Chapitre 17 - D'Od naquit la discorde ; du désespoir naquit Anela

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Bien le bonjour petits feux follets ! 

Me voici de retour, et j'en suis très contente. Je vous souhaite une très bonne année. Je sais que j'aurais dû vous offrir des chapitres à Noël, mais pour ceux qui n'ont pas vu le message discord, je me suis laissé emporter par les fêtes. 

 Je reviens pour de bon avec le même rythme de publication qu'avant mes vacances, soit : un chapitre de La loi du Sang et un chapitre du Châtiment d'Er chaque mercredi. 

 Je vous prépare quelques petits trucs (histoires) pour cette année, mais elles seront publiés de façon spéciale. Le temps que je prenne de l'avance et que je prépare ça, je vous laisse avec les nouveaux chapitres.


Anela


L'odeur de la putréfaction avait côtoyé ma vie depuis mon plus jeune âge. Elle était la première odeur que j'avais sentie, la première qui m'avait écœuré. Je me souvenais des jours à Vilsang où mon père revenait de ses excursions, le visage épuisé, mais souriant sans relâche à son jeune fils stupidement admiratif, à moi. Je me souvenais de cette odeur nauséabonde qui ne semblait pas lui soulever le cœur tandis que le mien rêvait de relâcher jusqu'à mes boyaux.

J'avais grandi à Vilsang, là où les boyaux recouvraient les remparts ; où les cadavres étaient si nombreux que nous ne pouvions plus nous débarrasser d'eux. J'avais appris à survivre sans recracher ce que j'avais réussi à ingurgiter. Je m'étais habitué à cette pestilence jusqu'à ne plus la sentir, mais je savais ne jamais pouvoir oublier ce relent si puissant qui avait brûlé ma gorge aujourd'hui. J'avais su résister à une légion, mais je savais que toutes celles qui viendraient finiraient par m'arracher ce qui était cher.

En lacérant les mangesangs, à travers leur sang putride et leurs tripes éviscérées, je vis mes confrères se battre vainement. Aucun d'eux n'allait tenir. Perdu dans les bois de Sang, voyageant vers un but dément et une destination incertaine, tout était différent. Mes camarades étaient différents de mes autres Triades. Pero était juste une enfant ; Beret était un homme si franc qu'il me retournait le cœur ; Fratera avait pris soin de moi lorsque j'étais devenu Duc ; Selene était ma première passion.

Je savais avant de commencer ce voyage qu'ils ne pourraient pas revenir en vie, mais face à l'évidence, mon corps tremblait et mes coups devenaient moins forts. Je compris alors dans ce chaos sanglant que je ne désirais pas cela. Je ne voulais pas m'y résoudre alors, avec mon cœur à l'agonie de les voir ainsi lutter ; alors même que je savais que notre Dieu ne se mêlait pas de nos affaires terrestres, je le priais.

— Dieu Rodel, venez-nous en aide.

Bien que l'on me nommait son Vicaire, je savais que toutes les prières du monde ne le feraient pas agir. Dans un désespoir profond, je suppliai son fils, créateur de la discorde qui ravageait Sang :

— Pitié Od, si vous espérez tant ma venue, ne laissez pas les Ducs périr ici. Moi, Anela, Vicaire Sanglant, promet de vous écouter.

Quiconque m'aurait entendu dans les duchés aurait crié à l'injure en pensant que je priai ce dieu impie. Cependant, je ne le priais pas et je ne renonçais pas à ma foi et mon amour pour Rodel, ni même de trancher la tête à Od, mais je pensais d'abord à la survie de tous. Relevant la tête vers les arbres lorsque l'image de Luna, la monarque, me revint en tête, je me mis à la chercher vainement. Peut-être avait-elle été là, mais... je me souvins des paroles des monarques. J'étais protégé. Frappé par cet éclair de lucidité, je quémandai de l'aide :

LA LOI DU SANG - LES SANGUINAIRES (BL/TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant