CHAPITRE XV.

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          POUR
            
                     QUI

                             LA

                                   SURPRISE ?
    
                   ( PARTIE II)

   Wendy se posait encore des questions lorsqu'elle vit Jean-Pierre se diriger vers eux la mine inexpressive. Elle souhaitait du fond du cœur que ce ne fusse point l'accalmie avant la tempête. Voir un homme s'effondrer n'était jamais beau à voir surtout si cela signifiait l'avortement d'un bel espoir voire même l'interruption d'une vie en préparation. Wendy ne voulait en aucun cas entendre une mauvaise nouvelle concernant un péril encouru par la grossesse de Janine. Pourvu que rien n'arrive ni au bébé ni à la maman ! Wendy espérait aussi que Jean-Pierre ne se retrouve pas dans cette délicate situation de devoir choisir entre la vie de son épouse et celle de son enfant.

   Parfois l'existence met une telle ou un tel devant des choix plus que difficiles. Comme un futur papa s'attendant à bientôt tenir un poupon dans ses bras et puis entendre un médecin lui annoncer, sans crier gare, la mauvaise nouvelle de l'apparition de certaines complications imposant un choix : qui sauver ? Une femme avec qui il avait rêvé de fonder une famille, de réaliser des rêves grandioses, de découvrir le monde, de partager les joies et les peines... ou un enfant ayant grandi dans le ventre de cette même femme, s'étant nourri de son être, ayant été bercé par un corps lui dispensant chaleur, amour, protection et sécurité ? Comment choisir un Eden tentateur et un Paradis prometteur !?

  Wendy savait qu'une telle comparaison pouvait paraître loufoque pourtant dans son esprit la chose avait un sens. Pourquoi placer de pauvres gens impuissants, surtout à un moment où émotionnellement, ils sont dépouillés de toute force et de tout raisonnement logique, devant d'horribles choix au lieu de laisser la nature remplir sa tâche ? Dieu finit toujours par y pourvoir en décidant pour le mieux. Combien de pays prétendant à la civilisation et à la démocratie poussent leurs citoyens atteints de maux prétendument incurables à un suicide assisté en leur faisant entrevoir un soulagement après la douleur, la paix après l'anxiété et l'horreur. Comme si mettre un terme à sa vie de façon délibérée pouvait être considéré de quelque façon que ce soit une solution ! Ou demander à une famille de décider pour l'un de ses membres d'une opération compliquée en parlant d'une chance d'un millième sur un million. Pourquoi faire miroiter un espoir des plus minimes tout en maintenant par-dessus cette horripilante menaçe d'un risque indéniable et même des plus considérables ? Promettant une senteur du paradis tout en agitant le sceptre de l'enfer !

   Wendy avait toujours détesté de telles situations et de tels choix. Comme lorsque l'on demande à un pauvre enfant de se décider entre une glace avec son arôme préféré et son gâteau le plus apprécié. Elle se souvenait de ses sorties pour un chopping avec sa mère. Parfois, elle allait dans des boutiques aux devantures ternes et pourtant aux offres incomparables non seulement sur le plan pécunier  mais plutôt et surtout sur celui de la qualité et des modèles. Des femmes à l'apparence modeste venues pour acheter quelque chose en trouvait un autre et tombaient en pâmoison devant cet article des plus tentateurs, or, hélas, leur budget restreint les plaçait devant un dilemme inextricable. Que faire ? Que choisir ? Comment se décider devant ce que l'on aime et ce dont on a besoin ? Comment trancher ? Vers lequel se tourner ? À qui demander conseil ?

   De petites situations de la vie quotidienne qui semblent à première vue anodine et qui pourtant constituent pour les gens une lourde épreuve. Alors que dire de celles nettement plus complexes et fragilisantes ? Comment choisir entre la vie et la mort ? Comment choisir entre la femme et l'enfant ? Comment choisir entre la santé et la maladie ? Comment choisir entre l'espoir et le désespoir ? Il faut laisser dame nature agir selon les prescriptions divines. Combien de malades jugés incurables et de maux taxés d'ingérables ont vu le bout du tunnel. Presque chaque jour, des miraculés prouvent la puissance de Dieu dont les voies sont inconnues. L'invoquer est souvent la seule ressource, le seul apaisement, la seule clé à tous les malheurs. Si Dieu veut, tout devient possible. Tout est question de pureté et de sincérité. Dieu dit : "Appelez-moi, Je vous répondrai."

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME II. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant