Chapitre 4

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            Je lui saisis l’épaule et la secouai légèrement. Elle émit un gémissement avant d’ouvrir les yeux. Elle leva la tête vers moi et sourit timidement en me voyant. Elle se redressa un peu et je lui tendis la main pour l’aider à se relever. Un truc se passa lorsque ma peau toucha la sienne. Elle frotta ses fesses et remit un peu d’ordre dans ses cheveux. Je remarquai qu’elle était toujours en tenue de sport. 

-Qu’est-ce que tu fais là, endormi devant ma porte à 23 h ?

-Je n’arrive pas à ouvrir ma porte, elle est coincée.

-Tu es ici depuis combien de temps ?

-Eh bien, je suis rentrée de mon footing vers 19 h 30.

-Tu ne pouvais aller voir ta cousine ?

-Elle est allée chez ses parents, c’est l’anniversaire de son père. Elle ne rentre que demain.

-On ne s’ennuie pas avec toi. Donne-moi tes clés, on va aller voir ça, soupirai-je 

            Sa porte était belle et bien coincée. Je ruminai dans ma tête, où va-t-elle dormir ? Je n’allais quand pas lui proposer de venir chez moi. Pourquoi le destin s’acharnait comme ça sur moi, depuis que cette fille était arrivée dans la résidence ? En trois jours, elle avait réussi à érafler ma moto, épargner un cycliste de justesse, bousiller le coffre de sa voiture, mettre sa machine à laver en panne, péter son aquarium et coincer sa porte d’entrée. Ce n’était pas possible d’être aussi malchanceuse.

-Comment je vais faire ?

-Pourquoi tu n’as pas téléphoné à un dépanneur ?

-Mon téléphone est à l’intérieur.

-C’est pas possible… Mais, tu es inconsciente, hurlai-je, elle me regarda surprise par ma réaction.

-Pourquoi ? bégaya-t-elle.

-Tu sors courir toute seule. On ne sait pas ce qui peut arriver. Putain, tu le fais exprès ou quoi ?

-Je… Pensais que tu viendrais avec moi.

-Tu as mal pensé ! Bon, téléphoner à un dépanneur à cette heure-ci va couter une blinde. Tu vas dormir chez moi, je n’ai pas vraiment le choix.

            Je soupirai et la saisis par le bras. Elle me suivit sans un mot, tête baissée, honteuse comme une petite fille qui avait fait une bêtise. Cette fille me faisait faire des choses auxquels je n’étais pas habitué. Au fond, je crois que cela ne me dérangea pas tellement. Elle me faisait rire et le peu de temps que j’avais passé en sa compagnie ne m’avait pas si déplu.

*

            Elle retira ses baskets et s’avança timidement dans le salon. Elle inspecta mon appart’ sans bouger, sans rien toucher. Elle devait avoir peur de casser un truc, je crois.

-Je suppose que tu n’as pas mangé ?

-Non. Mais, ce n’est pas grave. Par contre, je voudrai bien prendre une douche si ça ne te dérange pas.

-Au point où j’en suis. La salle de bain est au fond du couloir à gauche, comme chez toi je suppose. Les serviettes sont en dessous du lavabo.

-Merci.

-Essai de ne rien péter.

            Elle partit dans le couloir. Je mis de l’eau à chauffer pour lui faire cuire des pâtes. Je m’étonnai moi-même de mon bon cœur. Je sortis une assiette et des couverts que j’installai sur le bar de la cuisine. Je plongeai les pâtes dans l’eau bouillante et sortis fumer une cigarette sur le balcon. La lumière était éteinte chez Jeff. Avait-il mit Mélanie dehors ?

TAD - MED (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant