L'appel avait eu lieu quelques jours plus tôt et depuis, le choix de les laisser se reposer en attendant l'arrivée de tous les autres avaient été mise en place. On avait fait les choix en effet de ne pas tout de suite les amener à la caserne d'entraînement qu'on leur réservait. Autant pour avoir le temps d'entièrement la nettoyer puisque personne ne l'utilisait depuis un moment que de laisser avant eux le temps aux futurs apprentis de se rendre sur place. Seuls les deux Kakushi y furent envoyé afin de les surveiller et de s'assurer que tout roulerait sur des roulettes. Surtout qu'on souhaitait mettre en place une forêt semblable à celle des glycines, afin d'y retenir prisonnier les démons qui arriveraient.
De leur côté, les deux jeunes hommes avaient fait comme si de rien n'était, le plus possible du moins, avec peu de réussite, depuis le sauna. Sanemi faisait mine de n'avoir jamais rien dit et Gyomei faisait comme s'il n'avait jamais rien entendu. En réalité, ils ne faisaient que ne pas en parler. Pourtant, malgré les apparences, certaines petites choses semblaient plus ou moins avoir changé, expliquant ce ''Plus ou moins'' et tout ceci changeait d'un jour à l'autre. Parfois, ils s'adressaient très peu la parole, pas plus qu'il n'en était requis du moins, s'évitent presque, mais, quasiment toujours, la journée suivante, ils passaient encore plus de temps ensemble qu'à l'accoutumée, comme si après l'éloignement, ils étaient forcé de se retrouver.
Ça, le brun l'avait compris plus particulièrement lorsque l'argenté sortait seul la journée, ou durant les soirées, afin d'aller se balader. Il partait seul, sans avertissement quand l'envie lui en prenait et le pilier de la roche se sentait toujours un peu seul durant ses moments, trouvant la maison alors bien déserte. Le pilier du vent, lui, bien qu'il ne l'aurait jamais avoué à voix haute, adorait les petites attentions que lui adressait son colocataire. La nourriture japonaise qui lui manquait lorsqu'il cuisinait était l'un des quelques exemples en question.
À vrai dire, bien que sur ce point là il n'en avait aucune certitude, il se demandait si Gyomei n'avait pas fait exprès de perdre par deux fois ses chemises, qu'il mettait plus souvent ici, surtout lorsqu'il sortait pour ne pas trop attiré l'attention, dans la maison et de venir le voir torse nu, pour savoir s'il savait où elles étaient. La première fois, il était resté complètement sous le choc de le voir débarqué ainsi, se demandant si l'homme n'avait pas oublié ce qu'il lui avait dit ou si simplement cela ne le dérangeait pas. Ce fut la deuxième fois qu'il opta pour la dernière option.
Les journées passaient ainsi, plus ou moins calmement, en attendant l'arrivée de leurs nouveaux alliés dans cette mission. Ils restaient pas mal seulement tous les deux dans tous les cas, dans un quotidien tranquille sans être trop dérangé par l'extérieur, le terme ''repos'' n'aurait pas pu être mieux utilisé, car en dehors de leur entraînement, oui, le repos était total. Jusqu'à ce que, un soir, le téléphone ne se mette soudainement à sonner.
Assis dans la cuisine, tous deux tournèrent la tête vers le salon, clairement surpris de l'entendre. S'il avait été installé, personne n'aurait plus appelé depuis Kagaya et, ils ne perdaient pas une minute pour décrocher, puisque tout obligeait qu'il soit l'initiateur de cet appel.
- Bonjour, Maître Kagaya ? >> demanda le plus petit.
- AHHH, ÇA FONCTIONNE VRAIMENT CE TRUC >> fit alors une voix, surprise, à l'autre bout.
Le téléphone toujours activé de façon à ce que tous puissent entendre, la montagne aux cheveux noirs haussa les sourcils, surpris, tandis que des bruits de fond se faisait entendre chez leur interlocuteur imprévu, des voix étouffées, des rires.
- Kyojuro ?! C'est toi ? >> s'exclama Sanemi, surpris.
- Ahah, oui, c'est bien moi ! Cet objet est fabuleux ! On peut vous parlez alors que vous n'êtes même pas là, ahahaha ! >>
- Oui, c'est là tout le principe >> ajouta calmement Gyomei.
Un bruit de bousculade se fit entendre, avant qu'une joyeuse fois, tout aussi enjouée que celle du pilier du feu ne prenne sa place. Alors, tous les bruits de fond se turent pendant un instant, tandis que le duo devinait parfaitement le groupe de piliers ayant réussi à actionner l'écoute pour tous.
- Coucou les garçons ! C'est tellement romantique cette invention, vous trouvez pas ? On peut appeler n'importe qui pour lui dire qu'il nous manque et de n'importe où >> s'exprima Mitsuri, avec son air rêveur qu'on lui devinait au quotidien.
- Et on vous manque tellement que vous pouviez pas attendre notre retour ? >> la taquina l'argenté, croisant ses bras sur son torse.
- Bien sûr que vous nous manquiez, mais non, ce n'est pas pour ça qu'on appelait ! On voulait simplement essayer le téléphone de Maître Kagaya, pendant que ce dernier s'est absenté de la pièce. Votre numéro était affiché non loin >>
Cette fois, ce fut au tour du duo d'éclater d'un rire franc, amusé par l'enthousiasme de leurs amis. Ils passèrent ce soir-là de bonne heure à discuter, jusqu'à ce que, à l'autre bout du téléphone, on entendit soudainement le reste des piliers éclatés de rire et se sauver en courant, s'excusant en vitesse qu'ils devaient fuir, car le chef était de retour. Ils terminent donc tous deux par une petite discussion avec lui, avant de finalement raccrocher.
- Ils ont l'air d'aller bien, c'est rassurant >> fit Gyomei, une fois l'appareil éteint.
- Ça m'étonne que l'aveugle les ait réunis juste pour leur dire qu'on partait pour un an >> lui répondit Sanemi.
- Oh, il doit en avoir profité également pour les mettre au courant de la situation au grand complet. On aurait dû lui demander plus de précision, si ça t'...>>
Il ne put terminer sa phrase, puisqu'un énorme bruit sourd vint soudain frapper l'une des fenêtres du salon. Les piliers, malgré tout, sur-sautèrent de surprise. Le plus jeune se leva alors du canapé, afin de s'approcher pour voir de quoi il était. S'approchant des carreaux, un soupir lui échappa soudainement, alors qu'une nouvelle bourrasque venait secouer le verre de plein fouet, faisant danser de gros flocons de neige à l'extérieur.
- Alors, qu'est-ce que sait ? >> l'interrogea son confrère.
- Le vent, on dirait bien qu'une tempête se prépare >> soupira-t-il.
- Ça m'étonne que nous n'en ayons pas subit avant, surtout que nous sommes au nord >>
- T'as pas tort, ça aurait pu plus mal tombé. Puis, nous avons eu le temps de terminer notre appel, ça m'étonnerait pas que les lignes électriques soient touchée >>
- Je vais sortir des bougies, alors. Au cas où >>
L'homme aux cheveux noir se releva alors à son tour, et disparu en direction de la cuisine.
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La mélodie des coeurs (Gyomei x Sanemi)
FanfictionKagaya a reçu une demande de mission bien inquiétante. Pourquoi inquiétante ? Car celle-ci ne concerne pas le Japon, mais le continent, un pays bien loin dans les terres, la Finlande. Des mystérieuses disparitions s'enchaînent dans le nord du pays d...