Le Marché des Rêves

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Tw : Violences sexuelles, exploitation et prostitution

02/04/4002 : Constat

Dans une société où l'Etat encadre par des lois le fait de rêver, la population est obnubilée par le travail qu'elle exécute seulement. Plus personne ne rêve naturellement, tous étant médicamenté par des bloqueurs de rêves pour améliorer leurs performances. Lorsque l'état mental se dégrade trop chez les employés, l'état offre des séances à l'institut de rêve. Garantit d'un sommeil réparateur et émerveillé par des visions agréables. Ces séances sont thérapeutiques et permettent une nette diminutions du taux de criminalités et de maladies mentales. Le cerveau étant programmé par les anticipations idylliques délivrées durant ce sommeil particulier, la prouesse de guérir les personnes de leurs troubles étaient réalisés à 100 pour 100. Du moins, jusqu'à cet incident...

Une fille est morte. Décédée à l'institut des rêves mêmes. Elle avait 14 ans.

C'est pour rétablir la vérité que nous allons enquêter sur sa fin étrange dont l'état se dédouane en assurant qu'elle avait une maladie pulmonaire grave et qu'elle y aurait succombée en s'étouffant dans son sommeil. Pourtant d'après son bilan médical réalisé en amont de la séance comme le veut la loi, elle ne présentait aucune trace de maladies physiques. Là où c'est le plus délicat, c'est que les rêves touchent à l'inconscient et donc au psychique de l'individu. Pour mieux comprendre comment sa mort est survenue nous devons retracer les évènements de sa vie marquant qui l'auraient forgée. Nous devons entreprendre cette enquête dans un secret méticuleux, allant en opposition avec ce que l'Etat préconise : l'ignorance.

Je m'y investirai personnellement. Contrairement à vous, j'ai beaucoup de temps à y consacrer. Plus jamais un tel fait doit se reproduire. Et si c'était un crime ? Cela serait terrible pour la sécurité des patients avenirs.

J'ai réussi à détenir une copie du formulaire de la victime avant qu'il soit supprimé. Cela faisait longtemps que l'institut me fascinait et m'intriguait sur leurs méthodes alors à mes heures perdues j'infiltrais régulièrement leurs bases de données recueillies sur tous leurs clients. On remarque usuellement les séances obligatoires à celles portées sur le loisir simple ; le statut social et l'argent que les clients touchent diffèrent grandement. La plupart n'ont surement pas les moyens de se procurer un tel service. C'était le cas de l'enfant sur laquelle je focalise mon intention. Elle vivait seule, sans aucuns revenus ni de tutelle. Jamais une fille ayant l'âge d'être encore scolarisée aurait pu y aller d'elle-même. Comment est-ce possible qu'elle est vécue seule, sans que personne réponde à ses besoins primaires ?

Millie... Elle s'appelait Millie. 1 mètre 58. 46 kg. Les cheveux châtains, rasé. Des yeux marrons, entourés de noirs. Un anneau dans le nez. Des traits fins. C'était une très belle fille. Malgré sa corpulence frêle, une force émanait de son regard transperçant mon cœur de glace. Plus je la regardais, plus j'avais envie de me lier à son histoire. Ainsi, je me promis d'aider son âme à être apaisée en résolvant le mystère de sa mort. Je saurais ce qui s'est véritablement passé.

06/04/4002: Lieux

Millie vivait dans une vielle maison délabrée au parquet grinçant et aux fenêtres fissurées. Je m'y suis rendue. L'endroit était glauque, crépitant à mes moindres mouvements. Je fis pris d'un grand frisson. Je n'ai pas pu voir le corps mais maintenant j'en avais la certitude. Cette enfant était en danger. L'odeur nauséabonde de sang putrifié mêlé à celle de semences m'engorgeait. Des mouchoirs tachés de sang était répandus dans la grande pièce. Des préservatifs usagés aussi. J'en déduis qu'elle se prostituait pour subvenir à ses besoins, d'elle mêmes, pour des particuliers qui lui demandais sans doute des services très déroutant. Une jeune fille ne peut se développer sainement dans ce contexte, elle avait donc sûrement des problèmes psychologiques. J'ai lu dans son dossier qu'elle avait passé son enfance avec son père mais qu'il avait disparu quand-à sa femme, elle les avait abandonnés peu après sa naissance pour refaire sa vie. L'angoisse. Être contrainte à se réduire de la sorte pour survivre, c'est infame. Peu à peu, plus j'avançais, plus je comprenais. Tous ses emprunts traumatiques se déversaient dans son art. De milliers de dessins figuraient dans sa chambre. Représentant des jeunes filles nues blessées, atrophiés par la douleur, abusées. Ce qui était étonnant c'est qu'il n'y avait aucune représentation d'homme les souillant, juste des profils féminins soumis à de tortures folles. L'eau ne fonctionnait pas, l'électricité non plus. Elle devait avoir une hygiène de vie très déplorable.

Relations ComplexesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant