CHAPITRE XVII.

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                VRAIMENT !?

   - Un revenant !? s'exclama Wendy pour lui signifier sa surprise de le voir et surtout sa colère contre lui pour son absence prolongée ajouté à ceci son mutisme lourd et horripilant parce que au fond d'elle Wendy s'était sentie un brin négligée voire dédaignée.

   Serait-ce, à ses yeux, par manque de reconnaissance ? Ou peut-être un signe de non recevoir ? Une façon de lui démontrer ses priorités ?... Pourtant, ses sollicitations pour un travail en une sorte de partenariat avaient pour but un résultat purement altruiste. Dans sa proposition de solidarité, elle s'effaçait pour ne penser qu'aux intérêts de Sébastien, ceux émotionnels et paternels bien avant ceux lucratifs puisque le père avait tout vendu par désespoir de voir ses enfants s'intéresser à l'affaire familiale. Ne serait-ce qu'à titre symbolique, la participation même minime de Saül constituerait pour lui un grand bien, une sorte de compensation...

   Toutes choses desquelles elle avait longuement parlé à Saül dans l'espoir de le voir fléchir, changer de position et se décider à répondre à sa requête. Étant donné leur complicité, elle avait été presque sûre de son approbation. Hélas !...

   Saül, toujours d'un pas léger presque nonchalant, continua à avancer vers la jeune fille qui malgré son plaisir de le revoir et de le savoir sain et sauf demeura droite tel un piquet et le visage inexpressif à croire qu'elle recevait un parfait étranger dont la présence ne signifiait absolument rien. Parvenue a sa hauteur, il se baissa et lui déposa un doux baiser sur la joue à la lisière des commissures de ses lèvres dépourvues de tout artifice à l'instar du reste du visage. Saül fut particulièrement sensible à la texture de sa peau soyeuse.

   - Bonjour, belle Wendy en colère contre Saül, la salua-t-il cherchant à faire de l'humour en vue de la dérider se sachant fautif.

   - Tu fais maintenant le malin ? l'apostropha-t-elle lui démontrant ainsi l'échec de son approche trop gauche.

   - Je sais bien que je me suis comporté comme un goujat en refusant de répondre à tes appels mais je ne voulais pas me manifester sans avoir quelque chose de tangible sous la main, commença Saül une explication qui aurait dû avoir lieu plusieurs jours auparavant. Je travaillais...

   - Désolé de vous interrompre ! déclara Steve qui venait d'arriver. Le monsieur vous réclame, mademoiselle. Il ne veut pas retirer les cookies sans vous et ils risquent de brûler.

   - J'arrive, mon petit cœur ! lança Wendy d'une voix tonitruante vers la cuisine et en hochant la tête devant son majordome lui faisant ainsi comprendre sa bonne réception du message.

   Son petit cœur !!? Le monsieur !!?

   Wendy avait donc un invité !!? De si bonne heure !!? Aurait-il passé la nuit sur place !!? Les quelques jours qu'il s'était absentés lui avaient été donc  suffisants pour lier connaissance avec quelqu'un !!? Une ancienne connaissance peut-être !!? Sûrement pas ! Wendy n'avait jamais eu d'amis ! Il était le premier à avoir eu raison de ses remparts ! Ou plutôt devrait-il dire " avait été" puisque, apparemment, la donne avait considérablement changé ! À quel point !!?

   Wendy, comme si elle lisait dans ses pensées, choisit cet instant précis pour rebrousser chemin et revenir vers la maison... lui offrant une vue saisissante de son anatomie dans un bikini minuscule, voire lilliputien. Il avait cru que derrière son grand tablier, elle portait l'un de ses courts et chics shorts habituels avec un débardeur ou bustier. La surprise était de la voir presque nue et sans paréo. Une première puisque habituellement elle se montrait assez pudique ! L'invité devait être quelqu'un... d'intime !!! Plus intime que lui !!? Il s'était cru le plus proche de la jeune fille. Avec son papinou. De toute évidence, il s'était trop enorgueilli !

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME II. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant