𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐

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Mardi matin

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Mardi matin.

Au pied de guerre depuis la matinée, je tourne en rond dans mon bureau et passe au milieu des piles de dossiers et autres gros cartons comprenant des rapports d'anciennes affaires.

Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours ressenti ce besoin absolu de tout conserver.

Je crois que je n'ai jamais aimé me débarrasser d'éléments appartenant au passé. Oublier me file un mauvais coton.

Puis, c'est le meilleur moyen de me rappeler des victimes, d'opérer des liens entre toutes nos enquêtes. Ces dossiers se sont déjà avérés utiles lors d'anciennes investigations, et bien que Jun, et même Mao, ont déjà essayé de me délester de quelques documents, je me rappelle les avoir envoyés se faire voir ailleurs en leur ordonnant de ne jamais retenter l'expérience.

J'ai une théorie depuis le jour où Mao, mon meilleur ami, est entré dans notre vie, à ma sœur et moi : il est là pour m'emmerder.

Dès qu'il en a l'occasion, il me taquine sur tous ces détails qui ont de la valeur à mes yeux. Je rêve parfois de l'enfermer dans un placard à balais pour ne plus l'entendre parler au moins une heure, mais je veux à tout prix éviter la sanction disciplinaire.

Après une énième ronde, je suis interrompue par quelques coups toqués contre ma porte. Avant même que je puisse y répondre, cette dernière s'ouvre et la tête de Mao, arborant un large sourire, s'invite dans mon champ de vision.

Je ne me rappelle pas l'avoir déjà vu faire la gueule, et encore aujourd'hui, je me demande ce qui pourrait bien lui enlever sa bonne humeur perpétuelle.

— Tu vas rester bouder ici toute la journée ?

Je jette un rapide coup d'œil vers ma montre, voyant qu'il est déjà plus de 15 heures.

— Je t'évite, c'est différent.

Prenant un air faussement offusqué, il écarquille les yeux et ouvre la bouche en grand.

Il m'est très difficile de ne pas lever les yeux au ciel et d'éclater de rire.

— Tu sais que je vais tout répéter à ton oncle, hein ? demande-t-il d'un ton malicieux.

Je finis par pouffer, faisant le tour de mon bureau pour prendre place sur mon siège.

— Ce vieux bougre ne t'aime pas plus que moi, tes menaces n'effraient personne.

Tournant plusieurs fois autour de moi, j'ignore l'entrée de Mao dans mon bureau. Je finis par arrêter mon petit jeu ridicule lorsqu'il prend place en face de moi, alors que je fixe l'écran de mon ordinateur, ou plutôt l'image effrayante qu'il me renvoie.

Les poches sous mes yeux semblent avoir grossi. Seuls mes cheveux noirs, courts et parfaitement coiffés, donnent l'impression que je ne suis pas le genre à me négliger.

L'enfer a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant