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On n'a jamais cessé d'être des enfants

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On n'a jamais cessé d'être des enfants.

On veut le rester pour nos parents.

Personne ne devrait minimiser la perte d'un parent. Je l'ai compris le jour où mon père a perdu sa mère. Si je m'étais tellement attaché à elle que son décès m'avait coupé l'envie de parler pendant un an, je n'ose pas imaginer ce que mon père a enduré.

Nous étions proches surtout parce que ma mère nous avait abandonné et que mon père était trop occupé à relever son entreprise. Malgré son vieil âge, elle m'a déposé et récupéré tous les jours de l'école primaire à mes premières années de collège sans jamais être en retard.

J'ai eu trois repas par jour et un lunchbox toujours prête, j'avais même de l'argent de poche et elle m'achetait de nouveaux vêtements à chaque rentrée. Elle avait une petite retraite mais elle se dévouait entièrement à son petit-fils.

Quand elle est morte, mon harcèlement a commencé et mon père s'en est voulu, il a cru que tout ce qui arrivait était de sa faute, alors quand il a eu la confirmation que j'étais suffisamment mâture pour m'occuper de moi-même, il m'a ouvert un compte banquaire chez les moins de 17 ans et il a débuté les voyages d'affaires.

L'année succédant la mort de sa mère il est resté avec moi, je m'étais mûré dans le silence, tellement que lui et moi avions appris la langue des signes anglaise. Ma voix menaçait de se briser chaque fois que j'essayais de parler.

Les gens me trouvaient bizarre.

Mon père me trouvait bizarre.

Il a supporté la mort de sa mère et il a regardé son fils défaillir.

Je me suis acharné à l'école, je rapportais de bonnes notes, d'excellentes même, puis j'ai sauté une classe et j'ai été jugé apte à passer l'examen des collèges un an plus tôt.

On cherche quelque chose à quoi s'accrocher quand on perd notre point de repère, c'est ce que ma grand-mère était pour moi.

Mais ma situation n'est pas la même que Jimin, de façon officielle sa mère a eu un accident, de façon officieuse elle est morte en protégeant son unique enfant.

Il m'a tout dit.

(...)

Je l'avais vu, traînant son fils par les cheveux à l'instant où la voiture s'était garée dans leur allée.

Ma caméra habilement placée sur le tableau de bord filmait tout, j'avais exigé à mon chauffeur de régler l'angle toujours plus près jusqu'à ce que je sorte de cet endroit.

Jimin traînait des pieds semblant vouloir repousser le plus loin possible le moment où il serait enfermé avec lui, cet homme qui lui vouait une haine sans nom.

Ma réputation de bandit aux États-Unis allait me servir pour une fois. En fait, je n'en étais pas vraiment un, j'avais juste un peu trop copiné avec des personnes qui n'aimaient pas qu'on leur impose des règles. Je savais donc comment déverrouiller une porte sans clé, avoir de l'alcool en étant mineur et aussi, je n'avais plus peur d'entrer sur une propriété privée en commettant quelques infractions.

Je n'avais pas de vrai plan, je pensais le provoquer suffisamment pour qu'il s'en prenne à moi. Après quoi, je n'hésiterai pas à lui coller un procès. Jimin était trop peureux pour s'attaquer à son propre père et loin de moi l'idée de le lui reprocher. Il ne savait que trop bien ce que ça signifierait pour lui si son père s'en sortait indemne.

(...)

Un bruit de fracas strident venait de jaillir. Jimin avait été propulsé avec une telle force contre une table, que sa tête avait cogné contre le coin de celle-ci, de fines lignes de sang s'écoulaient déjà sur ses tempes. Le pauvre garçon tremblait, suppliant son père d'arrêter.

« C'est pour ça que tu t'entendais seulement avec ta sale pute de mère. Tu as causé la mort de l'amour de ma vie, tu le sais ça!»

Jimin se tenait les mains devant le visage comme si c'était la seule chose à protéger.

Il cria quand son père lui asséna de violents coups de pieds directement contre l'abdomen.

« C-c'est faux, c'était toi, c'est toi qui l'as tué appa » ... avait-il soufflé avec le peu de force qu'il lui restait.

L'homme bu à la volée dans une bouteille de champagne qu'il fracassa par la suite sur une table avant de la pointer vers le blond.

« Tu as le culot de me répondre, à moi, ton propre père? »

(...)

J'avais assisté à tout, bloqué sur ce péron à chercher comment débloquer cette foutue baie vitrée. Je tremblais aussi d'où mon inefficacité.

Mais voir mon ami se faire lyncher de la sorte par son propre père y jouait beaucoup.

Je me pressais de plus en plus à partir du moment où cet homme avait pris une bouteille.

Je devais faire vite.

Et même si une voix au fond de moi me criait que c'était une mauvaise idée, j'avais lancé un appel aux forces de l'ordre avant d'enfin réussir à ouvrir cette foutue baie vitrée et de me précipiter sur mon ami qui se battait pour rester conscient.

« Non, T-taehyung va t'en, il va te faire du... »

Il tentait de me repousser faiblement.

« Ah je me disais depuis longtemps que t'étais une tapette, t'as quand même trouvé un demeuré pour te prendre?! »

Je souriais de façon malsaine, j'avais beau avoir 15 ans, je ne pourrai jamais laissé une personne subir de telles atrocités même si ça venait d'une personne trois fois plus âgé que moi.

« Vous savez ce qu'il vous dit le demeuré...Allez bien vous faire foutre, enculé! »

« C'est à moi que tu parles gamin? »

« Y-a-t-il une autre merde ici, la seule est juste devant moi! »

Il m'asséna un premier coup, si fort que je tombais sur les genoux, mon sourire ne s'en fit que plus grand.

« Non », tenta de prononcer mon ami qui gisait sur le sol.

« C'est tout, je comprends pourquoi vous l'avez pris si tôt, cette foutue retraite! »

Cette fois, ce fut en pleine face. Quand le bruit des sirènes de police se firent entendre, je coupais l'enregistrement sur mon téléphone avant de me lever et de lui envoyer mon pied dans les couilles. Une fois sur ses genoux et à ma hauteur, je lui donnais un gros coup en plaine face.

« Ça c'est pour Jimin »

Puis un autre dans le ventre.

« et ça c'est pour Hélène »

Je le pris par les cheveux avant de susurrer.

« Vous allez pourrir en prison pour le reste de votre misérable vie, je vous en fait la promesse »

Et comme dans tout bon film, les flics se ramenaient seulement à la fin du travail. Je me precipitais pour leur ouvrir après avoir arborer mon plus beau visage de victime.

« Nous allons avoir besoin d'une ambulance », fut ce que j'entendis avant de sombrer dans les pommes, le stress s'évaporant.

Jungkook se tenait là.

SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant