Scène 5

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Le quartier général des séparatistes se trouve au deuxième sous-sol d'une ancienne banque, datant de l'époque où Sel'dah était une sublime cité. Furie, escorté par deux hommes de main de Beldon, traverse les innombrables couloirs puis, finit par atteindre la cage d'ascenseur. Celle-ci est bien trop petite et fragile pour accueillir quatre personnes. Rusty Beldon s'immisce à l'intérieur puis fait signe au jeune homme de faire de même, laissant les deux autres prendre un autre chemin.

-tu as mis beaucoup de temps à effectuer ta mission. Déclare le patron d'un ton rempli de reproches, son regard fixé sur le cadran indiquant les étages.

-du temps parfaitement investi. Assure Furie avec confiance, calmant les battements de son cœur.

La courte discussion prend fin alors que les portes s'ouvrent. Beldon sort le premier tandis que Furie reste sur place, ébahi par ce qu'il voit. La grande pièce, autrefois la réserve de la banque, sert désormais aux opérations du groupe. Toutefois, énormément de choses ont changé. Le jeune homme est parti quatre mois, peut-être moins, et pourtant tout ici semble différent. Beldon a investi dans de nouveaux postes de contrôle, écrans, ainsi que dans des droïdes de protocoles plutôt sophistiqués. Les personnes travaillant pour lui sont de plus en plus nombreuses et beaucoup ont l'air d'être de véritables soldats. Furie s'avance, évitant les caisses d'armes ou de pièces détachées servant à la construction de plus grosses armes. Le bruit strident provenant de la soudeuse, qu'utilise le "groupe des améliorés" qui sont à moitié humain à moitié robot, fait grincer les dents du jeune homme.

-Furie! La voix de Rusty résonne dans toute la pièce. Le concerné tourne le regard jusqu'à voir son patron lui faire signe de le rejoindre dans son bureau. Il entre dans le petit espace où se trouve son boss, qui est assis nonchalamment sur un vieux fauteuil. Furie maintient une posture droite, ses bras derrière son dos.

-qu'as-tu pour moi, mon garçon? Demande-t-il d'une voix rauque en se frottant les mains, tel un enfant dans l'attente d'une surprise.

Furie cherche, à l'intérieur d'une poche bien cachée au niveau de sa taille, ce que son boss souhaite. Il dépose avec prudence et fierté une clé de décodage contenant des précieuses données sur différents bâtiments spatiaux Républicain, ainsi que des plans du vaisseau pénitentiaire. Le jeune homme a dû infiltrer la base Arkilax sur Dyron, se faire passer pour un commandant, lui permettant d'avoir accès à certaines informations comme celle contenue sur cette clé.

-c'est excellent. Excellent Furie. S'exclame Beldon d'un ton satisfait, en s'emparant de l'objet qui va lui assurer une victoire. N'ayant plus rien à faire d'autres, Furie tourne les talons, mais il est retenu par la main de son patron sur son épaule. Rusty s'approche un peu plus près de lui et lui chuchote:

-j'ai une autre mission pour toi. Le patron marque une pause s'assurant qu'il a l'entière attention de la part de son plus fidèle soldat ; puis il reprend. Je veux que tu ailles négocier la neutralité du général Tirion, t'assurer que tout soit clair.

-je ne fais pas dans la politique et dans les amabilités. Rétorque Furie, d'un ton péremptoire tournant son regard sombre vers Rusty.

-c'est un ordre. Affirme sévèrement Beldon, en serrant sa nuque assez brusquement. N'oublie pas que je t'offre un toit, une vie et que sans moi, tu n'es rien. Ajoute-t-il, en accentuant sa voix sur un ton terrifiant. Furie qui se contient, hoche la tête en signe d'accord puis il finit par sortir du bureau, presque poussé par son patron. Il desserre son poing et reprend du poil de la bête, avant de tracer sa route jusqu'à l'ascenseur.

****

Plus tard dans la journée

On retrouve le jeune homme dans la pièce qui lui sert de chambre, près de la chaufferie. Il est là, allongé sur un pauvre matelas, vraiment pas confortable. Ce n'est pas du tout du genre de Furie d'aller discuter affaire avec les élites ou bien les politiciens. Il est certain que c'est plus simple de se battre que de parler pour lui. Durant toute sa vie, il a dû se battre, que cela soit contre sa famille, le système ou bien lui-même. Encore aujourd'hui, il doit se battre, car ses missions sont toutes autant risquées les unes que les autres et puis au moindre faux pas, c'est un homme mort. Son patron a tué de nombreux gars qui travaillaient pour lui, tous l'avaient soit déçu soit trahi. Trois coups à la porte le sortent de ses pensées. Furie se lève d'un bond, attrape un blaster caché sous le matelas et le pointe au niveau de la porte. Une voix qu'il connaît s'élève derrière celle-ci:

-un verre ça te dit? Sans qu'il n'ait le temps de répondre, la porte s'ouvre laissant apparaître une femme. Grande, d'après peu l'âge de Furie, ayant des cheveux courts plaqués, elle porte une tenue de combat ouverte au niveau de son ventre. Cet espace laisse découvrir un mécanisme complexe constitué de tuyaux, branchements et rouages.

-baisse moi ça, tu veux. Dit-elle en ricanant, son index posé sur l'extrémité de l'arme. J'ai une bouteille de Quanya et deux verres ! La jeune femme entre, dégageant son hôte d'un coup d'épaule puis elle s'assoie nonchalamment sur le matelas manquant de renverser la boisson partout. Furie soupir d'agacement, referme la porte et vient s'appuyer contre le mur en face. Il observe son invité servir gracieusement les deux verres et se frotte le front avec désespoir.

-qu'est-ce que tu veux Gin? Demande-t-il dans un raclement de gorge en attrapant le verre qu'elle lui tend.

La prénommée Gin, lève son œil d'origine vers lui tout en buvant une gorgée, qui vida le verre à moitié. Elle prend tout son temps pour répondre, observant avec détail le jeune homme, qui ne lui prête aucune attention.

-j'ai le droit de venir voir un ami. Avoue-t-elle un peu contrarié en terminant cul-sec sa boisson. Et j'ai entendu dire que tu devais rencontrer le général Tirion. Je ne savais pas que le terrible Furie avait l'intelligence nécessaire pour ce genre de job. Déclare Gin d'un ton amusé, se servant de nouveau.

-je suis capable de beaucoup de choses Gin. Affirme-t-il avec sérieux tout en prenant la bouteille des mains de son amie. Gin l'insulta avant de bouder telle une gosse. Finalement, elle se leva, allant trifouiller dans les quelques affaires personnelles que Furie possède. Mais elle fut rapidement stoppée et le jeune homme l'a pris par les épaules et la fit sortir de son seul espace vital nécessaire.

-à la prochaine Furie, c'était un plaisir. Admit-elle avec sincérité, en le saluant de façon princière, dans une révérence maîtrisée.  

Sa vie ou la mienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant