𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟷

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Bonne lecture !

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Naruto ne sait pas trop quelle heure il est quand il réussit enfin à pousser la lourde porte de son immeuble. Le bar africain est fermé, l'odeur de beuh traîne dans l'air, et les escaliers semblent infinis : ce n'est qu'une fois arrivée en haut après s'être trois fois trompé d'étage qu'il se souvient qu'il y a un ascenseur.

Pour la peine, il monte dedans, descend au rez-de-chaussée, et remonte.

La clé est quelque part dans la poche de sa veste, et il a l'impression d'avoir eu le temps de réveiller tout l'immeuble avant d'enfin la trouver. Quand la porte s'ouvre, il voit presque immédiatement Sasuke, dans le canapé en face, qui repose son livre et ses lunettes.

Naruto sourit.

— Tu m'as attendu.

— Je t'attends presque toujours.

Il a l'impression de marcher droit et fier jusqu'au placard à chaussures, mais vu la tête que tire son meilleur ami en le voyant avancer dans l'appart, il titube peut-être un peu.

— Est-ce que t'es... ?

Sasuke n'a pas le temps de finir sa phrase car Naruto se laisse tomber de tout son poids dans le canapé, et lui tombe presque dans les bras. Il inspire profondément : Sasuke sent le shampoing et la crème pour le corps.

— J'ai un peu bu.

— T'es complètement pété.

— Son frère nous a invité. Et Temari était là, finalement. Alors ils ont voulu me faire goûter à tous les cocktails parce qu'apparemment ceux du barman sont supers.

Sasuke le repousse jusqu'à l'asseoir, puis lui tape dans le dos.

— C'était bon ?

— Super bon. Ça avait un goût de sucre. Et c'était fruité.

Naruto sourit à nouveau, et cette fois Sasuke soutient son regard. Ses cheveux sont encore un peu humides, ses yeux sont sombres, et il a l'air de trouver ça amusant à présent. Il commence à passer ses mains sur ses épaules, et Naruto frissonne avant de se rendre compte qu'il a oublié d'enlever sa veste et que c'est pour ça que Sasuke le touche comme ça.

Il l'aide en se redressant, et le regarde se lever pour aller ranger la veste dans le placard.

— La soirée était bien, alors ?

— Super. Super chouette.

Naruto hausse les épaules quand Sasuke vient lui prendre la main pour lui tirer les fesses hors du canapé.

— Faudra qu'on y retourne tous les deux. Y'avait un cocktail à la clémentine, et t'adores ça. Faut que tu le goûtes.

— Je pensais qu'y aller avec lui, ça t'aurait suffi.

Naruto pouffe. Quand Sasuke prend cette voix boudeuse, ça lui donne envie de sourire malgré lui parce que dans ces moments là il a l'impression d'être le plus important. Il a l'impression que Sasuke voudrait passer chaque seconde de sa vie avec lui, qu'à ses yeux Naruto est la chose la plus importante et qu'il ne veut pas partager, et au fond ça lui fait plaisir.

Pendant un court instant.

— Avec toi, c'est encore mieux. C'est toujours, toujours mieux avec toi.

Il se laisse entrainer jusqu'à la salle de bain, et en profite pour entourer les épaules de son ami de ses bras et le serrer un peu contre lui. Le visage de Sasuke parait plus chaud pendant une seconde, puis Naruto se retrouve face au miroir, avec une brosse à dent dans la main.

Il sourit : Sasuke vérifie qu'il se les lave correctement, puis lui passe son pyjama, et lui écarte les cheveux du visage avec un bandeau. Ils ont chacun le leur, accrochés au radiateur, et c'est Sasuke qui lui a fait découvrir les joies de la skincare. Apparemment, il a été horrifié en découvrant que Naruto s'est toujours lavé le visage avec le gel douche.

— Ferme les yeux.

Naruto s'exécute. Il a l'impression qu'il pourrait le faire lui-même, mais sentir les doigts de Sasuke frotter sa peau doucement, avec l'odeur d'amande et la chaleur de l'eau qui va avec, c'est agréable. Il a un peu l'impression de flotter quand il dit :

— Je vais arrêter la fac.

Il sent les doigts de Sasuke qui ralentissent, mais finalement l'instant d'après c'est un gant humide qui rince le savon et une serviette tapote sa peau.

— Pourquoi ?

Naruto ouvre les yeux. Sasuke a les sourcils froncés.

— Je croyais que ça allait, en cours ?

Ils font à peu près la même taille. Naruto a toujours trouvé ça amusant : ils n'ont pas du tout grandi de la même façon, et vraiment pas en même temps, pourtant à présent leurs regards sont au même niveau.

Naruto hausse les épaules.

— Si t'as besoin qu'on révise ensemble, je peux t'aider, t'es pas obligé de...

— Je sais. Mais c'est pas vraiment pour ça. En fait, je... je voulais pas vous décevoir. Mais on sait tous les deux que je suis pas fait pour les cours.

Il rit doucement, comme s'il avait fait une blague. Sasuke pince les lèvres.

— T'es déçu, maintenant ?

— Bien sûr que non.

— Je suis désolé.

— Le sois pas. J'ai même pas vu que ça t'allait pas du tout. Mais maintenant que tu le dis, t'es toujours plus content d'aller travailler.

Sasuke le regarde. Le regarde vraiment. Et Naruto est un peu triste, parce qu'il ne l'a pas encore dit à Iruka mais il sait qu'il sera un tout petit peu déçu, au moins. Après le bac, ils avaient tous été si fiers... et maintenant, il se sent incapable d'avoir encore six mois de cours.

— Me regarde pas comme ça, soupire doucement Naruto en enlevant le bandeau de ses cheveux pour le lancer sur le radiateur.

Il détourne le regard.

— Comment ?

— Comme si j'étais quand même incroyable.

Sasuke hausse un sourcil, puis sourit comme pour se moquer de lui. Ça n'est pas méchant, pas du tout, mais c'est presque comme s'il disait « tu l'es, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? ». Naruto renifle, et il ne sait pas d'où ça sort.

— On appellera Iruka ensemble, te mets pas dans cet état.

Les mains de Sasuke sont chaudes alors qu'elles se posent sur ses jours pour écarter une pauvre larme qui s'est glissée là.

Et Naruto ne sait pas trop pourquoi mais il...

... s'avance. Doucement.

Et la seconde d'après ses lèvres sont sur celles de Sasuke. Dans sa tête tout est léger, ça tourne un peu, et là c'est doux et chaud. Il bouge à peine, mais l'impression de rêver est là et il se dit ça serait bien si c'était vrai.

Son ventre remue, le rouge lui monte aux joues, et il s'avance encore un peu plus jusqu'à ce que ça devienne un vrai baiser. Tout est un peu engourdi, mais il sent encore les mains de Sasuke sur ses joues, qui n'ont pas bougé, et il ne réfléchit même pas.

Ses propres mains sont sur des hanches, l'odeur de crème et de savon l'enivre, et tout à un goût de dentifrice.

Naruto aimerait que ça ne s'arrête jamais. 

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Head in the clouds | SasuNaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant