𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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Printemps 2019.

Il ne travaille pas ce soir, je le sais.

 Sa femme est seule, attablée avec une tasse de thé à la main, les yeux rivés sur le livre aux reliures dorées juste devant elle.

 À travers la vitre, j'observe le séjour faiblement éclairé, les murs de la cuisine peints en jaune. Dehors, la nuit a déjà repris ses droits, et bien que je sois invisible pour l'instant, je vais bientôt pouvoir sortir du buisson qui me dissimule et mettre mon plan à exécution.
À cette idée, mes lèvres s'étirent.

J'ai hâte.

J'attends ce moment depuis si longtemps.

Cette femme terrée au chaud chez elle ne se doute pas un seul instant de ce qu'il s'apprête à lui tomber dessus. Elle semble simplement profiter de sa lecture, insouciante, attendant le retour de son mari inspecteur de police.

Lui, je suis sûr qu'il est encore enfermé dans son bureau à fuir cette vie de couple bien trop tranquille.

Après quelques minutes, je repère enfin du mouvement. La femme quitte son salon et disparait dans l'obscurité du couloir, se dirigeant sans doute vers sa chambre.

L'habitation est à présent plongée dans le noir le plus total, suivant les courbes de la colorimétrie extérieur.

J'aime la nuit, surtout quand je peux lui rendre hommage de cette manière.

Je m'approche d'une des fenêtres pour en vérifier l'état, souriant à nouveau en constatant qu'elle est ouverte. 

Ça ne m'étonne pas, en fin de compte. Après tout, l'homme qui partage sa vie est un flic, comme si son emploi dissuaderait n'importe quel voyou de passer par là. 

N'importe quel voyou, peut-être. Mais pas moi.

Avec la plus grande délicatesse, je m'infiltre dans la maison, veillant à ne rien renverser une fois de l'autre côté. Je constate que le meuble de télévision se trouve à ma gauche, recouvert de plusieurs vase et cadres en tout genre. 

Je retire prudemment mes chaussures et les range dans mon sac à dos, m'évitant ainsi de me faire repérer avant même d'avoir commencé. Mais à cause de la pénombre, mes yeux ont du mal à s'adapter à leur nouvel environnement. 

Lorsqu'ils s'acclimatent enfin à l'obscurité, je me mets en marche. Je ne poursuis qu'un seul objectif : la chambre ou est en train de dormir Noa Saito. 

Je n'ai pas besoin de faire un tour du propriétaire, je me suis déjà occupé de ça l'autre jour.
Une fois devant la porte, j'abaisse lentement la poignée, attrapant ma lèvre inférieure entre mes dents, comme si ce geste pouvait avoir la moindre incidence sur ma discrétion.

J'espère qu'elle ne va pas se mettre à grincer. Je n'ai pas besoin de ça. Je dois le faire et aller jusqu'au bout. 

En entrant, j'observe la pièce plongée dans le noir, à peine éclairée par les reflets de la lune se frayant un chemin de chaque côté des rideaux. 

L'enfer a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant