NICILYS
Ma voiture s'arrête devant le Vinilio, un des nightclubs les plus renommés d'Athènes, connu pour ses soirées déchainées et ses shows de striptease « les plus chaud que tu n'as jamais vu de ta vie » selon les mots d'Heimdall.
Toutes leurs soirées se terminent au lever du soleil, et encore elles continuent parfois bien après.
Un soupir blasé s'échappe de mes lèvres alors que je sors de ma voiture.
Je n'ai définitivement aucune envie d'être ici.
La nuit va être longue et la salle bondée. Je sais que je voudrais dormir tout le reste de la journée en rentrant alors que j'ai une réunion demain matin. Et à tous les coups ils n'auront plus de whisky à servir, ce qui serait inimaginable pour un nightclub mais mon esprit ne se formalise pas sur ce fait lors de mes plaintes.
Mes pieds trainent sur le sol comme le feraient ceux d'un enfant, tandis que mon sens des responsabilités me force à m'engouffrer dans ce lieu.
À l'entrée deux types plus baraqués que des armoires à glace bloquent les portes tout aussi imposantes. Aussitôt mon dos se redresse et ma démarche se fait plus arrogante.
Contrôler sa prestance devant les gens.
J'exècre la façon dont cette règle s'est gravée dans mon cerveau. J'ai toujours été doué pour manipuler le monde qui m'entoure pourtant je n'ai jamais aimé qu'on me dise quand le faire.
Lorsque j'arrive à leurs niveaux, les deux videurs se décalent et m'ouvrent les portes. Je dépasse alors l'entièreté de la file d'attente, sous les regard interrogateurs et courroucés que me lancent certains.
Cela a quand même du bon d'être puissant.
Je traverse un couloir débouchant sur deux autres portes, je les pousse et entre dans cette orgie.
Les lumières violettes m'agressent et l'odeur écœurante faite de transpirations, de tabac et de luxure se faufile jusqu'à mes narines.
L'entrée se referme sur mon corps crispé. Me voilà pris au piège dans cet enfer.
Mon regard s'égare dans cette foule de corps emmêlés. Des filles au corps parsemés de tissus se déplacent entre les tables. Elles se déhanchent sensuellement autour des hommes. Les messieurs semblent apprécier le spectacle, ils n'en perdent pas une miette, leurs yeux les dévorant toutes entière.
En traversant cette marée humaine, beaucoup tentent m'arrêter, leurs voix sonnent faux, trop aigues pour être naturelles. Je les repousse le plus poliment possible tout en criant pour me faire entendre malgré la musique.
Après avoir dépassé la masse de zombies dansante je repère enfin Alexis et Caïus, assis dans un des carrés VIP, avec beaucoup d'autres membres de l'Asgard.
La débauche règne parmi eux.
La plupart sont occupés avec des hôtesses qui, en les observant de plus près sous leurs maquillages extravagants et l'obscurité du nightclub, semblent à peine à sortir de la puberté.
Mon regard se détourne aussitôt et mon esprit tente de se concentrer sur autre chose. Comme trouver un endroit où m'assoir pour attendre à l'abri.
Alexis me lance un clin d'œil équivoque alors qu'une fille se trémousse sur ses genoux. Mes yeux s'attardent sur cette dernière quelques instants, ses cheveux sont noirs et ses yeux d'un bleu presque orageux que je distingue aisément malgré la luminosité faible. Son visage est entièrement parsemé de taches de rousseur. Ses traits paraissent tellement enfantins, pourtant, ses expressions et ses gestes sont avisés. Comme si elle avait fait ça toute sa vie.
VOUS LISEZ
HyperNova : Cataclysme
RomanceArtémis est l'une des meilleures tueuses à gage de son temps. Fougueuse. Intouchable. Un jour, son père Zeus, le chef de la mafia gréco-américaine lui confie une mission : infiltrer la mafia ennemie, et la détruire. C'est sans compter son allianc...