Luffy, le Monstre et la Rose

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Il était une fois, dans le sud-ouest de la France, deux frères qui vivaient dans la misère depuis qu'ils avaient fuit leur pays. Le plus âgé se levait chaque matin à quatre heures et trimait la journée entière, sous une chaleur insupportable, dans les champs, pour s'assurer que son cadet ait toujours du pain. Tous deux étaient d'une beauté remarquable et emplis d'une gentillesse sans pareille. Un jour, lorsqu'il entra dans la chaumière, l'aîné dit à son frère :

"Hermanito, il faut que je parte en ville pour vendre les récoltes. Veux-tu que je te ramènes un souvenir ?"

Le cadet, nommé Luffy, répondit qu'il ne manquait de rien, car il ne voulait pas que son frère ne dépense de l'argent pour lui faire plaisir. L'aîné était très attentionné et voulait toujours faire plaisir à son petit frère, c'est pourquoi dès qu'il avait quelques sous de côté, il lui achetait un cadeau.

"Allez, petit frère ! Je vais au moins ramener dix sous de plus que d'habitude ! Tu peux me demander ce que tu veux, je te le ramènerai.

_Et bien..."

Luffy réfléchit à quelque chose de peu coûteux à demander à son grand frère, car il savait que s'il ne lui demandait rien, il pourrait très bien lui ramener quelque chose qui aurait coûté ces dix sous supplémentaires sans l'en aviser.

"Ici, il ne pousse pas de rose... Si tu m'en trouves en ville, pourrais-tu m'en ramener une, Ace ?

_Bien-sûr, si ça te fais plaisir, je te ramènerai une rose."

Ace embrassa tendrement le front de son petit frère.

"Je compte sur toi pour ramasser les tomates, demain elles seront bonnes. Tu peux les mettre de côté ? Avec ce que j'ai planté, nous aurons assez pour plusieurs litres de gaspacho.

_Oui, grand frère.

_Merci beaucoup, mi pinchoncito. Je reviens vite, c'est promis."

Ace prépara ses affaires, et, au moment où il allait fermer la porte derrière lui, il la rouvrit pour enlacer Luffy.

"Te amo, p'tit poussin. Attention au soleil, ne va pas dehors entre 14 et 16 heures. Tu n'auras qu'à faire une sieste.

_Sí, haré, Ace. Mais il n'est pas pire ici que chez nous.

_Qu'importe, on ne sait jamais. Et, Ne laisses entrer personne.

_Oui, Ace.

_J'ai laissé du pain et un peu de viande d'avance. Surtout, mange bien, hein ?

_Oui, Ace.

_C'est vrai, je suis bête, t'es un petit goinfre, pas besoin de te le dire. Ah ! N'ouvre à personne.

_Tu l'as déjà dit, Ace."

L'aîné attrapa le visage de son cadet entre ses mains et déposa un baiser sur chacune de ses joues et quelques uns de plus sur son front.

"Je fais vite, chiquitito.

_Rah ! Je suis plus un bébé, Ace.

_Mais non, bien sûr. Tu es un grand garçon ! Hasta pronto, mi cielo."

Le jeune homme partit après une dernière série d'embrassades avec le vieux cheval de la maison, le cœur lourd.

Il vendit bien au marché, si bien qu'il s'était fait non pas dix sous de plus, mais douze. Heureux, il acheta la plus belle rose qu'il trouva pour son petit frère. Sur le chemin du retour, cependant, comme il fallait passer par un grand bois, il se perdit.

"Ah ! C'est quoi ce brouillard ? C'est pas du tout la saison !"

Il erra une journée entière. La nuit étant venue, il pensa qu'il mourrait de faim ou de froid, ou qu'il serait mangé par les loups, qu'il entendait hurler autour de lui. Quand son cheval entendit les hurlements des loups se rapprocher, il se cabra et fit tomber le jeune homme. Les pétales de la rose qu'il avait pris pour Luffy dégringolèrent.

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