La CONNERIE humaine

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Le mal-être d'autrui est définitivement incompréhensible pour les plus épanouis, comme quelqu'un de rassasié ne comprenant pas celui qui a faim. Tout simplement car il ne peut pas montrer de l'empathie envers quelqu'un qui ne vit pas la même chose que lui. Ou bien prenez encore une personne voyant une autre se blesser, elle ne peut pas comprendre sa douleur, puisqu'il ne la ressent pas à l'instant lui-même. Personne ne peut vraiment comprendre, ou plutôt ressentir le mal de l'autre. Bon, je passe le cas des jumeaux, où c'est un autre sujet.

Alors les hommes ont tendance à tout juger puérilement, de façon extrêmement introvertie, et de montrer du doigt tous ceux qu'ils ne comprennent pas. Maintenant voilà que les gens malheureux, ces incompris, deviennent les fautifs. Fautifs à être malheureux. Ou plutôt fautifs à le montrer d'une manière ou d'une autre. Alors quoi, devons-nous nous cacher ? Ceux qui dissimulent leur mal-être exploseront intérieurement ou extérieurement tôt ou tard, et ça sera pas joli joli, croyez-moi. Donc, ceux qui ne le font pas sont jugés comme des " victimes " qui ne cherchent qu'à attirer l'attention, qui ne sont jamais contents, qui font toujours la " gueule ", qui se plaignent sans cesse, qui pleurent tout le temps, en bref qui se croient les plus malheureux du monde. Ce n'est peut-être qu'un petit malheur parmi tant d'autres qui sont certes bien plus graves encore, mais ce n'est pas pour autant que cette souffrance-là n'a pas d'importance et qu'elle ne doit pas être prise en compte. Se confier peut aider psychologiquement. De bons conseils peuvent aider à faire face aux problèmes. Mais aujourd'hui trop se confier signifie " raconter sa vie ", ou être " imbu de sa personne ". De plus, on ne cherche pas à comprendre pourquoi tel être est différent. Nous nous arrêtons simplement à l'idée de sa différence, en ne voyant que ça, et rien d'autre.

Alors on exclue systématiquement tout ce qui est différent de nous, parce qu'on ne veut pas se donner la peine de comprendre. Ou du moins, on ne le peut pas. Car même celui dont la compassion pour l'autre déborde, étant rempli de peine pour l'autre, et qui voudrait se montrer compréhensif et tendre envers lui, se verra contraint à suivre les autres pour ne pas se voir exclu à son tour.

Pour couronner le tout, on a pris l'habitude de classer tout ce qu'il y a de vivant dans des catégories. Puis quelle est cette manie d'absolument vouloir coller une étiquette sur tout. Chacun doit selon la société actuelle se définir en tant qu'hétéro, gay, lesbienne, bi, et j'en passe. Pourquoi ne pas juste être nous-même ? Chacun a sa petite case. Il y a d'un côté:

- les " bourges ", de l'autre les " manouches "

Puis :

- les " putes " (excusez l'expression très rude), et de l'autre les " thons ".

Tout est évidemment à connotation péjorative, bien que les termes s'opposent. Il ne faut visiblement être ni l'un ni l'autre. Que devons-nous être dans ce cas ? Ah oui, il faut " trouver le bon équilibre ". Sincèrement, personne n'en est capable. Chacun passe sans cesse de l'un à l'autre. C'est ainsi qu'un " inculte " à qui l'on a bien sûr fait le reproche devient un " intello ", qui subira encore et toujours des critiques. Il bascule d'un extrême à un autre, se cogne à un mur, rebondit, va cogner l'autre. C'est l'effet yo-yo. De même lorsqu'une personne trop généreuse qui en a assez de se faire littéralement marcher sur les pieds, devient tout à coup " égoïste ", ou " radine ". Les gens te diront: " t'as changé ". Au sens négatif du terme bien entendu.

Bref.

La liste est longue, puisque la " connerie " humaine est infinie !

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