Chapitre 10 :

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Si, les jours précédents, Charles avait prit plaisirs à se lever tôt, aujourd'hui, sortir de son lit lui semblait un véritable supplice. Sa couette lui procurait un semblant de chaleur humaine, alors qu'il s'était emmitouflé à l'intérieur, dès la première sonnerie de son réveil.

À vrai dire, il avait une petite idée de pourquoi, il ne souhaitait autant, ne pas affronter cette nouvelle journée. Il se contentait de laisser son doigt faire défiler mécanique la page Instagram. Il n'était pas particulièrement attaché à son image sur les réseaux sociaux, et si la société actuelle ne l'obligeait pas à faire attention au moindre de ses faits, certainement qu'il posterait plus souvent.

Finalement, alors qu'il était réveillé depuis plus de quatre heures, Charles finit par se lever difficilement de son lit avant de se diriger vers la douche. Alors que l'eau lui offrait une ambiance sereine, il colla son dos contre les carreaux froid, et se laissa glisser au sol. Ses bras encerclèrent ses jambes, alors qu'il enfouissait sa tête entre ses genoux.

Charles avait peur. À vrai dire, il était même terrifié, mais il n'osait pas affronter la réalité, alors il laissa l'eau couler pendant de longues minutes.

-"Salut tout le monde !" S'exclama Charles, alors qu'il avait fini par sortir de sa chambre.

-"Salut marmotte." Répliqua joyeusement Gamal. "Pendant que tu dormais, on s'est dit que se serait cool qu'on aille aux sources. Donc tu as pas le choix, on part dans deux heures."

Charles haussa les épaules, signifiant qu'il acceptait le programme sans trop de résistance, avant de s'appuyer sur le bord du bar, tout en buvant son thé. De là, il put regarder attentivement Maddie, alors que celle-ci lui tournait le dos, trempant son pain dans son yaourt.
Il sourit face à cette vue, mais finit par croiser le regard d'Alex, qui faisait hausser ses sourcils. Charles lâcha un petit rire, qui mourut rapidement, alors que Maddie s'était retournée.

Il passa nerveusement sa main derrière sa nuque, alors qu'elle passait tout juste à ses côtés. Une fois qu'elle fut partie de la pièce, Charles souffla un bon coup, alors que sa main se plaçait au niveau de son cœur.

-" Tu es pas des plus discret." S'amusa Antoine, rejoignant le pilote.

-" Ça fait au moins deux semaines qu'on vous a cramé." Surenchérit Antoinio, alors qu'ils se plaçaient de part et d'autre de Charles.

-" Et encore, c'est sans compter Armin et Andrea. Déjà, l'an dernier ils avaient quelques soupçons." Poursuivi Antoine.

-" Un an ? Mais il s'est rien passé l'an dernier !"

-" Ouais, mais Andrea a balancé. Apparemment cette année, tu as eu aucun rencard, tu as prit aucun numéro de téléphone, et surtout tu étais toujours au tel avec Zion. Comme par hasard." Expliqua Antonio, fier de son analyse.

-" Par contre, tu viens clairement de dire qu'il s'est passé quelque chose cette année !"

Charles n'eut le temps de contredire cette information que les garçons étaient partit, ne voulant même pas écouter ses fausses justifications. Charles sourit à la vue de leurs comportement enfantin, malgré son désespoirs face à son incapacité de cacher ses sentiments.

-" Tu sais, je suis pas sûr que l'éviter soit la meilleure des solutions."

La voix rauque d'Alex prit au dépourvu Charles, qui ne s'attendait pas à ce que quelqu'un poursuive cette conversation. Dans la petite pièce, ne restait plus qu'Alex, Andrea et Armin, le jugeant tous du regard.

-" C'est pas aussi simple que ça." Expliqua nerveusement Charles, quelque peu mal-à-l'aise de devoir s'exprimer sur sa vie sentimentale.

-" On a pas dit ça. Seulement que si tu veux que vous avanciez à deux après ces vacances, il va falloir que vous parliez."

Le pilote avait parfaitement conscience que les paroles de son entraîneur étaient censées, pourtant, l'idée même d'aller la voir lui semblait irréalisable.

-" Dans tout les cas, Maddie ne t'en voudra pas. Ne t'en fais pas pour ça. Si tu n'es pas prêt, ne te force pas." Finit par conclure Armin, avant de poser sa main sur l'épaule de Charles, rapidement suivit par les deux autres.

Charles resta. Assit sur le comptoir. Les yeux dans le vague. Le bruit du lave vaisselle tournant derrière lui. Sa tasse de thé, vide, tenant dans ses mains. Et il se perdait. Juste un peu plus.

Flocon De Neige | Charles LECLERCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant