me fit sourire : même si sa présence me troublait, je devais avouer qu'il était adorable.

Revenant sur mes pas, je fermais lentement la porte pour éviter que celle-ci ne grince, me rendant ensuite dans l'entrée où je mis mes chaussures avant de quitter l'appartement, laissant la porte se refermer sur moi tout en sachant que je partais sans aucune clé : d'ici mon retour, Emmanuel serait réveillé.

Je pris l'ascenseur pour descendre au premier étage de la résidence, accueillie par une hôtesse qui m'orienta vers l'espace que je cherchais. Profitant des cabines de l'établissement, je revêtis mon maillot deux pièces, enfilant rapidement les chaussons et le peignoir que l'on m'avait prêtés pour me protéger du froid avant de déambuler dans les couloirs des vestiaires. Je laissais mes affaires dans un des casiers prévus à cet effet et pris une douche rapide avant de rejoindre les bassins.

Il n'y avait pas beaucoup de monde en cette heure matinale et j'eus tout le loisir de choisir où déposer ma serviette de bain et mon peignoir avant d'aller me baigner. Retirant mes chaussons que je laissais avec le reste de mes affaires, j'entrais dans le plus grand des trois bassins me faisant face, faisant quelques brasses pour en rejoindre l'extrémité avant de m'asseoir non loin d'une femme âgée qui m'adressa un sourire poli pour me saluer. La saluant à mon tour, je levais ensuite les yeux vers le plafond haut de plusieurs mètres, admirant l'architecture en bois au-dessus de ma tête. La voûte était également composée d'un velux par lequel on pouvait voir le ciel bleu et un regard sur ma gauche me permit de contempler les sommets enneigés de La Mongie que l'on devinait d'ici : nous avions vraiment de la chance, il avait fait beau temps quasiment toute la semaine.

baby it's cold outside | Emmanuel Macron (christmas story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant