Chapitre 31

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Au milieu de la pièce, tout est calme, seule la présence de mon géniteur trouble notre salon. Il se tient debout, tout sourire, comme si cette situation n'avait rien d'extravagant.

« Alors fils, surpris ? »

Ne m'appelle pas fils, tu n'es plus mon père.

Je serre les dents. Ma mère est assise sur le canapé, la tête basse.

« Viens dans mes bras, fils »

Cet homme me dégoûte. Pourquoi il est sorti de la prison déjà ? Il était à sa place là-bas.

« Tu dois sûrement te demander ce que je fais là ? Ahah, et bien, je reviens pour ma famille chérie »

« Ta famille "chérie" ? Laisse moi rire »

Je n'ai pas réussi à retenir ses mots.

« Tu m'en veux encore ? »

Cette question est idiote. Je le hais depuis le jour où je suis né.

« Oui »

« C'était une erreur, tout le monde en fait »

C'est vrai, tout le monde fait vivre sa famille dans la misère juste pour pouvoir consommer de la putain de drogue avec l'argent de sa femme. Il n'a pas pensé aux conséquences. Maman et moi avons souffert de sa dette astronomique.

« C'est ta dette, à toi de la payer »

« Oh non, je ne m'approcherais plus jamais de cette merde, je ne veux pas revenir dans ce trou à rat »

« Dégage d'ici »

« Allons... »

« Casse toi, on a pas besoin de toi ?! »

Son regard change. Il devient dur, sans émotion comme quand il nous a regardé pendant qu'il se faisait embarquer par les flics. Comme il y a 5 ans. Il s'avance vers moi et m'attrape le col pour me soulever du sol.

« Je ne t'ai pas appris à me répondre comme ça »

« Lâche moi ! »

« Donne moi l'argent ! »

Il va nous faucher, pour la seconde fois.

« Jamais ! »

Il me frappe au visage.

« Où est-il ?! »

« Jamais je ne te le dirai ! »

Deuxième coup.

« Alors ? »

« Non »

Troisième coup, quatrième... cinquième... dixième... et je perds connaissance. Je sens mon corps qui refroidit brusquement. Mes yeux s'ouvrent mais je vois trouble. J'aperçois seulement la silhouette de l'homme qui s'avance vers ma mère.

Non, pas elle !

Je trouve des forces dans l'adrénaline qui traverse mon sang. Je me redresse.

« LAISSE LA TRANQUILLE ?! »

« Encore debout ? »

J'avance vers eux. L'homme me fait face, j'arrive à passer sous son bras, attrape le poignet de ma mère et court à l'extérieur. Je réagis assez vite pour refermer la porte avec ma clé.

« Monte sur ma moto ! »

Elle hésite.

« MONTE MERDE ! »

Le Soleil du Soir - FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant