HyperNova : Cataclysme

☾ CHAPITRE 3

ARTÉMIS

Sans le gratifier d'un regard je m'engouffre à l'arrière du véhicule, ce qui me vaut un nouvel éclat de rire d'Hermès.

Je m'installe sur l'un des sièges en cuir, croisant les doigts pour que mon frère s'installe à l'avant.

J'observe Hermès et le chauffeur discuter un instant et en profite pour scruter ce dernier.

Il a l'air d'avoir la quarantaine, des cheveux bruns avec de légères ondulations et une barbe taillée de près. Les tatouages sur ses bras recouvrent presque l'intégralité de sa peau. Comme tous les hommes de mains de mon père, il possède un physique hors norme. Sa grande taille frôle les deux mètres et sa musculature n'est presque pas croyable.

Après quelques secondes, le chauffeur s'installe au volant, tandis qu'Hermès se positionne à mes côtés.

Gros con, je suis sûre qu'il l'a fait exprès.

L'homme démarre immédiatement et le rugissement du moteur me rappelle immédiatement ma Pégase. Il faut absolument que je la récupère demain.

Essayant de ne pas attirer l'attention du pot de colle à mes côtés, je me détourne vers la fenêtre.

L'aéroport devient de plus en plus petit puis disparait complétement, laissant place aux bâtiments de la ville. Mon cerveau arrive presque à s'arrêter pendant un court instant.

Évidemment, cela est trop beau pour être vrai puisque le jeune homme insupportable qui me sert de petit frère se tourne vers moi de façon à ce que je le remarque.

Son attitude m'exaspère.

Il débute alors sa tirade qui, je le sais, va être interminable. Le chauffeur a tout intérêt à accélérer.

-Ça fait un bout de temps qu'on ne t'a pas vu dans le coin, entame-t-il avec son rictus qu'il va surement se faire arracher dans les prochaines minutes.

-C'était le but.

-J'espère que tu as apprécié tes petites escapades. Tu t'es bien amusée au moins ?

-Je ne m'amusais pas, je travaillais. Tu sais, ce que tu n'as jamais fait, je réplique excédée par son comportement puéril.

- Oh mon dieu Atie, ça me fait beaucoup de peine, répond-t-il avec son sourire narquois.

Je l'ai dit uniquement pour l'énerver, ce qui a échoué évidemment, Hermès ne s'attache pas beaucoup aux insultes.

En réalité, je sais très bien qu'Hermès travaille c'est juste que personne ne sait ce qu'il fait réellement. Ces missions sont toujours restées secrètes. Trop secrète à mon goût.

La seule chose dont je suis sûre est le fait que ce soit le toutou de mon cher papa. Et un traître. Ça tout le monde le sait.

-Tu étais en Chine, non ? Ah là là, j'ai toujours rêvé de visiter leurs temples. Cliché, je sais. Mais, ils apportent beaucoup de paix intérieure à ce que j'ai entendu.

Sa pique ne m'atteint pas. Bon, peut-être un peu puisque l'envie de le jeter de la fenêtre fleurit dans mon esprit.

-Si tu le sais pourquoi tu me poses la question ?

Je tente une nouvelle fois de l'ignorer.

Les paysages défilent, la ville s'est évanouit laissant apparaître de plus petites maisons jusqu'à ce que toute trace de vie humaine disparaisse, cédant la place à des arbres présents par milliers.

Les kilomètres défilent signe que, bientôt, ma prison m'entourera de nouveau. Chaque minute qui passe me rapproche de mon passé.

La panique s'installe dans mon esprit jusqu'à s'insinuer dans mes entrailles, et la voix insupportable d'Hermès ne fait qu'en rajouter.