𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟸

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Bonne lecture !

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Le lendemain matin, Naruto s'enfuit de l'appartement à la première heure.

Il ne commence pas les cours avant 10h, pourtant à 8h il a déjà fait son jogging, pris son petit dej, et trainé un peu dans les rues vides du centre-ville. Alors, faute de mieux, il tente de s'incruster dans un cours de sport et trouve le gymnase utilisé par quelques personnes : pas de cours véritables.

Quand enfin il quitte le terrain de volley, il y a au moins trois associations sportives de la faculté qui veulent qu'il signe un formulait d'intégration, alors Naruto s'enfuie rapidement avant de finir par accepter. Il ne compte pas revenir sur sa décision de quitter la fac, mais les capitaines sportifs sont effrayants et très convaincants, comme toujours.

Alors, tandis qu'il lui reste encore une bonne trentaine de minutes à attendre avant le début de son cours, Naruto se pose sur un banc à l'extérieur des bâtiments et sort son téléphone. Sasuke lui a dit qu'ils l'appelleraient ensemble, mais vu ce qui s'est passé Naruto n'est même pas certain que Sasuke veuille encore lui adresser la parole.

Alors il cligne sur l'icône, trouve le numérique d'Iruka, et lance l'appel.

Il n'y a que quelques bips à peine avant qu'il ne réponde.

— Allo ?

— Je te dérange ?

— C'est la récrée. Y'a un problème ?

— Non.

Naruto se mord la lèvre. C'est calme de l'autre côté du combiné, il doit être dans la salle des profs.

— T'as une petite voix, dit Iruka.

— Ca va, je te jure. Je voulais juste te parler un peu, ça fait longtemps.

— Tu parles que ça fait longtemps ! Alors quoi, tu pars à plus d'une heure de la maison, et tu m'oublies déjà ?

Parfois, Naruto pense à ces adolescents qu'Iruka avait recueilli. Ceux qui étaient dans la petite maison bien avant lui. Ils appellent, parfois, et c'est toujours gênant quand c'est Naruto qui décroche parce qu'il ne sait pas comment agir avec eux, et eux avec lui.

Il y pense, parce que certains jours il se dit : « et si moi aussi je devais m'écarter, à présent ? et si je devais l'appeler tous les deux mois pour prendre quelques nouvelles, et le laisser prendre un autre gamin chez lui ? ». Certains soirs, il imagine un autre enfant paumé arriver dans sa chambre, y mettre ses affaires, et prendre sa place.

Ça serait juste. Mais parfois, il se dit aussi qu'aucun ado n'est resté aussi longtemps chez Iruka, qu'il n'a pris aucun enfant pendant autant d'année, que personne n'a jamais été dans sa situation. Alors peut-être qu'il est un peu spécial quand-même, c'est ce qu'il aime se dire.

— En fait, je voulais juste te demander un truc.

— Ah ?

— Un petit truc. En fait, plutôt une hypothèse. Disons... imaginons, que... si jamais je décidais d'arrêter la fac...

— Quoi ?

— De pas avoir de diplôme, de prendre le risque d'être un bachelier nul pour le restant de ma vie... Pour faire autre chose comme... c'est encore une hypothèse, hein, mais comme une formation, par exemple. Une formation de cuisine. Par exemple. Simple exemple.

Il déglutit.

— Juste une hypothèse, souffle-t-il.

Il attend une seconde, puis ajoute :

— Donc, si cette hypothèse se passait, est-ce que tu serais fâché ?

Il y a un silence, un silence où Naruto a l'impression d'entendre son cœur dans ses oreilles. Puis Iruka demande avec une voix un peu amusée :

— Fâché ?

— Oui.

— Dans cette hypothèse ?

— Oui.

— Non je serais pas fâché. Pas du tout. Je me dirais « whaou, est-ce qu'il déteste la fac depuis des mois mais il n'a pas osé le dire ? » mais je serais pas fâché.

Naruto cligne des yeux.

— Vraiment ? Pas fâché ? Pas déçu non plus ? Aucune envie de me jeter hors de la maison en me disant que je suis... nul ?

— Ok, va vraiment falloir qu'on en parle en vrai j'ai l'impression. Si je viens ce week-end, ça te dérangerait ?

Il a un peu envie de pleurer. Juste un peu, parce que si Iruka n'était jamais entré dans sa vie, Naruto serait encore agité, triste, surement un peu rebelle. Et là, il va prendre la voiture, faire le trajet, juste pour venir lui rendre visite, lui parler, et peut-être même lui faire un câlin.

— Ca serait... vraiment super. 

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Head in the clouds | SasuNaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant