Si j'étais née garçon

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Garçon, sers-moi un autre verre
Dans cet espace temps qui porte bien son nom, Éphémère
Ouvrez un Bescherelle ou un putain de dictionnaire au moins une fois dans votre vie
Et puis toi là, dépense tous les soirs en un quart d'heure c'que t'as sué tout à l'heure pendant 10h
Et lui pour qui tout est tombé du ciel
Et cette vieille femme au comptoir qui devait tout avoir mais a tout perdu

Puis d'un coup tu oublies tout ça
Et tu la vois elle
Elle qui dansait comme s'il n'y avait personne dans la salle
C'est comme si son corps ressentait chaque note et les matérialisait de façon si fluide, si naturelle
C'était beau
Il y a tant de choses si belles, si peu appréciées et prises en compte
C'était une femme, une de ces vraies
Qui pouvait te déstabiliser d'un regard
En un mouvement subtil de ses lèvres
Un effleurement de sa main dans ta nuque
Son souffle chaud dans le creux de ton cou

Reviens sur terre
Tu es entourée mais si seule
Handicapée du cœur
Veux-tu être mon plan cœur ?

Fermeture du bar
Il est quelle heure
7h
Alors, les yeux gris, tu lui dis :
Bonjour, enchantée, je peux vous magnétiser ?
Essayer c'est potentiellement réussir ou potentiellement échouer
La vie est faite de bonheurs et de plaisirs simples
Écoute Épicure, embrasse-la ou casse-toi baltringue
Va te coucher ou enchaîne ta journée, enchaînée
Alors tu prends le volant et rentres bredouille et surtout alcoolisée tard la nuit ou tôt le matin avec comme seule compagnie la lune pour t'éclairer
Tu lâches ceux qui t'aiment et que tu n'aimes pas pour ceux que tu aimes et qui ne t'aiment pas

Sueurs froides
Mes pensées sont comme la nuit, noires
J'ai donné ma part alors qu'il y avait la fève
À cet abruti de garnement avec ses boules de neige
Trop d'abandons, trop de trahisons
Ne compte que sur toi-même
J'me supporte plus
Me raser la tête
Lacérer ce corps déjà meurtri

Le trio infernal volant boulot dodo reprend
On vague à nos occupations respectives mais on garde un œil l'un sur l'autre
On n'est pas ensemble, mais on se tient la main
Nous sommes maîtres de notre destinée mais pas de notre destin

Bref, pas grand chose, les montagnes russes.

Tu tourneras ta langue 7 fois dans ta bouche, toi qui dis savoir si bien t'en servir, avant de répéter cette phrase inutile qui me fait saigner les oreilles :
Salut Androgyne, ça va ?

Oui, si seulement j'étais née garçon.

PoèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant