VIII - 𝐀𝐥𝐢𝐫𝐚

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Je savais que ça allait arriver à un moment ou à un autre. Aonung était tellement insultant dans ses propos que même moi je pourrais lui en flanquer une. J'avoue que quand Lo'ak lui en avait décroché une, j'avais été surprise un instant avant de trouver ce moment assez satisfaisant. Peut-être se montrerait - il enfin plus aimable. Mais je savais cependant, qu'ils allaient tous passer un mauvais quart d'heure.

Ils étaient tous en face de mon père, à genou et j'avais eus de la peine pour les garçons, après tout ils n'avaient fais que défendre leur sœur. Une chose était sûre, je ne laisserai pas mon frère mentir pour sauver sa peau.

- Qu'est ce qu'il vous a pris bon sang. leur demanda mon père

Aucun n'avait répondu, ils avaient tous la tête baissé, sûrement honteux.

- Excuse toi Lo'ak. lui demanda Jake.

Lo'ak avait relevé la tête l'air indigné.

- M'excuser ? Il a traité Kiri de monstre papa ! dit - il en se relevant

Mon père avait fais une drôle de tête et Jake avait du le remarquer puisqu'il s'était excusé au près de mon père et lui avait assuré qu'il allait s'en occuper. Puis Jake avait emmené Lo'ak et Neteyam avec lui.
Il ne restait plus qu'Aonung, mon père et moi.

- Aonung, est-ce que c'est vrai ? lui demanda mon père

Il n'avait pas répondut tout de suite mais lorsqu'il l'avait fait, ça n'avait été sûrement pas pour présenter ses excuses.

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous avez accepté qu'ils restent ici.

- Aonung ! s'indigna mon père

- Il ne vont ramener que la guerre ici papa ! Rien de plus ! Notre clan sera en danger !

Mon père n'avait plus dis un mot. Cependant il m'avait demandé de sortir et de les laisser seuls.
Mon père savait très bien quels risques il avait pris en les acceptant sur notre île. Et je suis sûre qu'il n'y a pas qu'Aonung qui pensait comme ça. Mais comment laisser une famille seul, peut-être aux portes de la mort. Où auraient - ils pu aller ? Tout ce que Jake avait fait, c'était mettre sa famille en sécurité et protéger son peuple en partant. Je trouvais ça très respectable. Mais ça ne l'était pas aux yeux de tout le monde apparemment.

Curieuse de savoir comment ça se passait du côté des garçons, je m'étais mise en route pour rejoindre leur tente. Pratiquement arrivée, j'avais vu Lo'ak sortir rapidement. Il était passé à côté de moi sans piper un mot et je l'avais suivis jusqu'à pouvoir lui attraper le bras.

- Lo'ak qu'est-ce qu'il y a ?

Il avait vivement dégagé son bras et j'avais eus un mouvement de recule. Je savais qu'il n'avait pas voulu paraître méchant , il était tout simplement en colère.

- Ce qu'il y a, c'est que je dois aller m'excuser auprès de ton frère alors que je n'ai pas eu tord de lui en coller une. lâcha t- il sèchement

Puis il était simplement partis.

Je comprenais ce qu'il ressentait. C'était injuste mais si aucun des deux ne faisait le premier pas, ça n'allait qu'empirer. Je ne lui en voulais pas d'avoir frappé Aonung, et je n'en voulais pas non plus à Neteyam. Il n'aurait pas dû dire de tels choses. J'aimerais qu'ils puissent s'entendre et j'étais même sur qu'ils le pourraient. Ils se ressemblaient un peu d'une certaine manière. Aonung avait toujours été protecteur envers ma sœur et moi et Lo'ak et Neteyam l'étaient envers leurs sœurs. En ça, ils étaient les mêmes.

J'étais tellement dans mes pensées, que je n'avais pas vu Neteyam arriver et se poser devant moi.

Lorsqu'il s'était aperçus que je l'observais enfin, un rictus s'était formé sur ses lèvres.

- Quoi ? lui dis - je

- Je ne sais pas où est - ce que tu étais. Mais sûrement pas ici. dit - il en rigolant

Je lui avais par la suite frappé gentillement le bras, et il avait fait mine d'avoir mal.

- Oh ! Tu saignes ! lui dis - je

Il avait passé sa langue sur le coin de ses lèvres et m'avait souris à nouveau.

- Ce n'est rien ne t'inquiète pas.

Je lui avais rendu son sourire malgré que j'étais un peu gênée ...

Puis nous avions passé le reste de l'après-midi ensemble à rire et à parler.

On était sur la plage lorsque Aonung était venu me voir.

- Qu'est ce que tu veux Aonung ? lui demandai - je

- J'ai fais une connerie. s'empressa t - il de me répondre

- Quoi ? lui demandai - je en me levant suivi de Neteyam

Aonung avait passé son regard de Neteyam à moi plusieurs fois, l'air complètement paniqué.

- On est allé au delà des récifs. finit - il par lâcher

- Bon sang ! m'écriai - je
Avec qui ?

- C'est ça le problème ...

Neteyam et moi avions attendus avec impatience la suite. Mais Aonung n'avait plus dit un mot.

- Avec qui bordel Aonung !

- Lo'ak et les autres ! cria t - il
On a laissé Lo'ak là bas !

- Quoi ? dit calmement Neteyam

Soudain, tout semblait très calme. Je le regardais dans le blanc des yeux et lui avait demandé si s'était une blague.

- Non ! Je suis vraiment désolé Alira, on aurait jamais du faire ça ! Il n'est toujours pas rentré alors que ça fait plusieurs heures...

Mon Sang n'avait fait qu'un tour. Je devais aller le chercher. Lo'ak était peut-être mort à l'heure qu'il était.

- Sombre abruti ! m'écriai - je
Je vais le chercher. Neteyam ne t'inquiète pas ok ? Emmène cet idiot dire à mon père ce qu'il nous a dis, et dis lui que je suis déjà partie.

Puis j'étais partie en courant dans l'eau tout en appelant un ilu.

- Alira ! avait crié Neteyam

Mais j'étais déjà partie.

Bon sang mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Pourquoi a t - il fallut qu'il fasse ça ! L' Océan au delà des récifs était tellement dangereux ! Les prédateurs n'y manquaient pas et ils ne rataient aucune occasion pour tuer.
J'avais tellement peur... Et si il était déjà trop tard ? Non ! Lo'ak était intelligent, il allait s'en sortir.

J'étais presque arrivée lorsque j'avais entendu un bruit que je connaissais plus que bien.

Le chant d'un Tulkun.

Un Tulkun ? À cette période de l'année ? Ils n'étaient pas encore sensés être de retour de leur migration...
Merde.

Payakan.

Si ce qu'on disait de lui était bien vrai. J'étais sans doute morte.

- Alira ! entendis - je crier

Je m'étais retourné d'un coup.

- Lo'ak ! m'écriai - je heureuse de le retrouver en vie.

Cependant, il était sur la nageoire d'un Tulkun... Un Tulkun à qui il manquait une nageoire.

- Lo'ak ! Viens vite ! Ce Tulkun est dangereux !

Lo'ak s'était mis à rigoler et m'avait crié :

- N'importe quoi ! Il m'a sauvé !

J'étais tellement surprise que j'avais failli tomber de mon ilu.

- Peu importe ! Rentrons !

Puis il avait dit aurevoir à Payakan et avait nagé jusqu'à moi. Il s'était installé derrière moi et nous étions rentrés.

𝐀𝐯𝐚𝐭𝐚𝐫 - 𝐍𝐞𝐭𝐞𝐲𝐚𝐦 - 𝐋𝐚 𝐕𝐨𝐢𝐞 𝐃𝐞 𝐋'𝐞𝐚𝐮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant