La cabane

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Deux jours se sont écoulés depuis notre soirée cinéma, mais Ben n'a toujours pas avoué ses sentiments et je n'ai même pas eu mon baiser. Même dans mes rêves, Alice m'a réveillée juste avant que Ben ne m'embrasse. Les cauchemars ne cessent pas, la cabane hante mes pensées et je dois trouver un moyen de mettre fin à cela. J'ai pris la décision d'y aller en plein jour pour explorer les lieux et découvrir ce qui me hante. Je ne peux en parler à mes amis, car je crains leur réaction.

Je descends de ma chambre et me dirige vers mon père. Il est plongé dans ses papiers, une façon de ne pas penser à maman qui est partie il y a peu.

« Papa, puis-je emprunter la voiture ? J'ai besoin d'aller faire quelques courses au marché. »

« Quel genre de courses ? » demande-t-il, levant un sourcil.

« Des trucs pour les filles », réponds-je avec un sourire.

Mon père me lance un regard qui en dit long, il sait que je suis sérieuse mais il est inquiet que je ne prenne encore sa voiture et l'abîme, comme je l'ai déjà fait plusieurs fois.

Je sors de la maison et me dirige vers la voiture. Une fois au volant, je prends la direction de la forêt, où se trouve cette fameuse cabane. Les arbres se rapprochent de plus en plus, masquant le ciel. Mon coeur bat la chamade, je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais je suis déterminée à en découvrir le secret.

J'arrive où la voiture à se limite, je me gare et descends de la voiture. Je m'engage dans les bois, m'enfonçant dans la forêt dense. Les rayons du soleil ne réussissent pas à filtrer à travers les feuillages, donnant à l'endroit une atmosphère effrayante. La route n'est pas facile, les branches épineuses me griffent le visage et les jambes, les racines tordues me font trébucher.

Finalement, je trouve la cabane. Elle est vieille et abandonnée, ses murs recouverts de mousse et d'herbe, je n'avais pas remarqué ça dernièrement la nuit. La porte est entrebâillée, alors je pousse doucement et j'entre. L'air à l'intérieur est dense et poussiéreux, des toiles d'araignées pendent aux coins des murs et des meubles. Je me sens comme si j'avais pénétré dans un tombeau.

Alors que je me promène dans la pièce, je ressens une présence étrange et effrayante. Les frissons me parcourent le dos, je ne suis pas seul. Soudain, je remarque quelque chose bouger sur le sol, un mouvement rapide qui disparaît aussitôt. Je scrute les ténèbres pour comprendre ce qui vient de se passer, mais je ne vois rien.

Je continue mon exploration et remarque que les meubles sont couverts d'une fine couche de poussière, à l'exception d'une chaise. Elle est propre et semble avoir été utilisée récemment. Je m'approche et effleure le siège, mais ma main passe à travers, comme si elle était faite d'air.

Je sursaute de surprise et recule précipitamment. C'est à ce moment-là que je remarque une voix, un murmure à peine audible qui m'appelle par mon nom « Jenny ». C'est une voix de femme, mais je reconnais l'accent. Elle répète mon nom encore et encore, de plus en plus fort, jusqu'à ce que j'aie l'impression qu'elle vient de l'intérieur de ma propre tête.

Tout à coup, je sens une main froide sur mon épaule. Je me retourne brusquement, mais il n'y a personne. Je suis seul dans la cabane. C'est alors que je réalise que j'ai été piégé. Cette cabane n'est pas un simple bâtiment abandonné, c'est un lieu hanté, un lieu qui aspire les âmes perdues.

Une terreur profonde m'envahit, un sentiment qui me pousse à vouloir fuir cette cabane coûte que coûte. Pourtant, je ne peux m'empêcher de continuer à explorer les lieux, les mains crispées sur mes bras pour tenter de me protéger du froid glacial qui règne dans cet endroit isolé. Soudain, mes yeux tombent sur un tableau qui me semble étrangement familier. C'est le même tableau qui hante mes cauchemars, celui qui porte des inscriptions étranges et incompréhensibles en latin. Pourtant, je parviens à lire ces mots à haute voix : « INVOCO TE O DAEMON MALI, INVOCO TE DOTESTATEM TENEBRARUM EXPERGISCI NUNC ». Une traduction instantanée apparaît dans mon esprit : « JE T'APPELLE Ô DÉMON DU MAL, JE T'APPELLE PUISSANCE DES TÉNÈBRES RÉVEILLE-TOI MAINTENANT ».

Je suis saisi par la peur, car je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Les murmures se font de plus en plus forts, les voix se multiplient, me laissant penser que j'ai éveillé une force maléfique. Je sens mes mains devenir moites et mes jambes commencent à trembler. Mes cris ne font qu'attiser la colère de ces entités invisibles. Tout à coup, la porte se ferme brutalement, me bloquant à l'intérieur. Je me mets à frapper la porte, appelant désespérément à l'aide, mais personne ne répond. Mes yeux se posent sur la batte de baseball posée à côté de moi. Sans réfléchir, je la saisis et la brandis, prêt à tout pour sortir de ce cauchemar.

Enfin, la porte cède, me laissant à moitié épuisé et en sueur. Je réalise que j'ai échappé de justesse à quelque chose de bien plus terrifiant que je ne pouvais m'imaginer.

La peur n'existe pas (Jenny Scott)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant