TAD - MED (Tome 1)

Chapitre 16

4 ans plus tard, fin Août

J'étais là, accoudé sur la rambarde de mon balcon, une cigarette à la main. Il faisait chaud, comme toujours en cette fin Août. J'allais quitter cet appart' pour un autre, au Nord du pays. Dehors, c'était l'effervescence, entre les étudiants qui partaient, comme moi, et ceux qui arrivaient. Mais, je ne prêtai pas vraiment attention à ce mouvement de foule. Je ne regardai que ce camion bleu nuit aux écritures jaunes dont les portes venaient de se refermer. Toutes les affaires de Cassandre et de sa cousine y avaient été entassées.

Elle, Cassandre, partait dans quelques heures... Elle avait obtenu son stage d'élève avocat dans un prestigieux cabinet au Sud du pays, grâce à son père et ses relations. Son père. Cet homme ne m'avait jamais aimé, il me l'avait fait comprendre plusieurs fois. Alors, savoir que nous serions loin l'un de l'autre ne faisait que l'arranger. Je ne savais pas vraiment ce que je lui avais fait, il n'avait jamais su me répondre lorsque je lui avais posé la question. Il ne m'aimait pas, point. J'avais une mauvaise influence sur sa fille d'après la sœur de Cassandre, qui elle m'appréciait. Enfin, je crois.

Je vis la silhouette fine de ma petite amie traverser l'allée d'un pas léger. Elle n'avait pas l'air affecté par cette séparation. Elle disait que l'on se téléphonerait souvent et qu'elle viendrait me rendre visite toutes les deux semaines. Mais, je n'y croyais pas. En me mettant avec elle, quatre ans plus tôt, je n'avais pas un seul instant pensé à notre séparation. Je m'étais imaginé vivre avec elle durant le stage dans ce petit appart' que j'avais trouvé au Nord. Elle avait l'air contente quand je lui en avais parlé il y a six mois. Et puis, son père était arrivé un jour, tout sourire pour lui annoncer que son ami avocat acceptait de la prendre en stage. Et là, tous mes espoirs et les siens étaient parties en éclats. J'avais essayé de trouver une solution, mais j'avais déjà loué l'appart' et le cabinet dans lequel j'avais prévu de travailler avait validé ma demande. Il m'était donc impossible de revenir en arrière.

Bref, les relations à distance ce n'était pas fait pour durer. Mais, je l'attendrai, comme nous nous l'étions promis.

Des pas se firent entendre sur le sol et je vis la silhouette de mon meilleur ami près de moi. Lui, il n'avait pas ce problème là. Kera et lui n'était plus ensemble depuis bien longtemps. Ils s'étaient quittés d'un commun accord. Il n'avait pas les mêmes envies, ni les mêmes attentes. Jeff avait une ou deux relations, mais tout comme moi avait arrêté de flirter à gauche et à droite.

-Tu te sens comment ? me demanda-t-il.

-Mal. J'ai l'impression que notre histoire s'arrête là.

-Vous allez-vous revoir, Taylor.

-Son père est bien trop content de nous voir chacun d'un côté du pays. Il me l'a bien fait comprendre.

-Mmm... Bon, on se voit tout à l'heure chez Stan.

-Ouais. Je t'y rejoins des que Cassandre est partie.

Je m'écartai du balcon et quittai mon appart' pour rejoindre celui de Cassandre. Il était vide, il ne restait plus rien. Elle ferma la fenêtre qui donnait sur le balcon. Puis se tourna. Un sourire illumina son visage. Je l'aimais, comme un dingue. Comme jamais, je n'avais aimé personne. Et, je la remerciais de m'avoir bousculé comme elle l'avait fait.

-Voilà, le camion est partie. Je vais devoir y aller aussi.

J'avais cette boule dans le ventre depuis que nous étions rentrés de nos vacances au bord de la mer. Elle s'avança vers moi, posa sa main sur mon torse en faisant glisser son index jusqu'à mon ventre. Je luis saisis la main, et attira son visage vers le mien pour m'emparer de ses lèvres. Je l'embrassai à en perdre haleine, je voulais m'imprégner de cette fille maladroite et intelligente.

Je pris sa main et l'entrainai avec moi vers l'ascenseur. Alors que nous nous embrassions les portes de la boite métallique s'ouvrirent sur mon étage. J'ouvris ma porte sans lâcher ses lèvres et la poussai dans l'entrée de mon appart', je refermai la porte d'un coup de pied.

Je fis glisser sa robe le long de son corps, elle retira mon t-shirt et s'empressa de déboutonner mon jean. Elle s'accrocha à mon cou et enroula ses cuisses autour de ma taille. J'avançai doucement vers le canapé, décidément, il en avait vu celui-là depuis une semaine.

Elle se cala comme il faut sur mes cuisses. Mes mains parcouraient chaque centimètre de son corps et j'inhalai au maximum l'odeur de sa peau. Ce parfum fruité qu'elle dégageait me rendait fou. Je savais que s'était notre dernière fois avant longtemps.

Elle gémissait, au creux de mon cou, comme toujours.

-Je t'aime Taylor... souffla-t-elle.

-Je t'aime aussi, comme jamais je n'ai aimé personne Cassandre.

-Promet-moi que tu m'attendras.

-Je te le promets. Il n'y aura que toi, Cassandre, personne d'autre.

Elle reprit mes lèvres avec ardeur. Mon cœur se serra car je savais au fond de moi que, elle et moi, s'étaient finis. Qu'elle ne me reviendrait pas, que j'étais en train de la perdre. Elle bougea ses hanches et glissa sur moi avec douceur... Une dernière fois.

Cassandre...Toi au-dessus, moi en dessous...pensais-je...

À suivre...