𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

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Printemps 2021.

J'ai envie de tout envoyer promener et de partir habiter sur une planète aussi vaste que la merde dans laquelle je suis actuellement.

Je ne sais pas ce que j'ai fait au monde pour avoir à me farcir une scène de crime abominable dès le matin, mais apparemment, je ne mérite que ça.

La vue de ce cadavre mutilé en plein milieu de l'appartement de cette jeune femme m'a, comme rarement, donné une profonde envie de vomir. La dureté de la scène est abominable, si bien que plusieurs de mes agents ont ressenti le besoin de sortir prendre l'air.

Dans ce genre de cas, c'est toujours difficile de conserver son sang-froid et de faire preuve de détachement. Mais en tant qu'inspecteur principal, je n'ai pas le choix.

Après avoir roulé pendant une vingtaine de minutes, je rejoins enfin le parking du commissariat. Asamai à mes côtés, le visage renfrogné et les épaules guindées, je me dépêche de retrouver l'entrée du grand immeuble.

Bien que ma collègue garde le silence depuis notre départ, je sais qu'elle ressent la même chose que moi. Elle non plus ne comprend pas comment un seul individu est capable de saccager un être humain de la sorte. Et si moi, je ne suis pas capable de comprendre ça, alors personne ne l'est.

— Deux corps en une semaine, ça commence à faire beaucoup, souffle-t-elle en pressant le pas pour marcher à côté de moi.

— Me le répéter servira à rien, ruminé-je en prenant l'ascenseur jusqu'à l'étage de notre unité. J'étais là, avec toi.

Asamai se poste sur ma droite, remontant abaissant la fermeture éclair de son blouson en cuir avant de presser le bouton de la fermeture des portes.

— Je sais que tu adores quand je radote, rétorque-t-elle le sourire aux lèvres.

J'observe le dossier caler entre son bras et son aisselle, m'empressant de le lui arracher à sa remarque venant de me faire souffler du nez. La patience n'étant pas ma plus grande qualité, je replonge dans les notes que nous avons prises, le nom de notre nouvelle victime agressant mon champ de vision.

Hannah Travis.

Hannah Travis, retrouvée égorgée, les poignets sectionnés, comme l'homme que nous avons retrouvé assassiné dans son bureau la semaine passée. D'après les dires du légiste, le meurtre est récent. Il a même affirmé avec quasi-certitude qu'il s'est déroulé dans la nuit, sans doute avant les coups de minuit.

Asamai et moi avons immédiatement fait le lien entre plusieurs de nos affaires, bien que le profil des victimes soit complètement différent. Le dernier en date était un avocat de cinquante ans à la réputation bien ancrée, alors que l'autre est une étudiante en art de vingt-trois ans qui n'a jamais vraiment fait parler d'elle.

L'enfer a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant