Chapitre 15

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La température dans mon bureau s'est nettement améliorée. Milan a lâché son poste d'observation droit comme un I devant la porte pour prendre place sur un fauteuil. De temps à autre, nous échangeons de doux regards. Il me déconcentre au point que je me blesse avec mon agrafeuse. Milan bondit comme si ma vie était en jeu. Il attrape mon doigt et souffle dessus avant de presser un mouchoir sur la minuscule plaie.

"- je vais survivre, tu crois ? Est-ce que mon pronostic vital est engagé ? Je demande.

- Tu t'en sortiras. Il répond.

- Mais j'ai mal." je surjoue.

Milan fronce les sourcils et je lui montre mon cœur.

"- C'est ici que j'ai mal. Je dis.

- je ne t'ai pas brisé le cœur Zoé. Nous nous sommes faits mal mutuellement." Il dit.

C'est quand même lui qui a rompu...

"- Parce que toi aussi tu as souffert ? Je demande.

- Plus que tu ne peux l'imaginer. Mais c'est fini. Il murmure à mon oreille.

- J'ai quand même besoin d'un bisou pour cicatriser." Je dis.

Milan reprend mon doigt et le suçote longuement.

"- Il ne devrait plus saigner." Il dit.

Alors que j'ai envie de m'amuser de notre complicité retrouvée, le téléphone de Milan sonne et brise tout. Avec les moitiés de conversation que j'ai eu l'occasion d'entendre, je suis curieuse et me rapproche de mon garde du corps. Alors qu'il s'est retiré dans un coin, je fais semblant de chercher dans un tiroir tout près de lui. Et il n'y a rien à entendre vu qu'il envoie un sms. C'est nul ! Je retourne à mon bureau et lorsque je m'installe, Milan a les sourcils froncés.

"- Qu'est ce qu'il se passe ? Je demande.

- Rien." Il marmonne.

Il continu de pianoter sur portable, c'est bon, je veux savoir alors je lui chipe.

"- Zoé !" Il dit.

Il reprend son téléphone mais c'est trop tard, j'ai vu ce qu'il me cache.

A la maison, je suis en boule sur le canapé, ressassant ce que j'ai lu sur le portable de Milan.

"- Tu es un traitre Milan !" je lui lance.

Il me rejoint et me pousse pour s'asseoir sur l'arrête du coussin.

"- Mon père a été blessé et c'est pour ça qu'il n'a pas fait l'émission. Tu le savais et tu m'as encore menti ! Je dis.

- Ce n'est pas un mensonge. J'ai... caché le moins important. Il dit.

- tu auras une belle carrière en tant qu'avocat finalement. Tu dis ce qui t'arrange quand ça t'arrange. Et tu donnes le sens que tu veux à tes mensonges. Je réponds.

- Tu te serais inquiété pour rien. Il va bien, c'est vrai. Il lâche.

- Quelqu'un l'a attaqué au couteau ! Ce n'est pas rien. On aurait pu le tuer !" Je dis.

Mon père c'est fait agresser et on ne me le dit même pas. Je suis triste et en colère à la fois. Et je n'ai pas envie de me disputer avec Milan par-dessus le marché. Même si je n'approuve pas. Il m'attire contre lui et me câline, je le laisse faire. Sa main glisse dans mon cou et ses doigts ont un pouvoir dingue sur moi.

"- Tu me fais une petite place. Il dit.

- Je sais pas. Je dis.

- Fais-moi un peu de place sur le canapé et dans ta vie ma déesse." Il murmure à mon oreille.

Milan et ZoéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant