Un mois plus tard.
Sur le toit du bâtiment, César sautillait autour d'un feu de caisses de bois. L'espagnol avait détachait la grille d'aération extérieure pour ensuite la déposer sur quatre briques. Ce n'était bien évidemment pas de la nourriture surgelée qui grillait, mais de la viande d'un porc qui avait malencontreusement croisé leur chemin. Poitrine, jambon, carré de cotes grillaient dans les échos de gémissements des morts-vivants en contrebas. Rien ne pouvait couper l'appétit de Franco, pas même l'infâme odeur de putréfaction ambiante ! L'ancien pilote Go Fast détourna le regard vers le chimpanzé, il n'était pas présent lors de l'altercation dans l'aire de repos. Il séjournait sous intraveineuse chez un vétérinaire tardant à diagnostiquer sa maladie. Après une gifle claquante, le docteur avait été mieux concentré ! Le résultat n'était guère réjouissant, la lèpre.
Les cas de lèpre étaient connus chez les chimpanzés vivant en captivité, mais pas chez des chimpanzés sauvages. Cette terrible maladie infectieuse présentait des lésions lépreuses sévères, comme la présence de plaques et de nodules sur tout leur corps, notamment la face, les membres et les parties génitales.
L'espagnol avait croisé trois ans plus tôt l'hominidé lors d'un Safari en Côte d'Ivoire. Le safari était interdit dans le pays, de même que dans toute l'Afrique de l'Ouest, mais l'argent ouvrait les portes !
Franco se souviendrait toujours de la détonation, de la chute de l'hominidé d'un arbre. Il avait immédiatement plongé dans la jeep pour récupérer son fusil. Un contrat avait été mis sur la tête de l'espagnol, le chimpanzé lui avait involontairement sauvé la vie. Il ne tarda pas éliminer le tueur.
César faisait partie intégrante de sa vie. Il était tout aussi important qu'un frère ! Il refusait de le perdre. La guérison avait tardé à venir, s'était prolongée pendant trois semaines sans grand espoir de rétablissement.
Lorsque l'invasion avait débuté, il avait bravé tous les dangers pour rejoindre le cabinet vétérinaire. Il avait assisté à un carnage dans la salle d'attente, vétérinaires, chiens, lapins, chats, propriétaires animaux gisaient en lambeaux sur le sol. L'espagnol avec hurlé « César » en se ruant dans le couloir des admissions. Il avait ouvert chaque porte en espérant ne pas voir le cadavre du chimpanzé. Ce fut au bout du couloir qu'il reconnut ses cris. À son arrivée, César était enfermé dans une cage avec son vétérinaire passant les doigts entre les barreaux en poussant un grognement ridicule ! Le rouquin était devenu un zombi. Franco lui défonça le crâne à l'aide de la lourde poubelle en acier.
L'espagnol avait immédiatement libéré l'hominidé pour découvrir qu'il était guéri.
Il n'était pas vétérinaire, mais guérir sans afficher aucune trace de la lèpre était peu commun ! L'espagnol ne chercha aucune explication, seule la guérison importait.
Franco quitta ses pensées pour approcher des grillades.
— C'est prêt, César, à table !
Le chimpanzé saisit une longue fourchette dans chaque main, puis se mit au garde à vous à distance raisonnable de la chaleur du grill. Franco découpa un morceau de jambon, puis déposa l'autre moitié sur le bord de la grille d'aération.
— Vas-y, poto.
Le singe s'appropria immédiatement la viande entre les doigts pour souffler dessus.
L'espagnol esquissa un sourire en grignotant son morceau coincé dans un pic. Il s'écarta pour approcher du bord du bâtiment afin de se pencher. La rue grouillait de morts-vivants, ils étaient pris au piège !
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Zombie
TerrorRenoncer ou accepter ? On reprochait à Stella d'avoir choisi l'amour au détriment de sa fortune familiale. Elle luttait désormais pour rester financièrement à flot ! Et si ce désarroi n'était que le début ? Si même la mort lui refusait ses droits ...