Chap 2

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Quand je me lève ce matin, je ne ressens même pas l'angoisse que devrait me provoquer une rentrée dans une nouvelle ville. Par habitude, je me lève machinalement à six heures et me dirige vers la salle de bain. Je prends mon temps, entre la douche froide et les soins pour mon visage, j'envisage un certain nombre de scénarios, qui n'ont surtout rien à voir avec le fait d'entrer dans un nouveau lycée.

Je me dirige ensuite vers le dressing, ces habits se ressemblent tous, seul la marque fait la différence, mais c'est et ce sera toujours la même chose.

Ce qui semble me plaire déjà, c'est qu'il s'agit là d'un établissement privé qui n'exige pas d'uniforme, je me serai senti idiot d'enfiler un ensemble aux couleurs vives et une mini-cravate comme s'ils manquaient de tissu pour en faire à notre taille.

J'enfile un ensemble jean et je me contente d'un col roulé sombre en dessous, j'hésite et je ne sais pas s'ils l'autorisent mais je ressens le besoin de cacher mes yeux, donc une paire de lunettes de soleil noire couvre déjà mes yeux alors qu'il n'est même pas encore sept heures. Mes cheveux planent au-dessus de mon front et ondule légèrement, c'est parfait.

Quand je descends les escaliers, je repère cette même mégère à qui je n'ai pas encore demandé de prénom, et qui a dit que c'était nécessaire, je ne suis pas impoli, je ne veux juste pas pactiser avec ces personnes que cet homme emploie pour me surveiller. Elle est au téléphone. Je descends bruyamment la dernière marche pour qu'elle sache que je suis là, elle se retourne, dit quelques convenances et me regarde sans réellement me voir.

C'est bien, elle ne me fixe plus comme si j'étais son fils.

« C'était votre père, il vous fait savoi- »

« Où est-ce que je prends mon petit-déjeuner s'il vous plait ? », j'use de cette dernière forme de politesse pour lui montrer que ce n'est pas contre elle, mais ce que dit ou fait mon père m'importe peu. Aux dernières nouvelles, je possède moi aussi, un téléphone.

Elle s'étonne un moment, car, peut-être n'a-t'elle jamais fait face à un supérieur poli, ou son regard signifiait peut-être quelque chose de triste et un air de déjà-vu, oui le putain de cliché sur les enfants de riches aux parents absents.

Elle s'incline d'abord, puis me fait signe de la suivre. Deux battants énormes en bois ciré me sont ouverts, je tombe sur une salle à manger hors du commun, comme d'habitude, il n'est pas du tout dans la démesure. Je suis installé sur la place en tête à l'autre bout de laquelle je peux imaginer mon père me faire face et me dévisager chaque fois qu'il croit que je ne le vois pas.

« Une salade de fruits comme convenu, avec des fruits de saison bien-sûr et une barre de chocolat noire »

Elle m'étonne sur la fin, mais son appel téléphonique a dû lui servir à quelque chose.

« Un thermos de café brûlant et sans sucre sera prêt avant votre départ »

Il lui a définitivement tout dit.

Je lui fais un sourire crispé, je veux l'encourager, mais je ne veux pas qu'elle croit que je pourrai l'apprécier bien que ça puisse déjà être le cas. Mais les règles restent les mêmes, je ne m'attache pas, plus jamais.

Le chemin jusqu'à lécole n'est pas totalement silencieux, je choisi personnellement de laisser tous mes sens s'alarmer sur le lac des cygnes de Tchaïkovski. Le paysage défile et se redessine sur les vitres tandis que je m'imagine une nouvelle histoire tragique où les deux personnages se battraient pour se retrouver, mais seraient malheureusement bloqués dans le pire des labyrinthes, je les vois tous les deux de leurs côtés, déployer leurs forces pour retrouver le chemin qui les ferait se croiser, mais comme je suis un public extérieur je peux voir qu'ils s'éloignent et à mesure que la symphonie gagne en intensité, ils perdent espoir.

La voiture se stoppe et comme pour toute situation qui en appelle à ma réflexion, mon cerveau cesse de fonctionner quelques secondes et je m'évade d'un regard vide vers l'objet de celle-ci, j'en oublie quelques minutes que mon chauffeur se tient dehors dans le froid à attendre que je lui donne le signal pour ouvrir. Je frappe finalement deux fois contre la vitre, la portière s'ouvre et mes pieds rencontrent la terre ferme. Il me tend mon sac et s'incline avant de rebrousser chemin.

Je ne vois ni n'entend les voix qui portent sûrement un quelconque intérêt à ma personne. Je maîtrise déjà ce lycée alors que je n'y ai jamais mis pied. Je sors mon téléphone, connecte mes écouteurs sur des fonds blancs et me lance. J'entame les marches puis les couloirs sans me tromper avant de tomber sur la salle qui m'est attribuée, devant il y a écrit 1ère B6, ce sera donc ma classe pour le reste de l'année.

Soit.

Comme nous sommes au deuxième étage, je me cale un moment sur les balustres et observe la cour où migre bon nombre d'élèves qui paraissent un peu plus jeune, et d'autres non mais si je suis bien le plan qui m'a été transmis le jour de mon inscription, les secondes sont au premier, les premières au deuxième et les terminales au troisième.

J'oublie presque que mon premier cours débute dans quelques minutes quand je vois un homme un peu plus âgé se tenir devant moi et me faire signe d'entrer avec lui. Je range mes écouteurs et quand je veux éteindre mon téléphone je constate seulement là tous les appels manqués que j'ai reçu.

Je suis l'homme qui se trouve être mon professeur d'anglais, il reconnait beaucoup de ses élèves de l'année d'avant. Quand il m'indique ma place, je veux me précipiter vers celle-ci mais il me stoppe et me demande de me présenter car il sait bien que je suis nouveau. Je sais que je suis observé, depuis le moment où mon véhicule s'est garé à l'entrée ce matin.

Les gens se questionnent toujours sur la nouveauté, ou la différence, peut-être.

Et à cause de ça, ils peuvent devenir méchants.

Je lève les yeux, reconnaît quelqu'un, puis fait un tour de table à la volée sans réel intérêt.

« Je m'appelle Kim Taehyung, j'ai quinze ans et je viens de Séoul », je prononce.

« In english please », ça y est il me casse déjà les couilles.

« Hi, I'm Kim Taehyung, I'm from Seoul and I'm turning sixteen soon »

Cette fois il semble étonné de mon accent, puis me félicite et fini par s'emballer, je ne le laisse pas finir et me dirige vers ma place qui à ma grande surprise se trouve près de la fenêtre et dans le fond.

Pour une fois, père n'a pas exigé que je sois au premier rang.

Certains regards persistent, j'ai retiré mes lunettes noires depuis longtemps pour les remplacer par des verres de vue et pour la première fois depuis des mois je souris quand ma montre me dévoile un message.

« Mes parents ont accepté, je suis au troisième étage par contre, on se voit à la pause ! »

(...)

Je publierai beaucoup demain.
Prenez soin de vous💕

SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant