[RÉÉCRITURE DES 1ERS CHAP EN COURS] Hazel à Sonic Ville

Pauvre Tails

Tails n'avait pas l'air plus absent que d'habitude, il semblait même normal, mais Hazel sentait bien qu'il voulait parler, ou plutôt se justifier. Il n'était pas du genre à ne pas expliquer en détail les choses, alors ça devait inclure ses sentiments aussi.

Mais Hazel le laissait venir à elle, elle ne voulait pas brusquer les choses.

Alors qu'ils bossaient sur le même engin, Tails arrêta tout à coup son soudeur et releva le masque en métal protecteur de visage et yeux.

Hazel s’arrêta dans son geste et le scruta. Il lui fit un joli sourire.

- On fait une pause ?

Ils se servirent du gâteau, un clafoutis aux cerises que Tails avait fait la veille et s'assirent dehors, au soleil, devant la porte d’entrée de la maison sur la petite marche en pierre. Tails était silencieux.

- Tu es bien discret aujourd'hui mon cher Tiles. Tu sais, t'es pas obligé de m'expli-

- Non non, j'ai envie. Parce qu'au moins tu comprendras pourquoi j'ai réagi comme ça.

La renarde arrêta de manger et posa ses yeux sur le renard doré.

- Quand j'étais plus jeune je me faisais.. Embêter, à cause de mes deux queues. C'était deux gars plus âgés que moi, j'étais petit, faible, et seul, et les deux queues c'était presque une invitation à me faire bully. Ils m'ont fait.. Du mal. Beaucoup de mal Hazel. Et j'arrive pas vraiment à être surpris sans réagir de la sorte.

Hazel se rapprocha, presque par réflexe. Elle grimaça, n'arrivant, ou plutôt, ne voulant pas s'imaginer ce qui avait pu lui arriver.

- C'est Sonic qui m'a sorti de là. Il leur a foutu une sacrée raclée, je pensais pas que ça allait en venir là. Mais j'ai éprouvé beaucoup de satisfaction à les voir souffrir eux, pour une fois. Même si c'est mal. Enfin je crois. C'est donnant donnant, alors je pense pas que ce soit réellement mal. Je les ai plus revu après ça.

Il plongea ses yeux bleus clairs dans ceux de la renarde.

- J’imagine qu’ils ont dû déménager. Je sais pas trop. En tout cas, à partir de cet instant, j’étais enfin tranquille. Et j’avais Sonic, Knuckles et Sticks qui nous a rejoint peu après. Je n’étais plus seul. Mais si t’avais vu leur tête quand ils m’ont fait un anniversaire surprise et que j’ai eu peur et je me suis mit à pleurer devant eux ! Ils comprenaient alors ils se sont beaucoup excusés, mais j’ai trouvé ça adorable de m’avoir organisé ça.

Hazel regardait le renard monologuer sans oser rien dire. Elle hochait juste la tête de temps à autre pour lui faire comprendre qu’elle était très concentrée.

- Et... Tu sais, j'ai vraiment beaucoup de mal avec le contact. Mais.. Mais avec toi ça va. Je ne me sens pas sursauter à chaque fois quand tu me touche l'épaule, ou je me sens pas mal à l’aise quand tu prends un outil dans ma ceinture. Alors merci, merci je ne sais pas trop pour quoi car tu n'as rien fait de spécifique qui m'a mit à l'aise, mais merci.

Sa fourrure resplendissait au soleil, mais son sourire resplendissait encore plus. Hazel remarqua ses deux queues secouer légèrement. 

Une rage s'était allumée dans son cœur. Une rage envers ces gros prouts qui avaient osé toucher Tails. Avec cette rage, un élan protecteur s'était enflammé aussi. Elle avait envie de le prendre là contre elle et de grogner sur tout ce qui oserait s'approcher. Mais elle n’avait absolument aucune capacité de combat. Au moins, elle se disait que si elle se fait tabasser à sa place, il aurait le temps de fuir. 

Mais elle voyait objectivement qu’il n’avait pas l’air d’une victime là de suite. Il n’avait pas précisé quand est-ce que le harcèlement était arrivé, ni combien de temps il avait duré, mais elle n’osa pas demander. C’était évident qu’il avait pris de l’assurance depuis. Il était là, souriant, les jambes allongées devant lui, détendu, son assiette vide de clafoutis posée près de lui. Il était très beau, comme ça en plein soleil, pensa Hazel.

Inconsciemment et très doucement, elle approcha la tête de son ami. Elle ne sait pas trop ce qui lui prit, son cerveau ne pensait à rien pendant cette demi seconde. Et c'est sûrement l’expression paniquée qui passa du sourire radieux à des yeux écarquillés et une bouche à demi ouverte de peur de Tails qui la rappelèrent à la raison. Elle s'écarta, secoua la tête, mit ses mains sur sa bouche en se rendant compte de ce qui était probablement en train de se passer, et elle sentit ses joues brûler.

Le renard ouvrit la bouche et leva la main comme pour dire quelque chose, mais il n'eut pas le temps qu'Hazel était déjà en train de courir au loin, prise d’une honte violente.