Slowly

chap 16

[...]

J'étais devant une villa moderne et pas si loin de mon quartier à vrai dire.

Mais pour en arriver là, il faudrait que je remonte à nouveau à quelques jours, je suis désolé mais c'est comme ça.

Jungkook s'était acharné sur Minwoo, il l'avait frappé tellement fort qu'il s'était mis à saigner. Quand un élève avait crié de terreur, surtout parce que nos surveillants approchaient j'avais fait ce qui me semblait le plus juste.

Je savais déjà que Jungkook tenait à sa belle image au lycée, je n'allais sûrement pas le laisser l'entacher maintenant que j'avais la conviction qu'il n'était pas qu'un abruti avec un égo surdimensionné.

J'avais saisi Jungkook suffisamment fort pour le projeter en arrière, puis je m'étais agenouillé en tenant fermement Minwoo et quand j'ai été sûr que les profs étaient à portée, je lui avais donné le coup de grâce.

Le but était que j'en porte l'entière responsabilité.

On s'en était bien sorti, j'étais le seul à être puni, mais ce clébard n'avait pas tenu sa langue et dès qu'il avait eu la possibilité de l'ouvrir, Minwoo avait raconté que c'était Jungkook qui l'avait frappé, ce qui nous avait conduit, tous les trois dans la chambre du principal adjoint qui supervisait ce voyage.

Evidemment j'avais menti, mais il avait quand même fallu expliquer l'implication de Jimin dans cette affaire et même si j'avais supplié littéralement le professeur pour ne pas qu'il y soit mêlé, j'avais vu le visage du blond se décomposer à l'instant où il avait été décidé que nos parents seraient avertis de cette vive altercation.

(...)

Le séjour avait finalement un goût amer. Je voyais Jimin perdre son sourire à mesure que notre date de départ approchait, Jungkook s'en voulait, il se reprochait d'avoir réagit aussi violemment. Et surtout, il se tourmentait pour savoir comment empêcher à son ami de recevoir les foudres de son père.

Le message que cet homme avait envoyé à son fils le jour même, annonçait parfaitement la couleur.

« Je t'attends »

C'était simple, mais ça voulait tout dire. Il ne l'avait pas grondé, pas réprimandé, il ne lui avait pas fait la leçon, il lui disait juste à travers ces quelques mots qu'il en subirait les conséquences une fois qu'ils seraient face à face.

(...)

Mon esprit était tourmenté, je ne dormais presque pas la nuit. Je passais mon temps à faire des recherches sur les gestes à adopter pour aider des enfants battus. Jimin n'était majeur que dans deux ans, comment étais-je supposé l'aider sans que cela ne le contraigne à attendre ses 19 ans ?

Parce que oui, ça avait été mon premier réflexe, faire en sorte qu'il souffre le moins possible jusqu'à ce quil soit en âge de quitter la maison. Mais rien ne me garantissait qu'il survivrait jusque-là, je n'étais même pas sûr qu'il veuille en parler avec les autorités. J'avais aussi peur d'impliquer mon père, j'avais peur qu'il ne me comprenne pas.

De toute façon, il fallait d'abord que j'ai une discussion avec le blond, j'avais besoin de savoir ce qu'il était prêt à faire pour s'en sortir.

(...)

Nous nous retrouvions tardivement dans la buanderie. Je ne savais pas comment il avait convaincu Jungkook de le laisser sortir mais il avait répondu présent à mon appel et tout le reste m'importait peu.

« Comment tu te sens ? »

Il me regarda et je compris la débilité de mon interrogation.

« Viens-là »

Je lui ouvrais mes bras et il se calait contre moi.

« Je n'ai plus peur. »

Ne plus avoir peur, c'est accepté une situation parce que nous savons que nos sentiments n'y changeront rien, qu'elle soit là ou pas, la peur n'élimine pas les situations difficiles.
Mais l'acceptation prend une autre tournure dans ce cas précis, est-ce que Jimin est en train de me dire qu'il le laissera faire...

...Qu'il le laissera faire jusqu'à ce qu'il le tue ?

« Raconte-moi des choses sur ta mère »

Il sait que je veux éviter le sujet jusqu'à ce que me vienne le courage de lui poser la question.

« Elle était grande de taille, des yeux noirs et des cheveux châtains. Elle aimait la pâtisserie et la danse. Je l'accompagnais souvent à son travail, mais mon père n'a jamais aimé ça, il disait que ça me rendait efféminé »

« Pourquoi, elle faisait quoi comme travail ? »

« ça dépend, elle était dans une troupe donc parfois elle dansait et parfois elle s'occupait du maquillage, elle a même été mannequin »

« C'est pour ça que tu veux faire la même chose ? »

« Je veux qu'elle vive pour toujours »

Nous restons l'un contre l'autre un moment, je ne sais pas à quel moment j'ai pris goût à ce genre de contact, d'habitude il n'y a que mon père qui me câline.
Jimin a sous-entendu dans sa dernière phrase que sa mère vivra pour toujours à travers la carrière qu'il entreprendra.

« Je t'aiderai Jimin, j'ai besoin de savoir que tu accepteras mon aide »

Il se redresse et me fixe.

« D'accord »

(...)

Nous sommes rentrés le lendemain et une fois à la gare, Jungkook a retardé le plus possible le moment où Jimin devait partir.

Je suis resté là un moment à fixer cet homme robuste, un peu âgé qui regardait durement son fils avancer vers lui.

Comment peut-on s'en prendre à un être qui dégage autant de pureté, d'innocence ?

Je n'ai pas la réponse.

Mais je sens tous mes sens se révolter quand il saisit Jimin par l'avant-bras et le pousse à entrer dans le véhicule de force. Je filme la scène avant de ranger mon téléphone et de monter dans la voiture où mon chauffeur m'attend depuis un moment.

« Est-ce que mon père a confirmé son retour en Corée ? », je prononce.

« Il est déjà là monsieur »

« Très bien, maintenant, suis cette Mercedes »

[...]

Heyyyy...

Vos avis?

Alors, le chapitre suivant sera un warning, si vous êtes sensibles à la maltraitance physique ne le lisez pas, je ferai un bref résumé sans détail avant de commencer le chapitre qui le suivra.

Que pensez-vous que Taehyung va faire?

Vous avez l'impression que le Taekook est loin? Pas loin du tout à vrai dire, rdv dans le chap suivant pour le savoir...