Dans un premier temps, les deux confrères avaient seulement cru se retrouver pour la nuit pris en intérieur à cause de la tempête. Cependant, ce n'était que le début de celle-ci et rapidement cette dernière évolua en un véritable blizzard. La neige tombait sans s'arrêter, le vent semblait à toutes heures du jour et de la nuit briser les fenêtres dont ils avaient eu un mal fou à finalement fermer les volets, par crainte qu'elles ne cassent réellement sous la pression. Après la première nuit, l'électricité coupa en plein milieu de la journée. Les jours suivants se firent longs, très longs, prisonniers à l'intérieur des murs sans pouvoir sortir.
Si leurs capacités physiques leur auraient certainement permis d'endurer pendant un temps le vent, la visibilité entièrement nulle et le mètre de neige à l'extérieur les convainquirent de rester patiemment à l'abri jusqu'à ce qu'elle termine. Le tout durait depuis trois journées désormais, la quatrième nuit s'entamaient alors. Sauf qu'un problème est apparu, alors qu'ils avaient su se débrouiller sans aucun souci jusqu'à là. Les lignes électriques coupées, le chauffage n'était entretenu que par le poêle à bois de la cuisine. Cependant, ne sachant rien du blizzard les attendant, ils n'avaient pas pris la peine de refaire les stocks et il se mit à faire un froid monstrueux.
Sanemi, enroulé dans deux couvertures, sortit finalement de son lit, n'arrivant pas du tout à fermer l'œil, grelottant à en mourir. Il se risqua finalement dans le couloir de la demeure, sachant qu'une couverture traînait quelque part dans le salon et il ne disait pas non à une couche de plus, en ce moment, au contraire. Le plancher craqua sous ses pieds, tandis qu'il atteint la salle plongée dans la pénombre. Observant autour de lui, il trouva ce qu'il cherchait, abandonné sur l'un des fauteuils. Il soupira de soulagement, s'avançant pour la saisir. Ce fut à cet instant qu'il entendit des pas derrière lui.
- Tu as trop froid pour fermer l'oeil ? >> demanda la montagne, elle aussi enveloppée de deux chaudes couvertures.
- Tu poses sérieusement la question ? Je pense que tu as déjà ta réponse >> répondit ce dernier, toujours les yeux posés sur la couverture dans ses mains.
Il n'entendit pas les pas suivants que fit son interlocuteur, il ne réalisa pas que ce dernier s'était rapproché jusqu'à le sentir. Lorsque les pans de ses couvertures enveloppèrent son corps, lorsque son torse rencontra son dos, que deux puissants vinrent passer autour sa taille pour le serrer un peu plus contre lui. Son cœur s'accéléra, un frisson parcouru son corps, rapidement estompé par la chaleur de celui de Gyomei.
- Et ainsi, c'est mieux ? >> murmura-t-il, un petit sourire aux lèvres.
Sanemi ne répondit pas immédiatement, il fermera à la place les yeux, s'appuyant un peu plus contre le torse de son confrère, posant une main sur son avant bras. La montagne le serra encore un peu plus contre lui. Oh, une voix au fond de lui lui criait de s'éloigner et qu'il n'avait pas besoin de ça, que franchement c'était du grand n'importe quoi, mais il l'a repoussa et choisi plutôt la deuxième, celle qui lui disait de ce faire et de rester là, comme sur le Titanic quelques semaines plus tôt.
- Ça te dérange si on reste ainsi toute la nuit ? >>
Le brun éclata d'un rire sonore à l'entente de ses mots, mais aussitôt, le pilier de vent fut soulever du sol, enroulé dans les couvertures et transporter comme un sushi jusqu'à la chambre du géant. Pas besoin de mots lorsqu'ils répartirent équitablement les couvertures pour ne pas avoir froid. Ça serait ainsi qu'ils dormiraient cette nuit.
Sanemi hésita quelques secondes, avant de finalement venir se blottir entièrement contre Gyomei, qui l'enserra doucement de ses bras, pour ensuite fermer les paupières, profitant de la chaleur ainsi prodiguer pour essayer enfin de s'endormir. En vain, puisqu'il sentit bientôt sur lui le regard du plus jeune sur lui, le fixant avec une étrange intensité.
