XI

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La lumière traversait à peine les volets et les rideaux, lorsque Gyomei ouvrit les yeux, ses oreilles dérangées par un bruit sifflant dans ses oreilles. Se redressant entre les couvertures et les draps, il les chassa d'un geste en réalisant qu'il était en sueur, passant une main sur son front,  il comprit en quelques instants seulement ce que cela signifiait. Le chauffage, avec du coup l'électricité, étaient de retour. Un sourire s'affichage sur ses traits tandis qu'il se releva, effectuant alors le tour du bâtiment pour régler la température, ainsi que fermer les lumières superflues. Une fois que ses yeux ne captèrent plus trop de lumière, seule chose qu'il percevait encore sans problème, il se rendit dans la salle de bain avec de vêtements de rechanges.

Après autant de temps passé en ce lieu, il connaissait par cœur les murs et les meubles, il parvenait à ne plus se cogner partout. Fermant la poignée à double tour derrière lui, allumant l'eau et se débarrassant de ses habits, il s'immergea dedans avec un grand soulagement. Il laissa alors ses pensées dérivées, les souvenirs de la veille lui revenant avec force, ne voulant pas se déloger de son esprit. Ce qu'il avait d'abord pu prendre pour un rêve se trouvait en réalité être bien réel.

Pourquoi avait-il cédé à cette première pulsion ainsi, lui qui avait un si bon contrôle de lui à l'habitude ? Il aurait pu repoussé dès le premier instant son camarade, non ? Plus il y réfléchissait, plus une réponse s'imposait à lui, tandis qu'il sentait encore la peau de son confrère frissonner sous ses baisers. Il aurait pu continuer, ce n'était en réalité pas la fatigue de son côté, c'était l'attirance. Sanemi l'attirait, oui, il n'avait plus aucun doute possible là-dessus. Cependant, il ne pouvait rien affirmer pour celui dont il était question. Il avait bien vu au courant des dernières semaines qu'il était quelqu'un d'assez instinctif, réagissant souvent à chaud, rien ne permettait d'affirmer que ce n'était en effet pas la fatigue.

Oui, il avait déjà dit avoir trouvé son corps beau, mais cela ne signifiait rien de particulier, non ? Peut-être justement que cela l'avait poussé à réagir sur le coup, sans réfléchir et qu'il regrettait désormais. Il soupira, prenant une décision à contre cœur, peut-être était-ce mieux au final de faire comme si cela n'avait été qu'un rêve, ou mieux encore, que rien ne c'était passé ? Pour ne pas gêner ou mettre en colère le pourfendeur pilier du vent, il fit le choix de ne rien dire à ce sujet de lui-même. Si son interlocuteur faisait mie de rien, il en ferrait en effet de même.

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Le matelas craqua dans le dos du slayer, qui pourtant, ne bougea pas plus qu'il ne l'avait déjà fait. Il s'était débarrassé durant la nuit de son surplus de couvertures, instinctivement, sans réalisé avant son réveil, provoquer par son confrère, que le chauffage et l'électricité étaient de retour. Il émergea immédiatement, comme toujours, rapide pour sortir des bras de Morphée grâce à son entraînement. Entrouvrant les paupières, il vit Gyomei sortir de la chambre sans un seul mot.

Il retint de justesse un soupir, tandis qu'il bougeait enfin dans le lit. Pas un mot il s'était directement levé sans attendre, était-ce un autre signe ? Pour sur, il croyait qu'il dormait, donc peut-être que c'était juste pour ne pas le réveiller, mais il ne pouvait pas s'empêcher de douter. ''On a pas les idées claires'', après l'avoir laissé pantelant, après avoir répondu avec une fougue et une envie insoupçonné à son baiser, après avoir cru que ce dernier allait le dévorer sur place, il avait soudainement tout arrêté, mettant cela sur le compte de la fatigue.

L'argenté soupira à nouveau, il avait accepté ce refus, impossible de faire autrement, mais il sentait encore parfaitement le pincement au cœur que cela lui avait fait. Peut-être avait-il réagit à une émotion soudaine, oui, mais il n'empêchait qu'il savait ce qu'il faisait, il était parfaitement maître de lui-même à cet instant. Son attirance pour lui avait augmenter de jour en jour, jusqu'à ce que finalement, il aille enfin le ''cran'' de se lancer. Le brun ne l'avait-il donc pas sentit ? La pensée qu'il avait peut-être lui aussi réagit à chaud passa alors par son esprit ou alors qu'il n'avait pas voulu être impoli ? Est-ce qu'il avait accepté au début pour ne pas le décevoir, puis finalement arrêté en utilisant le prétexte ? Il ne voyait en réalité pas d'autre choix et connaissant le caractère du type, ça lui semblait bien probable.

La mélodie des coeurs (Gyomei x Sanemi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant