Son corps cheminait dans le couloir aux tons neutres. Il s'étendait sur une longue distance, qui ne prenait jamais fin.
Il paraissait infini.
Le garçon tentait de compter ses pas. En vain. Trop distrait par les pensées qui virevoltaient dans son esprit, et les détails de ce monde qui le faisaient vite divaguer.
Ses jambes évoluaient rapidement malgré les nombreuses crampes qui les parasitaient. Son souffle était encore court et ses joues zébrées rouges.
Il adorait cette sensation, celle d'être tellement exténué que l'excitation ne lui parvenait pas. Bientôt, il s'effondrera quelques heures. Puis, il se réveillera comme si rien ne s'était jamais passé.
Un cercle sans fin qu'il avait toujours connu. Un véritable cercle vicieux.
Il continuait d'avancer, son esprit remarquant les infimes petits défauts présents sur les mur du couloir. Aussitôt, il s'en débarrassait pour se focaliser sur d'autres détails.
Le cerveau du garçon fonctionnait par détails. Il ne voyait qu'eux. Il les voyaient s'associer puis, se briser. Le tout lui permettant de visualiser une image avec une précision sans pareil.
Une vision étendue et dense qui brouillait l'intégralité des capteurs de son esprit.
De tout manière, il ne restait jamais concentré longtemps sur une même image.
Son corps s'arrêta brusquement devant une porte.
Les rayons lumineux filtrés par une fenêtre rendaient ses cheveux bruns presque roux. Des cheveux de feu aux mèches aussi indisciplinées que les flammes. Les filles à l'école les adoraient sans qu'il n'en comprenne réellement les raisons. Il avait beau ne pas saisir cela, il avait assimiler comment en jouer.
Alors, il jouait.
Ses yeux perçants observaient la porte. Elle demeurait d'un blanc pur qui paraissait encore plus blanc grâce aux rayons lumineux contrastant avec les tons neutres du couloir.
Durant quelques instants, il fut fasciné par cette vision. La vue de la lumière ondulant sur le rugueux du bois lui semblait passionnant.
Puis, il entendit les voix.
Il reconnut d'abord celle de son oncle, celui qu'il venait voir. Il assimila la voix de son père quelques secondes plus tard.
Ses sourcils se froncèrent.
L'enfant savait que son papa n'était pas venu à sa compétition malgré sa promesse. Il s'en était rendu compte après avoir remporté la course. Tandis que, tout le monde venait le féliciter son regard recherchait les hommes de son père. Lorsqu'il avait aperçu le sourire triste de son oncle, il avait compris.
Le garçon avait jeté son trophée, et avait couru en direction des vestiaires. Il avait dû se faire violence pour ne pas frapper un jeune qui souhaitait le réconforter.
Il détestait ce sentiment. Comme si la tristesse rencontrait l'impuissance et la frustration. Comme s'il n'était pas assez bien. Il haïssait se sentir sensible. Il avait horreur que lorsqu'il courrait c'était uniquement pour tenter d'apercevoir le sourire de son père. Pour le rendre fière de lui. En réalité, ce qu'il le répugnait était de se rendre compte qu'il n'était pas venu.
Il ne comprenait même pas pourquoi il avait cru à la promesse de son père.
Il ne venait jamais.
Mais cette fois-ci, il avait promis. Alors, il avait espéré.
Il savait très bien qu'il n'aurait pas dû rester dissimuler ainsi. Seulement, c'était un enfant curieux.
Et, il voulait savoir pourquoi son père ne s'était pas rendu à sa course.
Alors, il tendit l'oreille.
Au début, les syllabes ne sonnaient pas bien, elles formaient un brouhaha. Inintelligible. Mais, il ferma ses yeux. Il se concentra, et réussi à déchiffrer quelques bribes de phrases.
-...Tu aurais quand même dû venir...
La voix grave et douce de Poséidon s'étouffait à travers la porte. Cependant, Arès arrivait tout de même à distinguer les accents exaspérés de sa voix
- Pour quoi faire ?
Cette fois-ci, c'était celle de son père qu'il reconnut, plus rugueuse, elle n'était en rien irritée. Ni pleine de regret. Elle était d'un ton qui ne laissait échapper ni émotions ni pensées.
Il ne laissait rien transparaître.
- Il voulait que tu viennes... Et tu... Il court bien, je pense qu'il a du potentiel.
Les lèvres du petit s'incurvèrent de fierté à l'entente de ces mots. Il savait qu'il était excellent. Il ne perdait jamais. Il gagnait tout le temps.
Mais, le fait que son oncle le dise à haute voix sonnait complètement différemment. Il n'était pas du genre à distribuer des compliments à tout va, flatter l'égo des personnes inutilement. Il ne l'avait jamais entendu le féliciter plus qu'il ne fallait. Il ne débordait pas d'une fierté immense non plus. Mais, il venait à toutes ses compétitions et l'encourageait à chaque occasion. Il s'intéressait à lui, à toute ses compétions, et à tout ce qu'Arès souhaitait réaliser.
Il le soutenait.
Puis, il entendit les paroles qui suivirent. Tout de suite, son sourire disparut.
- Je ne vais pas perdre mon temps avec ses choses inutiles, tu le sais parfaitement.
Étrangement, ce fut la seule phrase qu'il perçut parfaitement, sans aucune coupure.
Son oncle parla mais il n'entendit plus rien. Sauf l'écho de cette phrase. Elle resta en suspens durant un long moment dans son esprit. Elles tournaient, tournaient, tournaient en boucle.
Il se la répéta, encore, toujours, plus.
Inutiles. Inutiles. Inutiles. Inutiles.
Elles le hantaient.
Les mêmes mots résonnant dans son cerveau. Ils semblaient se faire écho dans l'entièreté de l'immense propriété.
De plus en plus fort. De plus en plus vite.
Il n'y avait que lui, et ces trois syllabes.
Et son esprit qui, petit à petit, réalisait cette chose de façon évidente.
Tel un miracle venant frapper un saint.
A partir de maintenant, il devra faire plus. Toujours Plus.
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hi, hi !
le prochain chapitre arrive bientôt..
promis, juré !!!
il sera très très long avec beaucoup de révélations !!!
N'hésitez pas à voter et commenter !
A bientôt ; )
June-Connie
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HyperNova : Cataclysme
RomanceArtémis est l'une des meilleures tueuses à gage de son temps. Fougueuse. Intouchable. Un jour, son père Zeus, le chef de la mafia gréco-américaine lui confie une mission : infiltrer la mafia ennemie, et la détruire. C'est sans compter son allianc...