Chapitre 7

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Soudain, une odeur envahit la boite de nuit. On pense tout d'abord à un incendie, mais il s'agit de fumigènes. On me bouscule. Je m'accroche à Milan comme je peux. Tant pis si je ressemble à une moule sur son rocher. Je lui emboite le pas quoi qu'il fasse. Il bifurque à droite, se frayant un passage dans l'attroupement Les portes sont toujours bloqué et la fumée de plus en plus épaisse et étouffante.

Des gens suffoquent, les cries s'amplifient, des pleures resonnent à mes oreilles comme autant de cris de souffrance dont je suis responsable. A cause de mon entêtement à vouloir sortir, j'ai mis ces pauvres gens en danger. Il va de soi que ce lui qui a ouvert le feu tout à l'heure était là pour moi. Milan arrive enfin à la destination qu'il convoitait. Je suis soulagé mais quand je lève les yeux, je me rends compte ce que n'est pas à mon garde du corps que je suis accroché. Au même moment, Milan arrive et je me jette sur lui comme sur une bouée de sauvetage.

Les vigiles finissent par réussir à décoincer la porte et une grande bouffé d'air frais entre dans la boite de nuit. Les issues sont déverrouillées. Nous nous précipitons dehors et respirons à plein poumons.

"- Zoé, tu es blessée ? Me demande Milan.

- Non, je crois pas. J'ai juste un peu de mal à respirer." Je réponds.

Les secours arrivent vite sur place, mais ils s'occupent en priorité des cas les plus graves. Milan me fait s'asseoir sur un coin de trottoir et m'aide à reprendre mon souffle. Quand ma respiration est redevenue normal, je me lève. Je vois Milan qui regarde tout autour de nous à la recherche du tireur. Il est partagé entre partir à sa poursuite et rester près de moi pour me protéger. Et je suis rassuré de voir qu'il me choisit moi.

"- Il ne veut pas te tuer..." Il lâche.

Je ne sais pas s'il a pensé à haute voix ou si c'est une affirmation qu'il déclare. Mais elle me fait l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. Dans le même temps une rafale de vent se lève. Mon ton d'alcoolémie et d'adrénaline retombé, je tremble. Milan me serre contre lui et me frotte vigoureusement le dos.

"- Le danger est derrière toi Zoé. Il dit.

- Je n'ai pas peur, tu es avec moi. Je dis.

- Alors pourquoi tu trembles ?" Il me demande.

Comme pour lui répondre mes dents se mettent à claquer et je grelote sans que je puisse m'arrêter. Milan retire sa veste et la pose sur mon dos. Seulement ça ne suffit pas à me réchauffer. Il me reprend dans ses bras et me murmure des mots réconfortants.

"- ça va mieux ? Il me demande.

- garde moi dans tes bras. Je réponds.

- Compte sur moi." Il dit.

Il me serre si fort qu'il me coupe presque la respiration mais je m'en moque, je me sens bien dans l'écrin de ses bras.

"- Rentrons. Il dit.

- C'est ce que j'allais dire. Je dis.

- de toute façon, je ne trouverais pas d'indices ce soir. Il lâche.

- Tu vas me laisser avec quelqu'un d'autre pour... Je commence en panique.

- Non, non, je ne te laisserais pas Zoé. Je peux veiller sur toi et mener l'enquête. Il dit

- Je ne savais pas que tu avais le don d'ubiquité." Je lance.

Milan sourit en secouant la tête. J'enfile sa veste comme il faut et lui prend la main pour aller à la voiture.

A la maison, je m'affale sur le canapé tandis que Milan sécurise les fenêtres et les portes. Il inspecte le moindre recoin et me donne le tournis. J'aimerais qu'il s'installe avec moi et qu'il me prenne dans ses bras comme tout à l'heure. Jusqu'à m'étouffer si ça lui chante. Je veux sentir son cœur battre régulièrement pour calmer le mien qui tape dans ma poitrine. Mais au lieu de ça, il va et vient, cherchant si quelqu'un a pu s'introduire ici. Ce qui est impossible vu qu'un de son collègue est en faction devant lorsque nous ne sommes pas là.

Milan et ZoéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant