Scène 8

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Au même moment

Je me suis positionnée en hauteur, afin d'avoir une vue d'ensemble sur ce qu'il se trame réellement ici, le bâtiment sur lequel je suis se trouve juste au-dessus du quai 27. J'attrape ma paire de jumelles infrarouge, accroché à ma sacoche et balaye les environs. Mon regard s'attarde sur les droïdes de maintenance poussant des chariots chargée de caisse, je parie qu'elles sont remplies d'armes en tout genre. Avant qu'il ne soit trop tard, j'enregistre la scène, rien de mieux que de belles preuves pour appuyer mon hypothèse. Soudainement, mon attention est attirée ailleurs, quatre hommes Corelliens marchent vers le pont de chargement et stoppent un chargement dans son élan.

J'enclenche le micro afin d'entendre leur conversation :

-ces droïdes de combat sont à la pointe de la technologie, ils ont été programmés pour qu'une fois l'ordre lancé, ils fassent ce qu'on leur dit. En attendant, ils vont s' infiltrer au sein des quartiers républicains des plus grandes capitales.

- appelle-le, dit lui que tout est prêt.

L'un deux allume un holo-projecteur dans sa paume et le visage d'un homme apparaît, malheureusement la netteté de mes jumelles ne me permet pas de l'identifier. J'augmente le volume du micro, ne voulant aucunement rater la discussion qui va suivre.

-la cargaison est prête à être envoyée sur Saphio, Beldon attend votre paiement.

-bien... cela sera fait dans... délais... c'est un plaisir... affaire...vous. La voix masculine provenant de l'hologramme grésille.

-vous de même Sénateur Wa....

Argh ! Un bruit strident vient perturber l'audio m'obligeant à couper le micro, mes oreilles se mettent à siffler me faisant affreusement, mal au crâne. Je reconnaîtrais en mille ce bruit distinct, un brouilleur de fréquence, il se pourrait que quelqu'un cherche à éviter que je découvre la vérité. Les sifflements s'estompent enfin, je me reconcentre sur l'objectif, mais au même moment, le vaisseau allume les moteurs et décolle, provoquant une vive lumière ce qui me contraint à quitter mes jumelles. Malgré la distance, je vois que les quatre hommes s'engouffrent dans un hangar, alors je range mes affaires en vitesse et accroche à la dernière seconde mon câble de vie avant de sauter dans le vide. Une fois au sol, je me faufile discrètement dans le hangar jusqu'à me cacher derrière une pile de vieux droïdes entassés comme de la simple ferraille. Ils s'apprêtent à décoller à leur tour dans des V-wing, avant que le dernier ne quitte le hangar, je me glisse rapidement sous le vaisseau et place un traceur dans la jointure de l'aile gauche.

À présent, il est temps pour moi de retourner au Lazarus afin de mettre au clair les découvertes plus que surprenantes de la journée. Alors que l'ascenseur atteint l'étage indiqué, j'essaie de joindre L8 grâce à mon intercom, toutefois, aucune de mes tentatives fonctionnent, ce qui m'inquiète.

-non non non... Fait chier ! Je me retiens de frapper quelque chose, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque.

Mon vaisseau n'est plus là, comment c'est possible ? Je comprends désormais pourquoi je n'arrive pas à joindre L8, il doit être dans une zone close. D'un coup d'œil, je repère une borne et m'y avance à grande enjambée, ces bornes permettent de localiser les vaisseaux. Je retire mon casque pour y voir plus clair puis, entre le numéro de matricule du Lazarus, si j'en crois ce que je lis mon vaisseau a été réquisitionner pour un contrôle de carburant.

-c'est vraiment n'importe quoi. Dis-je avec agacement en serrant le poing contre la borne.

Apparemment, il sera de nouveau libre dans trois jours, ce qui ne m'arrange pas du tout, mais, je n'ai absolument pas le temps d'aller m'embêter avec le paperasse et je ne peux pas le récupérer sans mettre en péril ma discrétion au niveau des autorités. Je vais devoir trouver un endroit où dormir ainsi qu'un moyen de déplacement entre les cités flottantes.

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PDV externe

La chasseuse de primes fait son entrée dans une des nombreuses cantina du centre-ville, celle-ci est particulière puisqu'elle permet de louer des chambres. Beaucoup de voyageurs ne viennent s'échouer ici alors rien de mieux pour passer inaperçu. Ly'ra s'avance jusqu'au comptoir et s'assoit dans un coin, loin de ceux déjà présent, afin d'éviter d'ennuyantes conversations.

-un rhum kowakien et une chambre pour ce soir. Demande t-elle au barman, un Besalik, tout en déposant sur le comptoir une poignée de crédit républicain.

-voici pour vous. Le serveur fait glisser le verre jusqu'à elle et avec son autre paire de bras, il attrape une carte qu'il dépose avec prudence près du tas de crédit.

Ly'ra hoche la tête en guise de remerciement puis, retire son casque avec précaution, le posant à sa droite. Avant que quiconque ne voie son visage, elle met sa capuche qui lui tombe sur le nez et boit d'une traite son verre. Ly'ra réfléchit à un plan, mais ses idées sont confuses et elle ne parvient pas à avoir des pensées cohérentes. Une bonne nuit de sommeil lui permettra de remettre les choses au clair afin de poursuivre son objectif premier : trouver les séparatistes.

De l'autre côté de la cantina

Assit nonchalamment sur la banquette, dans un coin peu éclairée, Furie et Gin se font face dans le silence.

- comment s'est passé ta mission ? Questionne Gin d'un ton légèrement moqueur en buvant une nouvelle gorgée de sa boisson bleutée.

Furie soupire, son regard scrute dans les moindres détails les personnes, présentes dans la cantina, celles qui jouent, celles qui dansent ainsi que celles assissent au comptoir en train de boire. Finalement, son attention revient sur son « amie », qui s'apprête à poser sa question une nouvelle fois.

-bien.

-ça m'en a tout l'air. Réplique Gin avec arrogance en changeant son expression neutre pour un visage crispé.

-tu es au courant d'un arrangement entre notre patron et le général, autre que sa neutralité ? Demande Furie d'un air sérieux, ne relevant pas la remarque de tout à l'heure.

Gin lève un sourcil, espérant avoir plus de détails sur la question, mais le jeune homme semble être aussi perdu qu'elle.

- aucune idée, mais je peux mener mon enquête dessus, je ne connais pas de gars susceptible d'en savoir plus. Avoue-t-elle avec engagement, un fin sourire aux lèvres.

Furie hoche la tête en guise de remerciement puis termine son verre cul-sec tout en replongeant dans ses pensées.

-tu m'as jamais parlé de toi.

-comment ça ?

-si tu as de la famille ? D'où tu viens ? Je ne sais pas moi, si jamais tu meurs, je préviens qui ? Questionne Gin d'un ton surprenamment sérieux, en regardant droit dans les yeux son ami. Que répondre à ça ? Sûrement pas la vérité, Furie a tout fait pour oublier son passé et le jeune homme ne tient pas à lui révéler trop de choses le concernant. Moins Gin en sait mieux c'est, rien ne garantit que sa identité personnelle se sera pas vendu au plus offrant et puis, Furie s'est juré de ne créer de lien avec personne.

-il n'y a rien à dire, ils sont tous mort. Répond t-il avec un calme déconcertant. Et si je meurs, oublie moi. Rajoute Furie avec sérieux tout en se levant.

Gin ne sait pas quoi répondre après ces révélations plutôt froides, elle se contente de le suivre jusqu'au bar, où le jeune homme dépose un tas de crédit alors que son regard, caché sous sa capuche, croise celui d'une inconnue qui s'en va en direction de l'étage. 

Sa vie ou la mienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant