Chap 1

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L'emblème de l'établissement ressemble à un sceau royal.

Encore un lycée privé.

Je l'observe un moment, mes yeux doivent exprimer quelque chose de profond mais en fait je ne pense à rien. Au bout de quelques secondes, j'indique au chauffeur d'un signe de main las mais rapide qu'il peut avancer.

Qu'on peut s'en aller.

Nous ne roulons que quelques minutes avant qu'il ne s'arrête à nouveau. Je reconnais cet endroit et pourtant mon cerveau me supplie de l'oublier, le clic de ma ceinture se fait entendre et mon chauffeur arbore une mine désolée quand il s'aperçoit que j'ai déjà quitté le véhicule, ne lui laissant pas le temps de faire son job.

Je m'engouffre dans l'établissement. C'est une petite épicerie de quartier et je ne devrai probablement pas être là. Au loin, je repère ce que je cherche, il y a du monde autour de moi, mais tout ce que j'entends quand je marche c'est uniquement le bruit du silence.

Celui qu'on s'impose quand on choisit personnellement de faire abstraction de ce qui nous entoure. Mes gestes sont calculés et précis, je veux sortir le plus vite possible d'ici, je me penche en avant et saisi plusieurs barres de chocolat noir d'une main.

Son amertume me rappelle mon existence.

En passant devant le rayon des alcools, je me fais la réflexion que les choses ont changé. Je ne suis plus à Daegu, ni à Séoul, je suis à Busan et je n'ai certainement aucun moyen de m'en procurer ici comme je le faisais là-bas.

Je n'ai que 16 ans après tout.

Quand je paie mes articles, le caissier me regarde comme s'il pouvait jauger à mon aspect que ma liste de courses ne me correspond pas, je le regarde, quelques secondes suffisent pour que je me fasse un avis, mais je me retiens de lui dire et lui tends ma carte. Il observe un moment mes doigts bagués, il hausse les sourcils en inspectant mon moyen de paiement, puis cherche mon regard, que je ne lui accorde pas.

Je récupère mes biens. En sortant je le remarque, cette fois le chauffeur anticipe les choses et m'attend déjà. Il ouvre la portière et patiente.

Un bruit lointain me retient au moment même où je veux me glisser dans l'auto, ce sont des gars, sûrement de mon âge qui rigolent fortement, ils ont l'air heureux et tiennent des cannettes de bière dans les mains. Ils sont peut-être fiers d'avoir pu s'en procurer. Je prends finalement place dans le véhicule et le sent démarrer quelques secondes plus tard.

(...)

Il fait chaud.

Le premier son que je réussis à capter quand je pénètre ce nouvel espace, c'est le faux bruit de crépitement qu'essaie de reproduire la cheminée moderne au centre du salon. Je reste debout, assez droit et confiant pour donner à la gouvernante l'impression que je l'écoute déblatérer sur les instructions que lui aurait confié mon paternel.

SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant