Flocon De Neige | Charles LECLERC

Chapitre 3 :

Quelques jours après leurs retrouvailles, plusieurs groupes s'étaient déjà formé, devant alterné pour ne pas laisser Joris seul au chalet. Et, la neige aux pied, la musique sortant des hauts parleurs, Charles n'arrivait à s'enlever l'idée qu'il n'était pas dans un film de Noël. Le décor de la rue, entourée de chalets commerciaux, recouvert d'une fine poudre blanche, concordait parfaitement. D'autant qu'avec Maddie à ses côtés, il ressentait parfaitement cette atmosphère des fêtes.

-" On se croirait dans un téléfilm." Dit Maddie, retraçant justement les pensées du pilote, le faisant légèrement ricaner.

-" Je viens de me larguer, alors que j'avais dit à ma famille qu'ils allaient rencontrer ma partenaire. Je dois donc trouver un plan B, pour sauver la face devant eux." Conta Charles, imitant une douleur au cœur, déclenchant le rire de la métisse.

Si Charles et Maddie se retrouvaient ensemble, c'est car la petite maisonnette avait décidé d'organiser une journée ski, et donc de séparer tout le monde en petit groupe. Seuls Gamal et Joris étaient restés à la maison, jouant probablement aux jeux vidéos.

-" Je serais seulement ton plan B ?" Demanda Maddie, essuyant une larme de crocodile.

-" Bien sur que non..." Souffla malicieusement le pilote, tandis qu'ils entraient dans la large allée.

Devant les devantures bondées, le brouhaha ambiant, ainsi que la chaleur cumulée des sueurs humaines, Charles ravala un haut le cœur. Il détestait sentir les corps des autres contre le siens, ayant l'impression que l'on violait totalement son intimité. Cela semblait totalement paradoxale, mais plus les années passées, plus le châtain se sentait mal à l'aise. Les périodes de fêtes avaient beau êtres passées, les centres commerciaux ne s'étaient pas vidés d'une seule goutte.

-" Pourquoi j'ai du venir déjà." Gémit-il, alors qu'il basculait sa tête en arrière.

-" Parce que Joris c'est ton pote." Répliqua Maddie, le frappant légèrement. "Que personne ne le connaît mieux que toi, et que c'est bientôt son anniversaire."

Malgré son irritation, dû au châtain qui n'arrêtait de se plaindre depuis le début de la matinée, Maddie se glissa juste derrière lui, alors qu'ils pénétraient la foule. L'agitation du pilote n'était pas passée inaperçue aux yeux de la métisse, qui essayait donc de l'aider à sa manière. Elle saisit timidement le bas de son sweat, dans l'espoir qu'ils ne soient pas séparés. Charles sentit la petite résistance, et se tourna, avant de voir la métisse, semblant être impressionée par le monde. Dans un sourire mutin, Charles saisit maladroitement sa main, alors que sa paume, moite, cogna celle de Maddie.

Ses joues se tentèrent d'une légère poudre rouge, alors qu'il remarqua la manière enfantine dont il lui tenait la main, tout en se maudissant. Il essaya, malgré cela, de ne pas en tenir compte, et traça rapidement sa route, slalomant entre les touristes, emportant Maddie avec lui dans son sillage.

Ils finirent par entrer dans un magasin à la devanture verte, dans l'espoir de trouver un cadeau d'anniversaire à Joris. Ils avaient choisit le chalet le moins populaire au près des touristes, dans l'espoir, à la fois d'éviter la foule, mais aussi que Charles ne se fasse reconnaître.

-" Ho regarde, même en Italie ils font de la pub pour la réserve !" S'exclama Charles, prenant une petite carte à l'entrée du magasin.

Maddie après son accident dans les montagnes, n'avait pas eu d'autre choix que de se réorienter, ses séquelles étant bien trop importantes pour qu'elle puisse reprendre correctement les expéditions. Son dévouement pour la nature l'avait poussé à travailler dans la réserve naturelle des Monts d'Azur, dont elle avait entendu parler grâce à une connaissance.

-" Ouais, j'ai hâte d'y retourner après les vacances. J'ai beau adorer me reposer, rien ne vaut ce travail ! " Souria-t-elle, heureuse à la perspective de reprendre son activité.

-" On en a jamais parlé, mais tu es tombée comment sur ce job ?" Demanda Charles, alors qu'ils commençaient tout juste à déambuler dans les différents rayons, leur regard à la recherche d'une idée de cadeau.

-"Après la rééducation, on m'a clairement dit que les excursions comme ça, c'était terminé. Je t'avoue qu'au début, je me voyais rien faire d'autre de ma vie. Mais, heureusement, Yaël était là. Sans lui, je m'en serais certainement pas aussi bien sortie. Et c'est grâce à sa sœur, dont sa copine y avait un stage il y a quelques années." Expliqua Maddie sur un ton léger, alors que son regard vague laissait percevoir au brun, les émotions qu'elle avait pu ressentir à l'époque.

Charles sentit que Maddie ne voulait pas forcément aller plus loin dans ses explications, alors il posa simplement son bras sur ses épaules. Rapidement, il la traîna à travers les rayons, et les maux de Maddie furent dispersés en quelques pas.