L'argenté était un peu dans la lune, observant les traits de son visage qu'il n'avait encore jamais eu la chance de voir d'aussi près. Sa mâchoire aux traits carrés, à la barbe finement rasée. La cicatrice faisant le tour de son front, seule imperfection, s'il l'aurait prise pour telle, entachait sa peau. Ses cheveux noirs quelque peu en désordre, lui donnant un petit air faussement négligé. Puis, par-dessus tout, il y a avait sa bouche, que plus il regardait, plus avait l'envie d'aller à sa rencontre. Ce sentiment le troublait, énormément, mais il ne parvenait pas pour autant à s'en défaire.
- Sanemi ? J'ai quelque chose sur le visage ? >>
Ce dernier rouvrit les yeux en même temps de prendre la parole. Il n'obtenu aucune réponse directe, mais l'une des mains du pilier du vent vint s'approcher de sa joue, la caressant du bout des doigts. Un frisson parcouru le corps du géant, qui vint finalement attraper son poignet, avant de répété d'une voix se voulant plus ferme.
- Sanemi, tu... >>
Mais à son tour, le-même sentiment qui l'étreignait depuis quelques temps maintenant se fit plus fort. Il ne termina pas sa phrase, pinçant ensemble ses lèvres, il hésita un instant, avant de lentement laisser sa main remonter du poignet de son confrère jusqu'à son épaule, empruntant son cou pour dériver sur son visage. Son cœur s'accéléra lorsqu'il passa sur une veine et sentit son pouls battre de plus en plus fort. Son autre bras le resserra un peu plus contre lui, tandis que ses doigts atteignirent ses lèvres.
Si l'instant précédent, tout deux était un peu loin, dans une sorte de brouillard, ce geste ramena le pilier du vent à ses réflexes et il n'eu pas la force de lutter plus longtemps. Il se jeta sur les lèvres du meilleur des pourfendeurs avec avidité, qui lui-même ne perdit pas un instant pour se joindre à la danse.
Venant demander l'accès à l'intérieur de sa bouche, leur langue se trouvèrent sans mal, valsèrent ensemble comme si leur vie en dépendait. Ils restèrent l'un contre l'autre ainsi durant de longues minutes, lorsqu'ils se séparèrent enfin, pantelant. Le brun n'eu alors qu'un mouvement à faire pour se retrouver au-dessus de Sanemi, le surplombant de toute sa silhouette, venant à nouveau chercher ses lèvres.
Lorsqu'ils se séparèrent pour la seconde fois, l'argenté passa ses bras autour de son cou, l'agrippant avec le plus de force dont il était apte, avant de répété inlassablement, comme une litanie << Gyomei, gyomei, gyomei...>>
Il semblait avoir oublié tout autre mot, ce dernier était le seul qui existait, le raccrochait encore un tant soi peu à ce monde. L'intéressé prit appui sur ses avant bras, prenant de solide appuis, avant de lentement dérivé sur les mâchoires de son colocataire, la parsemant de baiser, avant de soudainement se figer, clignant des paupières.
Que se passait-il, là ? Qu'allaient-ils faire ? Ce soudain arrêt sembla faire revenir également Sanemi sur terre. Il ne le voyait pas, mais il le sentit lui aussi dans le même état. Entre l'envie de chasser les questionnements et de simplement laisser leur instinct les guider, d'aviser ensuite seulement et celle de s'arrêter maintenant, pour empêcher le risque de faire quelque chose qu'ils regretteraient. Il serra les poings.
- On a pas les idées claires >> marmonna-t-il, avec un petit pincement au cœur.
Il se laissa retomber sur le côté, dos cette fois à son confrère. Sanemi se retourna aussi, pour faire lui aussi dis à Gyomei à son tour. Oui, c'était sans doute mieux ainsi, aucune bêtise ne serait commise. Ils profitaient simplement de la chaleur offerte par l'autre en cette glaciale nuit.
VOUS LISEZ
La mélodie des coeurs (Gyomei x Sanemi)
FanfictionKagaya a reçu une demande de mission bien inquiétante. Pourquoi inquiétante ? Car celle-ci ne concerne pas le Japon, mais le continent, un pays bien loin dans les terres, la Finlande. Des mystérieuses disparitions s'enchaînent dans le nord du pays d...